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« En France, un acquéreur potentiel sur deux vient sur Le Bon Coin », Antoine Jouteau

Le | Portails de petites annonces

Avec 8,2 millions de visiteurs uniques par mois pour sa seule rubrique immobilier, Le Bon Coin bat les autres portails spécialisés à plates coutures. Antoine Jouteau, Directeur général adjoint, nous en dit plus sur la stratégie immobilière du géant généraliste des petites annonces.

« En France, un acquéreur potentiel sur deux vient sur Le Bon Coin », Antoine Jouteau - © Le Bon Coin
« En France, un acquéreur potentiel sur deux vient sur Le Bon Coin », Antoine Jouteau - © Le Bon Coin

Avec 8,2 millions de visiteurs uniques par mois pour sa seule rubrique immobilier, Le Bon Coin bat les autres portails spécialisés à plates coutures. Si cet ovni du web a pris tardivement le virage mobile, il ne semble pas prêt pour autant à entrer dans une course à l’innovation avec ses concurrents. Antoine Jouteau, Directeur général adjoint, nous en dit plus sur la stratégie immobilière du géant généraliste des petites annonces.

Votre business model vis-à-vis des professionnels de l’immobilier va-t-il à évoluer ?

L’immobilier rassemble presque la moitié de nos 17 millions de visiteurs uniques mensuels. Le Bon Coin est donc, de loin, le premier site d’annonces immobilières en audience. Nous voulons mettre à disposition davantage de services pour les professionnels, comme des statistiques par exemple. Aujourd’hui, un agent immobilier a deux possibilités pour mettre en ligne ses offres sur notre site. Soit il achète un pack baptisé « Puissance 3 » auprès de la régie du groupe Spir. Soit il crée un compte professionnel sur le site, lui permettant de diffuser ses annonces une à une, au tarif unitaire de 8 € HT. Commercialiser des packs en direct aux professionnels pour qu’ils importent automatiquement leurs annonces n’est en revanche pas à l’ordre du jour.

Actuellement, le site ne propose pas d’alerte e-mail. Est-ce en projet ?

Non. Et c’est un choix marketing. C’est sans doute un basique pour d’autres portails immobiliers, mais cet outil n’est pas une évidence pour un site comme le nôtre. On constate que les internautes sont submergés par des alertes qu’ils ne regardent plus. Notre concept de navigation tient plus au concept du vide grenier : nos visiteurs reviennent naturellement, y compris sur d’autres rubriques. Nous préférons développer ce réflexe d’utilisation plutôt que d’enfermer l’internaute dans le carcan de l’alerte email. Preuve que cela fonctionne, Le Bon Coin est le 2e site français en temps passé, devant Google, le 3e en nombre de pages vues, le 7e en termes de visiteurs uniques. Nous ne sommes pas rétrogrades, nous préférons l’efficacité.

Où en êtes-vous côté mobile ?

En 2010, nous lancions un site mobile ; notre l’application iPhone - téléchargée 4 millions de fois-  a été créée en 2011. Nous avons également une application Android depuis 2012. Alors que 20 % de notre audience provient aujourd’hui d’un terminal mobile, ce chiffre sera de presque  30 % d’ici la fin de l’année. Certes, cette proportion est un peu inférieure à certains portails immobiliers, mais notre croissance est sans commune mesure. Nous avons sans doute été un peu lents au démarrage ; nous avions d’autres priorités. Rappelons que nous étions 12 il y a quelques années…aujourd’hui, Le Bon Coin compte 170 collaborateurs, dont une équipe de 10 personnes dédiée au mobile. Son objectif : ramener les fonctionnalités du site mobile au niveau de celles du site web d’ici 18 mois. Au départ, les internautes ne pouvaient que consulter les annonces. A terme, ils pourront aussi déposer leurs offres, gérer leur compte professionnel, etc.

Après votre campagne le métro parisien, la location saisonnière est-elle un axe prioritaire ?

Aujourd’hui, Le Bon Coin est le premier site de location de vacances avec 130 000 offres en ligne. Nous sommes en croissance de 30 % sur ce segment. L’idée de notre campagne a été de faire connaître différemment le Bon Coin aux Parisiens avec un sujet sexy et attractif. On constate que cette rubrique suscite un énorme engouement. Nous avons beaucoup travaillé les fonctionnalités mobiles sur la location saisonnière en intégrant notamment un calendrier, les tarifs, et davantage de photos. C’est un secteur sur lequel nous voulons prendre de l’avance.

Vos objectifs pour l’activité immobilière ?

Nous constatons que les Parisiens utilisent désormais Le Bon Coin, mais sous-utilisent la rubrique immobilier. Notre objectif cette année est donc de croître en Ile-de-France. Notre crédo : être le site immobilier efficace et rentable. En France, un acquéreur potentiel sur deux vient sur Le Bon Coin : nous savons faire sonner le téléphone des agences. Nous ne commercialisons pas les annonces en direct, mais nous nous concentrons plutôt à développer la performance des services web et mobile pour les professionnels. Par ailleurs, nous souhaitons améliorer l’expérience utilisateur, apporter la cartographie, davantage de photos, etc. Aujourd’hui, les agents refusent de géolocaliser précisément les biens. Nos 300 000 particuliers qui ont déposé une annonce immobilière, eux, ne seraient sans doute pas contre. Ce n’est pas un projet pour 2013…mais c’est en réflexion.

Gaëlle Fillion