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Explorimmo réserve un bel avenir aux drones

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Les drones continuent leur percée dans la sphère de l’immobilier. Pour offrir aux internautes une expérience de visite inédite, Explorimmo et Parrot ont développé un nouveau service permettant aux agents immobiliers de réaliser un modèle 3D photo-réaliste de l’enveloppe d’un bâtiment ou d’une demeure, grâce à des prises de vues aériennes

Explorimmo réserve un bel avenir aux drones
Explorimmo réserve un bel avenir aux drones

Explications.

Imaginez la scène : vous venez de décrocher un mandat pour vendre une propriété viticole qui surplombe un terrain de 20 hectares ! Etant donné l’environnement exceptionnel de la demeure, de simples photos ne suffiront pas à la valoriser. A l’inverse du drone qui, par ses images aériennes, peut dévoiler un bien dans son ensemble. Même si l’utilisation de cet engin volant est plutôt réservée aux biens de prestige, Explorimmo a décidé de s’emparer du sujet. Il y a quelques mois, le portail d’annonces a dévoilé un service qu’il a co-développé avec la filiale dédiée aux professionnels de l’immobilier de Parrot. « Nous proposons une solution de photogrammétrie qui repose sur la prise de vues par drone puis le traitement des images en 3D », explique Romain Suard, chef de projet 3D au sein du Lab Explorimmo. Le résultat est aussi déroutant que bluffant puisque des éléments réels issus de photos aériennes (la texture des façades, la pelouse…) cohabitent avec des images en 3D. Même s’il présente encore quelques défauts (l’aspect des arbres est fantomatique !), le rendu apporte une vision photoréaliste de l’enveloppe d’un bâtiment replacé dans son environnement.

Un service facturé 2800 euros

Si Explorimmo et Parrot ont appelé ce nouveau service « visite virtuelle intégrale », c’est parce qu’il a été corrélé aux technologies de visite virtuelle déjà proposées par le portail d’annonces. Dans cet exemple, il est ainsi possible de visualiser l’extérieur du Domaine de Meriel, à 30 mètres du sol, mais aussi l’intérieur : sa suite principale (qu’il est possible de visiter en 3D HD) et sa suite junior (présentée via un plan 3D réalisé par HomebyMe). « L’acheteur peut ainsi découvrir un bien pas à pas, en commençant par la visite des espaces extérieurs et en terminant par celle de chaque pièce, parfois remise au goût du jour via des outils de home staging virtuel », souligne Romain Suard. Impossible de ne pas réussir à se projeter ! Mais cette promesse a toutefois un coût. Pour mettre en valeur un bien via ce nouveau service, les agences immobilières devront débourser 2800 euros. Un investissement conséquent, « dont le tarif devrait baisser à mesure que la technologie se démocratisera », rassure Romain Suard, qui rappelle qu’en l’espace de deux ans, les coûts des outils de valorisation en 3D se sont considérablement réduits.

Bientôt des drones pour le suivi de chantiers ?

Toujours en partenariat avec Parrot Air Support, Explorimmo planche également sur une utilisation des drones pour l’immobilier neuf. « Nous travaillons sur un outil de suivi de chantier, qui est en phase de test auprès de plusieurs promoteurs. Il va permettre aux futurs acquéreurs de voir l’évolution de leur future résidence. Tous les six mois, on pourra par exemple réaliser des survols par drones et permettre aux acheteurs de voir la pose de la première pierre, la réalisation des fondations, la montée de l’immeuble étage par étage… Bref, toutes les étapes clé jusqu’à la livraison du bien », illustre Romain Suard. Un succès qui repose, comme pour l’immobilier ancien, sur un facteur important : l’avenir de la réglementation du drone en France. Aujourd’hui, pour réaliser un survol d’une demeure ou d’un terrain à construire, il est nécessaire d’obtenir une autorisation préfectorale, qui peut par exemple aboutir sur l’arrêt de la circulation d’une route. Là aussi, les choses évoluent dans le bon sens, d’après Romain Suard. « Aujourd’hui, Parrot s’occupe d’obtenir ces autorisations dans un délai de deux à trois semaines. Cela n’excède jamais un mois », conclut-il.

Aurélie Tachot