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Logements : forte chute des biens mis en location cet été par rapport 2022 (Fnaim)

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34 % de biens en moins ont été mis en location cet été par rapport au stock de 2022 sur la même période. C’est l’un des principaux chiffres issus du sondage réalisé par la Fnaim auprès de ses adhérents, publié le 31 août 2023.

73 % des professionnels témoignent d’une baisse du nombre de biens disponibles à la location. - © Getty Images
73 % des professionnels témoignent d’une baisse du nombre de biens disponibles à la location. - © Getty Images

Objectif de cet exercice auprès de 650 adhérents de la Fnaim : « Quantifier la tension croissante sur le marché de la location, marquée par une forte augmentation de la demande, poussée par les difficultés d’accès à la propriété, et une baisse concomitante de l’offre ».

« L’inquiétude des professionnels de l’immobilier confirme les alertes émises depuis de nombreux mois par la Fnaim, qui appelle le Gouvernement à une réaction rapide et forte. Conséquence directe d’une offre en forte baisse et d’une demande tirée à la hausse par les difficultés d’accès au crédit immobilier de nombreux candidats à l’accession à la propriété, le marché locatif se trouve beaucoup plus tendu qu’il y a un an », déclare-ton la Fédération.

Voici les principaux enseignements de l'étude de la Fnaim

• 73 % des professionnels témoignent d’une baisse du nombre de biens disponibles à la location par rapport à 2022 ;

• la moitié des agences indiquent avoir moins de 10 biens en annonce en location, et 1 agence sur 10 n’en a plus aucun ;

• 66 % d’entre eux constatent une hausse de la demande (+23 % de demande pour un bien) ; • en région PACA, la demande augmente de 42 % avec une offre en baisse de 43 % ;

• en Nouvelle-Aquitaine, la demande croît de 28 % et l’offre baisse de 38 % ;

• en Île-de-France, c’est essentiellement à Paris intramuros que le décalage entre offre et demande est le plus important ;

• le phénomène de tension s’accroît dans les 10 principales métropoles françaises : un tiers d’offres en moins et un accroissement de la demande de près d’un quart ;

• dans les villes moyennes : un tiers d’annonces en moins, et +29 % de demande ! « La tension joue dans tous les bassins d’emplois », précise la Fnaim.

La Fédération appelle le Gouvernement à aménager le calendrier des interdictions de louer de la Loi Climat en copropriété et à proposer un nouvel outil d’incitation à la location nue. « La priorité doit être de redonner aux propriétaires bailleurs une véritable raison de mettre leur bien en location, en actionnant un levier puissant et pertinent », indique Loïc Cantin, président de la Fnaim.

Il appelle également les banques à se saisir rapidement des nouvelles conditions d’éligibilité des prêts de la copropriété au taux d’usure des crédits consommation. « La vente en l’état futur de rénovation permettrait le cas échéant de susciter de nouvelles vocations de bailleurs.  »

« L’inflation et la hausse du coût de l’énergie n’épargnent personne » (Loïc Cantin)

« L’explication est hélas assez simple. D’une part, l’accession à la propriété s’est considérablement compliquée. L’augmentation des taux de crédit et le durcissement des conditions qui s’imposent aux emprunteurs empêchent une partie des locataires d’accéder à la propriété, ils restent en place plus longtemps freinant la mobilité du parc », déclare Loïc Cantin.

Loïc Cantin, président de la Fnaim - © Fnaim
Loïc Cantin, président de la Fnaim - © Fnaim

« Côté offre, les propriétaires occupants et a fortiori les bailleurs font face depuis quelques années à une surenchère de contraintes qui ne s’arrête jamais : encadrement des loyers, permis de louer, Loi Climat et obligation de rénovation énergétique, explosion des taxes foncières.

« Depuis 18 mois, l’équilibre économique de l’investissement locatif se retrouve d’autant plus bouleversé que l’inflation et la hausse du coût de l’énergie n’épargnent personne, et les propriétaires ont été affectés par le gel de la hausse de l’IRL. Les propriétaires sont délaissés et malmenés par les pouvoirs publics, alors qu’ils représentent un pilier majeur pour le logement des Français et notre économie, ils jettent l’éponge. »

« Face au casse-tête de la rénovation, les bailleurs commencent à vendre leurs biens sans attendre les dates fatidiques de 2025 et 2028, autant de constats que la FNAIM avait prédits. Le temps n’est plus au débat ou à la réflexion. Il faut maintenant passer à l’action ».

« Le temps où nous appelions à un simple rééquilibrage entre location longue durée et meublés de tourisme est révolu  », ajoute-t-il.

Concepts clés et définitions : #Taux d’usure