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Lici : l’application mobile qui veut défier l’AMEPI

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Créée par les fondateurs du groupe Facebook « l’inter-cabinet parisien », cette application d’échange et de partage de mandats entre agents immobiliers revendique déjà 1700 membres. Lancée au printemps dernier, elle a dévoilé une seconde version et de nouvelles fonctionnalités lors du dernier salon RENT

Lici : l’application mobile qui veut défier l’AMEPI - © D.R.
Lici : l’application mobile qui veut défier l’AMEPI - © D.R.

En 2014, Rudy Cohen-Scali, qui est alors agent immobilier à Paris, a l’idée de lancer un groupe privé Facebook pour partager ses mandats de vente et de recherche avec ses confrères. La mayonnaise ne tarde pas à prendre. En 3 ans, le groupe l’intercabinet parisien, puis ses petits frères l’intercabinet de France pour la province et l’intercabinet commercial parviennent à rassembler 2400 membres, qui ont tous dû montrer patte blanche, avec une carte T.  ʺSur le groupe, on recensait 2.5 ventes par semaine en moyenne. On le savait car les agents se tagguaient entre euxʺ, explique-t-il. Mais, face au volume de publications, le réseau social commence à montrer ses limites. ʺSur Facebook, il n’y a pas de moteur de recherche. Beaucoup d’agents utilisent leurs profils personnels donc les discussions entre membres sont compliquées, car il faut être amis pour échanger en privéʺ, observe Rudy Cohen-Scali. Avec deux associés, il crée donc l’application mobile Lici début 2017, accessible sur l’App Store et sur Google Play. L’enjeu : professionnaliser cette pratique informelle de l’inter-cabinet à travers une application mobile dédiée.  

Mandats exclusifs… et simples

ʺJe ne connaissais pas l’AMEPI quand j’ai eu l’idée de Liciʺ assure le fondateur.  Cette « association des mandats exclusifs des professionnels de l’immobilier » est pourtant l’acteur historique permettant aux abonnés de partager leurs exclusivités. ʺJ’ai pu constater que nous avions lancé une application plus libérale, qui accepte les mandats simples, et qui plaît à tout le monde grâce à une technologie de pointeʺ, ajoute l’entrepreneur. Son objectif est d’atteindre 3000 membres d’ici janvier et de damer le pion à l’Amepi courant 2018. Pour cela, la start-up met le paquet en communication, notamment avec des « afterworks immo » organisés dans les villes de plus de 100000 habitants. Sur l’application, les agents peuvent librement fixer le montant de la commission proposée à leur partenaire. Et déterminer le mode de publication de l’annonce : privé, public ou confidentiel. Autrement dit, les utilisateurs peuvent choisir de partager une fiche précisant uniquement le prix, la surface et la localisation approximative de l’offre, avec ou sans photo…

Modèle freemium

Pléthore d’acteurs s’étaient déjà lancés sur le créneau de l’immobilier collaboratif. On pense par exemple à SpotMyFlat, à SoEstate… ou même aux logiciels comme Hektor. Lici, lui, prend le parti d’être seulement sur mobile. Il se distingue aussi par sa communauté déjà captive. Mais comment s’assurer que la greffe de Facebook vers Lici fonctionnera sur la durée ?  Rudy Cohen Scali ferme progressivement des fonctionnalités des groupes de l’Intercabinet - dont il reste administrateur - pour inviter les utilisateurs à basculer sur Lici. Résultat : l’application serait déjà utilisée par 1700 agents. Gratuite en version de base, la 2e mouture de Lici, présentée à RENT, intègre une « version pro » à 19 euros par mois, permettant notamment aux utilisateurs de diffuser leurs offres automatiquement grâce à des passerelles depuis les logiciels. Et une « version expert » à partir de 29 euros pour publier en mode « confidentiel » et accéder aux coordonnées des membres. 

Gaëlle Filllion