Franchise

« La situation dans nos agences est en voie d’amélioration » (Eric Allouche, ERA Immobilier France)

Par Christian Capitaine | Le | Réseau de franchisés

Ne masquant pas les difficultés qui persistent sur le marché immobilier (et notamment dans ses agences), avec des prix qui demeurent encore trop élevés, le directeur exécutif de la franchise ERA Immobilier France note une amélioration de la conjoncture immobilière. « 2024 sera pour le marché immobilier une année de stabilité, voire de reprise », table Eric Allouche.

Eric Allouche, directeur exécutif ERA Immobilier France - © D.R.
Eric Allouche, directeur exécutif ERA Immobilier France - © D.R.

Quelle photographie faites-vous du marché immobilier dans l’ancien concernant les volumes de transactions ?

D’abord, une première remarque concernant 2023. Oui, le marché a baissé l’an passé, et assez fortement, pour atterrir sur environ 850 000 ventes, voire 870 000.

Mais n’oublions pas que nous sortions d’une période exceptionnelle, avec plus de 1,2 million de transactions pour la seule année 2021. Rappelons-nous : entre 2010 et 2020 la moyenne des ventes annuelles se situait aux alentours de 915 00 transactions, soit donc assez proche de la dynamique de 2023.

J’insiste : la situation n’est pas dramatique pour le secteur. C’est davantage la rapidité du processus qui a été impactante pour les Français et pour ceux qui avaient un projet immobilier, avec une hausse des taux de crédit qui s’est révélée aussi brutale que soudaine.

Et le tout, dans un climat où les banques se montraient frileuses envers ceux qui souhaitaient décrocher un prêt immobilier.

Et pour ce début 2024, quelle est la situation ?

Elle est en voie d’amélioration. Le niveau d’inflation baisse et les banques ont rouvert le robinet du crédit. En conséquence, les acquéreurs reviennent.

Et ce, même si nous sommes toujours dans cette période de tension, marquée par des vendeurs ne veulent pas baisser leur prix (car ayant toujours en référence cette période faste de prix élevés) et des acquéreurs qui souhaitent négocier car ils ont conscience du ralentissement de l’activité immobilière.

Les acquéreurs reviennent et la situation s’améliore pour les primo-accédants

Autre bonne nouvelle : la situation des primo-accédant s’améliore, avec des banques qui leur demandent moins d’apport pour que leur projet aboutisse.

En revanche, là où le bât blesse, c’est au niveau des investisseurs, car les aides à l’investissement locatif ont presque disparu. Et n’oublions pas la question du DPE, qui est aussi un vrai problème, avec des propriétaires qui ne veulent pas réaliser les travaux…

Pour autant, j’en demeure convaincu : 2024 sera pour le marché immobilier une année de stabilité, voire de reprise.

La baisse des prix immobiliers est-elle enclenchée ?

Les prix ont commencé à baisser. Mais la baisse est encore insuffisante en ce début d’année au regard du repli des volumes de ventes. Pour qu’un équilibre s’opère et que la machine reparte, il faudrait que les prix se contractent d’au moins 10 %.

Quelle est la situation dans vos agences immobilières ?

Je le disais, elle est en voie d’amélioration. Pour autant, inutile de se voiler la face : dans ce contexte de tension, nos franchisés ont plus de mal. Mais c’est tout le secteur qui est impacté. Nous continuons à soutenir nos franchisés, grâce notamment au travail de nos consultants sur le terrain qui vont les rencontrer.

Où en est le développement d’ERA Immobilier en France ?

Il se poursuit. Nous comptons pour l’heure 475 agences immobilières sur le territoire. L’objectif pour cette année est de signer une trentaine de nouveaux contrats de franchise, contre une soixantaine les années précédentes.

Pour recruter, nous nous appuyons sur plusieurs leviers : d’abord les Facebook Live qu’organise, chaque mois, notre président France François Gagnon et qui rencontrent un vif succès. Puis sur le salon Franchise Expo, qui ouvrira prochainement ses portes à Paris, et qui demeure, pour nous, un événement incontournable. En plus d’y établir de nouveaux contacts, il nous permet de recevoir nos affiliés, d’échanger avec eux.

C’est l’humain qui fait le succès d’une agence immobilière

L’humain est au cœur de nos préoccupations. Et c’est l’humain qui fait le succès d’une agence immobilière.

Et n’oublions pas que le déficit de logements va s’accentuer à l’avenir, en conséquence, pour vendre il faudra être meilleur. Il nous faudra sans cesse, en tant qu’agent immobilier, améliorer nos compétences.

Quels profils d’entrepreneurs recrutez-vous en franchise ?

Nous recrutons surtout des professionnels du métier qui souhaitent sortir du lot et faire la différence dans cette période de tension. Nombre d’agents immobiliers se rendent compte que c’est dans cette période que nous vivons que se justifie le fait d’intégrer un réseau de franchise.

Dans quelles régions ou secteurs souhaitez-vous vous développer en priorité ?

Partout en France, avec, c’est vrai, le nord du pays et la région parisienne où existent encore de forts gisements de progression et donc d’implantation de nouveaux franchisés ERA Immobilier.

Nous étudions tous les projets. Et surtout, nous aidons nos futurs affiliés à le bâtir. Entre l’enseigne et eux, c’est un vrai partenariat qui se crée, nourri par un gros travail de concertation.

Nous ne faisons pas la course aux nouvelles implantations

Mais nous ne faisons pas la course aux nouvelles implantations. Nous privilégions la qualité. Il faut que nos franchisés gagnent bien leur vie et que leur entreprise soit profitable.

Le dirigeant d’un puissant réseau de mandataires a affirmé récemment dans un post Linkedin que, depuis une quinzaine d’années, les réseaux immobiliers en franchise ne se développaient plus. Quelle est votre réaction ?

C’est faux ! Et c’est un fait : les franchises de l’immobilier continuent de se développer en France, mais à un rythme, c’est vrai, plus lent qu’auparavant compte tenu de leur maturité.

Ce même dirigeant sous-entendait aussi qu’il était guère judicieux, pour un entrepreneur, d’investir 150 000 euros dans une agence en franchise alors que des modèles sans investissement existent…

Les modèles auxquels il fait référence, celui des réseaux de mandataires, se sont développés, je le rappelle, grâce à la loi du 13 juillet 2006, qui a modifié la loi Hoguet, et qui a permis de faire travailler les agents commerciaux dans l’immobilier.

Or, le pouvoir de ces agents commerciaux est sans commune mesure avec celui des agents immobiliers, détenteurs de la carte T, qui eux sont en capacité de délivrer des conseils juridiques et de rédiger des actes.

Alors oui, ces réseaux de mandataires se sont fortement développés ces dernières années. Mais la qualité de service que délivrent leurs agents par rapport celle qui est la nôtre est sans commune mesure. D’ailleurs, combien de vente réalise en moyenne par an un agent commercial ? En trois et cinq.

Qu’on se le dise : investir dans la franchise en immobilier, c’est investir dans la pérennité.