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« En 2017, la tendance des prix devrait être haussière », Laurent Rose, Institut Notarial de Droit Immobilier

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En 2016, l’activité immobilière a été dynamique ! D’après la note conjoncturelle des notaires, publiée ce mardi, le volume de ventes de logements anciens a progressé de 11 % en un an. Un record depuis 10 ans qui est attribué à des taux de crédit toujours aussi bas et à un phénomène de rattrapage après trois années d’attentisme. Le décryptage de Laurent Rose, notaire au sein de l’Institut Notarial de Droit Immobilier

« En 2017, la tendance des prix devrait être haussière », Laurent Rose, Institut Notarial de Droit Imm - © D.R.
« En 2017, la tendance des prix devrait être haussière », Laurent Rose, Institut Notarial de Droit Imm - © D.R.

Peut-on dire que l’année 2016 a été une année faste en matière d’immobilier ?

Oui puisque durant les neuf premiers mois de l’année, le volume de transactions a continué de croître, ce qui confirme la reprise du marché qui a été amorcée début 2015. D’après nos derniers chiffres, le nombre de ventes de logements anciens a progressé de 11 % par rapport à 2015. A la fin du mois de septembre, on l’estimait à 838 000, contre 755 000 un an plus tôt. D’ici la fin de l’année, on devrait atteindre le cap des 900 000 transactions. En Ile-de-France, ce volume de ventes est en hausse de 15,1 %, soit 160 400 ventes, tandis qu’en province, la progression est de 10,1 %, soit 677 600 ventes.

Comment les prix ont-ils évolué en 2016 ?

Sur ce sujet, on constate de fortes disparités. En Ile-de-France, les prix des appartements anciens sont repartis à la hausse. En un an, ils ont augmenté de 2,6 %, dont 1,2 % sur le seul dernier trimestre. En province, le bilan est en demi-teinte. Les prix ont augmenté de 0,3 % pour atteindre leur niveau de 2009. Les prix des maisons anciennes suivent la même logique. A l’échelle nationale, ces derniers ont augmenté de 2 % par rapport à 2015 (contre 1,4 % pour les appartements). La différence, c’est que cette progression est plus accentuée en province (+2,1 %) qu’en Ile-de-France (+1,2 %).

La hausse des prix est donc relativement mesurée…

Il ne s’agit pas d’une envolée, mais d’une correction, qui a été amorcée durant le 2e trimestre. Elle fait suite à une période d’érosion que nous avons constatée dès 2012. Le volume d’acheteurs - désormais plus important - explique en partie ce redressement des prix. Les taux de crédits ont, eux aussi, un effet levier. Pour autant, la hausse des prix doit être nuancée. Les écarts se creusent entre les villes de province de plus de 150 000 habitants. Entre septembre 2011 et septembre 2016, les différences de prix du m2 médian entre la moins chère (Saint-Etienne) et la plus chère (Nice) se sont amplifiées.

Quelles premières tendances émergent pour 2017 ?

Notre base de données dispose d’un indicateur avancé, qui projette, à trois mois, les évolutions constatées sur les avant-contrats. Cet outil nous permet d’entrevoir qu’en 2017, la tendance devrait être haussière, tant au niveau des volumes de ventes que des prix des biens. Sur le volet des prix par exemple, cette hausse sera, là aussi, mesurée puisqu’entre entre janvier 2016 et janvier 2017, on anticipe une augmentation de 3,9 % sur les prix des appartements et 5,4 % sur ceux des maisons, en France. Y compris si les taux des crédits remontent, ce qui est le scénario le plus probable.

Quel impact le contexte électoral pourrait-il avoir sur le marché ?

Certains professionnels de l’immobilier constatent que les vendeurs comme les acheteurs font preuve d’attentisme à l’approche des élections. Je ne partage pas cet avis. En 2012, lors des élections présidentielles, le marché avait effectivement été freiné. J’attribue plutôt ce gel au changement de fiscalité sur la plus-value. Plus que le contexte électoral, le poids de la fiscalité a donc un impact majeur sur la bonne santé du marché. Si le gouvernement modifiait les investissements défiscalisants et changeait le statut du loueur en bailleur professionnel, il y aurait, par exemple, de fortes incidences.

« En 2017, la tendance des prix devrait être haussière », Laurent Rose, Institut Notarial de Droit Immobilier - © D.R.
« En 2017, la tendance des prix devrait être haussière », Laurent Rose, Institut Notarial de Droit Immobilier - © D.R.

Aurélie Tachot