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« Je ne vois pas en quoi les réseaux de mandataires pratiquent une concurrence déloyale » J. Lavaupot

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Lancé officiellement en février dernier, le Syremi est devenu le premier syndicat représentatif des réseaux d’agents mandataires indépendants en immobilier. Son objectif ? Fédérer l’ensemble des acteurs de ce nouveau secteur de l’immobilier et les accompagner dans leur politique de professionnalisation et de développement économique

« Je ne vois pas en quoi les réseaux de mandataires pratiquent une concurrence déloyale » J. Lavaupot - © D.R.
« Je ne vois pas en quoi les réseaux de mandataires pratiquent une concurrence déloyale » J. Lavaupot - © D.R.

Le point avec Jean Lavaupot, son président.

Pouvez-vous nous présenter le Syremi ?

Le Syremi fédère à ce jour les 14 principaux réseaux de mandataires en immobilier, telles que CapiFrance, OptimHome, megAgence ou encore, IAD. Nous représentons environ 7 000 mandataires indépendants. Il a été créé pour défendre nos intérêts et répondre aux attaques de la profession dite traditionnelle qui nous reproche de ne pas être professionnel. Nous avons établi une charte sur laquelle chaque membre s’engage, par exemple, à suivre un parcours de formation initiale ou à s’inscrire au registre spécial des agents commerciaux. 

Les réseaux de mandataires ont souvent été accusés de concurrence déloyale, quelles sont aujourd’hui vos relations avec les organisations professionnelles de l’immobilier ?

Nous n’avons aucune relation, ce que nous déplorons. Je ne vois pas en quoi nous pratiquons aujourd’hui une concurrence déloyale, puisque nous entrons dans le cadre de la loi Hoguet, et même au-delà en imposant à nos négociateurs de posséder une assurance responsabilité civile professionnelle individuelle. Et contrairement à certaines agences immobilières, nos honoraires sont toujours affichés sur nos sites Internet. Aujourd’hui, nous assistons à une recrudescence des ventes de particuliers à particuliers qui ne souhaitent plus payer d’honoraires. Au lieu de se battre sur ce terrain-là, en amenant, par exemple, une différenciation comme l’ont fait les Américains avec le fameux MLS il y a 40 ans, les organisations professionnelles, telles que la Fnaim, préfèrent s’en prendre aux réseaux de mandataires. Il y a quelques années, les notaires ou les franchiseurs immobiliers étaient leur cible. Ces organisations sont souvent à la remorque de l’évolution naturelle des choses.

Quelle est la position du Syremi face au projet de loi Duflot ?

Seules les mesures concernant la transaction nous concernent directement. Nous sommes favorables à la création d’un conseil national de la transaction et de la gestion immobilières, dont nous espérons pouvoir faire partie, mais aussi à l’obligation de formation professionnelle. Par contre, nous sommes moins convaincus par la délivrance des cartes professionnelles au sein des Chambres de commerce car nous craignons le clientélisme, même s’il y a des commissions de contrôle… De notre côté, nous avons proposé au ministère que soit mis en place un registre d’identification du négociateur immobilier. Nous souhaiterions que les particuliers puissent accéder à ce registre par l’intermédiaire d’Internet afin de vérifier la certification et l’authentification du négociateur, et ce, quel que soit l’enseigne dans laquelle il travaille.

Quelles mesures préconisez-vous au sein du Syremi pour relancer le marché de l’immobilier ?

Il faudrait déjà que les pouvoirs publics cessent leurs effets d’annonce sur des mesures qui mettent du temps à se mettre en place, comme, par exemple, celle concernant la durée de détention. Les annonces contradictoires envoient des signaux négatifs, ce qui n’est pas propice aux affaires et à la fluidité du marché. Notre autre souhait est que l’Etat cesse d’être interventionniste dans l’immobilier. Avec des lois incitatives telles que les lois Scellier, Borloo ou Périssol, l’Etat donne d’un côté, mais le reprend de l’autre en augmentant des taxes. Cela n’a donc aucun intérêt. Il faut que l’Etat cesse d’aider l’immobilier, mais qu’en contrepartie, il le taxe moins afin d’inciter les particuliers à investir.

Stéphanie Marpinard