Photos

Les vidéos en live ont-elles un avenir dans l’immobilier ?

Le | Vidéo immo

Par souci de transparence vis-à-vis des acquéreurs, certains agents immobiliers plébiscitent les outils de vidéo en direct pour faire visiter leurs biens. Une approche qui leur permet non seulement de surfer sur une image innovante mais aussi de gagner un temps précieux. Malgré l’intérêt des internautes pour la vidéo en direct, Facebook Live et Périscope, les deux ténors du marché, vont-ils relégués la visite virtuelle au second plan ? Pas si sûr…

Les vidéos en live ont-elles un avenir dans l’immobilier ? - © D.R.
Les vidéos en live ont-elles un avenir dans l’immobilier ? - © D.R.

Les agents immobiliers sont-ils voués à devenir des journalistes reporters d’images ? Le portail d’annonces Revolution.immo semble vouloir leur faire prendre ce chemin. Il y a quelques semaines, il a fait parler de lui en mettant en scène un agent immobilier de La Foncière Saint-Jean présentant, en vidéo, un appartement situé à Créteil. Le tout, en direct, via Facebook. Tout comme l’application de live streaming Périscope, qui est corrélée à Twitter, Facebook Live permet aux professionnels de l’immobilier d’aller plus loin que la visite virtuelle. « Ce qui nous a plu dans ce principe, c’est qu’il n’y a pas de triche possible. Puisque l’internaute peut interagir avec l’agent immobilier, via les commentaires de la page Facebook, il est libre de poser ses questions, d’arrêter la visite dans une pièce plutôt qu’une autre… Finalement, c’est lui qui dirige la caméra », explique Oliver Viles, directeur général de Révolution.immo. L’autre avantage des outils de vidéo en live, c’est qu’ils permettent de gagner du temps. « Les visites physiques qui sont ensuite organisées avec les acquéreurs potentiels sont plus qualitatives. Les simples curieux se contentant des visites groupées en direct », constate-t-il.

Un travail sans filet… qui comporte des risques

En organisant la toute première visite d’un bien en direct, Revolution.immo a suscité l’intérêt des internautes. Quatre jours après sa diffusion, la vidéo avait déjà été vue plus de 12 000 fois. Un mini-buzz qui laisse toutefois Maurice Bataille, gérant de la société HD Média, spécialisée dans la visite virtuelle à 360°, relativement perplexe. « Sur le papier, le concept est très sympa. Pour autant, si on se place du côté du propriétaire vendeur, il n’y a pas que des avantages », tempère-t-il. Puisque Facebook Live permet aux internautes de commenter ce qu’ils voient en direct, le travail de l’agent immobilier est sans filet. Or, « il suffit qu’un internaute mette le doigt sur un défaut du bien pour que l’attention de tous les internautes se focalise là dessus ! Et comme, ce sont généralement les pessimistes qui s’expriment le plus sur Internet, c’est un jeu dangereux pour la vente. Attention à ce que la logique de transparence ne se retourne finalement pas contre le produit », prévient-il.L’autre limite de la vidéo en direct est plus terre-à-terre. Pour que le média vidéo serve véritablement l’intérêt d’un bien, il est primordial que sa qualité soit bonne, et donc que les agents immobiliers soient rodés à l’exercice. Matériel, connexion 4G, sens du cadrage… Rien ne doit être laissé au hasard.

Facebook Live, un nouveau standard de com’ ?

En attendant le raz-de-marée que les outils de vidéo en direct pourraient provoquer sur les visites immobilières, certains professionnels s’interrogent (La vidéo permet-elle vraiment de montrer un bien dans sa globalité ?), tandis que d’autres imaginent des mises en applications différentes. Il y a plus d’un mois, le réseau Cimm Immobilier a, par exemple, mis en scène son directeur général. « Au cours d’une vidéo en direct, j’ai répondu aux questions des internautes concernant l’exercice de la profession d’agent immobilier. Ce que je retiens de cette expérience, c’est l’interactivité qu’elle offre avec les personnes abonnées à notre page Facebook », explique Jean-Claude Miribel, prêt à renouveler cette opération tous les mois et à relayer les différentes vidéos sur la page YouTube et la web TV du réseau.Pour Maurice Bataille, ce contexte d’utilisation, exclusivement tourné vers la communication digitale, est beaucoup plus pertinent. « Utiliser la vidéo en direct pour prendre la parole sur une thématique, présenter un portefeuille de biens, parler d’un secteur géographique ou faire des estimations de prix participe à valoriser l’expertise d’un agent immobilier. Encore faut-il que le speaker ait du charisme ! », prévient-il. Ne s’invente pas Stéphane Plaza qui veut.

Aurélie Tachot