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20 % : c’est le taux moyen d’exclusivité constaté sur Internet

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Avec sa solution de veille concurrentielle dédiée à l’immobilier, l’entreprise Autobiz prend chaque mois le pouls d’un panel de portails d’annonces. Les chiffres de septembre 2017 confirment la bonne santé du marché et donnent pour la première fois un éclairage sur le taux d’exclusivité moyen en France. Interview du DG d’Autobiz, Emmanuel Labi

20 % : c’est le taux moyen d’exclusivité constaté sur Internet - © D.R.
20 % : c’est le taux moyen d’exclusivité constaté sur Internet - © D.R.

Quelle est la méthodologie de votre solution Autobiz sur l’immobilier ?

Une fois par mois au même moment, nous prenons la température d’une soixantaine des sites d’annonces sur six marchés immobiliers bien distincts : l’habitat particulier dans l’ancien, dans le neuf et sur le marché du luxe. Cette année, nous avons rajouté les marchés des bureaux et locaux, de la construction individuelle et des locations saisonnières. Sur l’ancien, nos résultats sont issus d’un panel de 17 portails représentatifs du marché, à la fois en termes de volume d’annonces et d’audience. Parmi eux, Leboncoin, SeLoger, Logic-immo, Avendrealouer, Bien’ici, Entreparticuliers, Explorimmo, Paru vendu, etc.

Comment faites-vous pour récupérer ces annonces ?

Nous ‘crawlons’ le web. Autrement dit, nous scannons les sites pour vérifier leur nombre d’annonces, afin de les comparer entre eux. Puis nous rapprochons chaque annonce de l’agence immobilière, du notaire, du constructeur ou du promoteur qui l’a diffusée, grâce à une base de données de professionnels immobiliers que nous maintenons à jour quotidiennement. L’enjeu : calculer de manière parfaitement objective les parts de marchés de chaque portail cible sur les agences d’un réseau immobilier, par exemple. Nous vendons nos études principalement aux sites de petites annonces eux-mêmes et aux acteurs dont ils dépendent, comme les investisseurs.

Combien avez-vous d’annonces dans votre panel du résidentiel ancien ?

En septembre 2017, nous avons comptabilisé 6.4 millions annonces de professionnels (non dédupliquées) pour des biens anciens, dont 5.7 millions en vente et 1.1 million dans la location. Nous observons une évolution à la baisse de près de 11 % sur ces deux marchés en un an : il y a donc moins d’offres en stocks, ce qui témoigne d’une vraie reprise du marché. Les biens se vendent beaucoup plus vite que par le passé. Par ailleurs, nous avons dénombré un peu plus de 300 000 annonces de particuliers. Nous restons donc sur un marché totalement drivé par les offres de professionnels.

Pouvez-vous déduire le taux moyen de mandats exclusifs en vente dans l’ancien ?

Nous avons mené une première étude sur le sujet, sur le marché du résidentiel ancien. Nous avons pris le parti de faire les calculs à partir des sites sur lesquels le professionnel déclare que son annonce est exclusive. Tous les sites suivis dans notre panel ne sont donc pas concernés ; nous n’avons gardé que les portails qui intègrent correctement ce critère. Sur Internet, 20 % des annonces immobilières sont annoncées comme exclusives. Autrement dit, un internaute a une chance sur 5 de tomber sur un mandat exclusif sur les portails.  

Certains réseaux annoncent des taux d’exclusivité bien supérieurs aujourd’hui…

Notre panel ne se base pas sur les chiffres du marché immobilier lui-même, mais sur ce que les professionnels déclarent en ligne. J’insiste sur le fait que nous mesurons ici la visibilité des annonces exclusives et non le taux de mandats réellement exclusifs. Dans tous les cas, ce chiffre de 20 % ne me choque pas car la France n’a jamais été un pays d’exclusivités. De plus, tous les mandats exclusifs ne sont pas forcément publiés sur Internet. Nous constatons que le taux d’annonces déclarées comme exclusives diffère très fortement selon les réseaux. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, certaines enseignes de mandataires sont loin de figurer en bas du tableau. 

Gaëlle Fillion