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« La formation peut permettre aux professionnels de regagner la confiance des Français », Jacques Daboudet, PDG de Capifrance

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En enrichissant son cursus de formations de modules d’e-learning et en renouvelant son offre de services à destination de ses conseillers, la filiale de la holding de François Pinault espère dénombrer 2500 conseillers d’ici cinq ans. Un objectif ambitieux compte tenu de la morosité du marché immobilier, comme l’explique Jacques Daboudet, PDG de Capifrance

« La formation peut permettre aux professionnels de regagner la confiance des Français », Jacques Dabo - © D.R.
« La formation peut permettre aux professionnels de regagner la confiance des Français », Jacques Dabo - © D.R.

Quel bilan tirez-vous du premier semestre de l’année ?

Plutôt bon au regard des trois précédentes années, qui ont été particulièrement difficiles ! Après un début d’année en demi-teinte, nous avons connu une accélération à partir du mois de mars, où nous avons enregistré une hausse de 12 % de notre volume de transactions, par rapport à la même époque en 2014. D’après la Fnaim, le volume d’opérations dans l’ancien devrait augmenter de 2,3 % en 2015 pour arriver à 707 000 transactions. Chez Capifrance, nous tablons plutôt sur 720 000 transactions, soit une augmentation de 4 à 5 % par rapport à 2014.

Entrevoyez-vous une reprise du marché immobilier ?

Si reprise il y a, elle est plutôt laborieuse ! Nous n’avons pas encore atteint le rythme de croissance que nous avions espéré. Toutefois, la confiance envers le marché revient progressivement et de nombreux indicateurs me laissent penser que nous entrons dans une relance progressive du nombre de transactions en France. Puisque, ces trois dernières années, les prix des biens ont baissé de 5 à 30 % selon les régions, les acquéreurs peuvent acheter à des prix favorables, ce qui devrait avoir un effet bénéfique sur le volume des transactions.

La reprise du marché reste-t-elle conditionnée à l’évolution des taux de crédit ?

Les banques, qui financent 95 % des transactions, peuvent effectivement accompagner la reprise progressive du marché immobilier. En début d’année, elles ont été surchargées, ce qui a eu pour conséquence l’allongement des cycles de vente d’environ trois semaines. Puisque le niveau d’inflation de la zone euro se maintient à un faible niveau, les taux de crédits immobiliers ne devraient pas remonter de manière fulgurante. Même s’ils subissent une hausse comprise entre 0,20 % et 0,30 % d’ici la fin de l’année, ces taux restent toujours aussi attractifs pour les acquéreurs.

Comment se développe le réseau Capifrance dans ce contexte ?

Capifrance continue de croître : d’ici la fin de l’année, 120 conseillers indépendants, essentiellement des entrepreneurs, d’anciens chefs d’entreprise ou de jeunes retraités, devraient rejoindre notre réseau, qui regroupe déjà 1450 négociateurs. Pour leur proposer un plus large éventail d’outils, nous avons récemment enrichi notre offre. Nous leur proposons trois packs comprenant la remontée des annonces sur les sites SeLoger et LeBonCoin, la mise à disposition d’un service de home staging, la prise de photos par des drones, des campagnes d’emailings ciblées…

Vous croyez beaucoup dans la formation pour réconcilier les professionnels de l’immobilier et les particuliers. Comment cette approche se traduit-elle ?

Entre 40 et 50 % du marché des transactions échappent aujourd’hui aux professionnels de l’immobilier et se concluent entre particuliers, sans intermédiaire. Je pense que la formation peut permettre aux professionnels de regagner la confiance des Français et de démontrer leur valeur ajoutée. Chez Capifrance, nous avons bâti une offre suffisamment attrayante pour encourager nos conseillers à se former. Aujourd’hui, ils peuvent profiter de trois niveaux de formation, soit 25 modules mixant le distanciel et le présentiel, correspondant à un total 350 heures de formation.

Quels nouveaux projets allez-vous mener d’ici la fin de l’année ?

En matière de formation, de nouveaux modules devraient bientôt voir le jour, notamment sur le home staging, la clientèle haut-de-gamme et internationale… Cette année, notre objectif est également d’accélérer sur le terrain du mobile. En plus de continuer à améliorer notre site web, développé en responsive design, nous prévoyons de rendre notre logiciel de transaction accessible sur les smartphones et les tablettes et d’y intégrer la signature électronique, afin de faciliter les échanges entre nos conseillers et leurs clients sur le terrain.

Aurélie Tachot