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Les cinq clichés qui collent à la peau des agents immobiliers

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L’image des agents immobiliers a beau avoir évolué - en particulier depuis la crise économique, qui a véritablement assaini la profession - elle reste ternie par de nombreux clichés ! Manque de réactivité, de professionnalisme, de transparence… Zoom sur les idées reçues dont les agents immobiliers n’arrivent toujours pas à se défaire

Les cinq clichés qui collent à la peau des agents immobiliers
Les cinq clichés qui collent à la peau des agents immobiliers

  • « Les agents immobiliers bradent les biens ! »

Ce cliché a la vie dure. « Certains propriétaires vont même jusqu’à dire que les agents immobiliers vendent les biens moins chers pour que la tâche soit plus facile », regrette Jean-François Buet, président de la Fnaim. Derrière ces accusations, se cachent une réalité : « puisqu’ils voient leur bien avec les yeux du cœur, les vendeurs ne sont pas objectifs dans l’estimation de son prix ». Pour apporter davantage de transparence lors de cette étape forcément délicate, plusieurs outils ont émergé. En compilant des milliers de données relatives aux biens récemment vendus, ces derniers offrent une estimation de prix qui se situe au plus près de la réalité du marché.

  • « Les commissions des agents sont trop élevées »

Un cliché qui fait bondir François Gagnon, président du réseau ERA. « Lorsqu’on considère toutes les dépenses que l’agent immobilier doit engager pour valoriser un bien qu’il n’est pas certain de vendre, les commissions ne sont pas si élevées que ça ! », insiste-t-il. Pour Jean-François Buet, cette remarque démontre surtout la nécessité des agents immobiliers d’expliquer leur travail. « La majorité des clients ignorent à quoi correspondent nos honoraires, qui sont réglementés. Il faut être pédagogue et leur indiquer les services auxquels ils ont droit : la prise de photos professionnelles, la publication d’annonces sur les portails, l’organisation de visites… », estime-t-il.

  • « N’importe qui peut être agent immobilier ! »

Si, à une époque, ce cliché était une réalité, ce n’est plus le cas maintenant. Désormais, le métier d’agent immobilier est régi par la Loi Hoguet, qui impose au professionnel d’être titulaire d’un diplôme de niveau Bac+3 dans le domaine juridique, commercial ou économique. Résultat : « les jeunes qui arrivent aujourd’hui dans l’immobilier sont plus diplômés que leurs aînés », constate Jean-François Buet. La récente Loi Alur a accompagné cette tendance. Depuis le 1er avril, les agents immobiliers doivent obligatoirement suivre une formation continue de 14 heures par an s’ils veulent renouveler leur carte professionnelle. Est-ce suffisant ? A priori non, mais c’est un début.

  • « Les agents immobiliers, on peut aisément s’en passer… »

Une (trop) grande proportion de propriétaires vendeurs préfère réaliser leur démarche sans l’aide d’un agent immobilier. Une tendance qui devrait se réduire d’après François Gagnon. « Etant donné la complexification des actes d’achat et de vente et la confusion qui existe sur les informations publiées sur le web, l’agent immobilier est plus que jamais nécessaire », estime-t-il. Pour démontrer leur valeur ajoutée, un nombre croissant de professionnels développe des services de suivi à destination des clients. Plusieurs réseaux proposent, par exemple, aux propriétaires vendeurs un espace web au sein duquel ils peuvent suivre toutes les actions engagées par l’agent pour vendre leur bien.

  • « Les agents immobiliers sont injoignables ! »

Les professionnels sont-ils aux abonnés absents dès lors qu’ils ont décroché un mandat ? « C’est parfois une réalité », admet Isabelle Sourice. La directrice de l’organisme Sirius Formation souligne surtout le décalage qu’il peut y avoir « entre les attentes des particuliers, qui sont dans une logique d’instantanéité, et les capacités des professionnels, qui manquent souvent de réactivité ». Un constat partagé par François Gagnon, qui encourage les agents à capitaliser sur les outils du web pour fournir un maximum d’informations à leurs clients, par exemple à l’issue d’une visite de leur bien. Mais aussi à investir les applications de messagerie instantanée de type WhatsApp et Messenger. 

Aurélie Tachot