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Agence immobilière : Zefir change de modèle et lève 11 millions d’euros

Par Christian Capitaine | Le | Agence immobilière indépendante

Après avoir fait pivoter son modèle depuis la vente instantanée vers « la vente collective », une technique qui fait intervenir la collaboration d’agents immobiliers en local, l’agence immobilière en ligne Zefir vient d’annoncer avoir bouclé un tour de table de 11 millions d’euros.

Rémy Fabre et Louis Lambert, les cofondateurs de Zefir  - © Zefir
Rémy Fabre et Louis Lambert, les cofondateurs de Zefir - © Zefir

Début 2023. L’agence immobilière en ligne Zefir, fondée trois ans plus tôt à Lille, change de modèle. Fini le ibuying (ou vente instantanée).

« Dans un marché immobilier en proie à une forte poussée des taux de crédit, le coût du capital, qui avait fortement augmenté, était devenu trop élevé. Nous devions le répercuter sur les montants de nos commissions et frais de services. Pour les vendeurs, l’opération était devenue moins intéressante », explique à Immomatin Remy Fabre, cofondateur et CEO de la proptech.

500 ventes réalisées en un an

Zefir fait alors pivoter son modèle vers ce qu’elle nomme « la vente collective  ». Objectif affiché de cette technique de vente immobilière : maximiser la visibilité des biens pour accélérer les transactions.

« Grâce à la vente collective, nous sommes passés, en terme de délais de vente, de 110 à 58 jours », fait savoir le CEO de la jeune pousse. Un an après son déploiement, la vente collective a permis à Zefir de réaliser 500 ventes immobilières, pour un volume de transactions de 200 millions d’euros.

Indispensables « agents référents » en local

Concrètement, la vente collective fait intervenir trois protagonistes. « Nous avons divisé les rôles dans la transaction pour permettre à des agents immobiliers de collaborer entre eux », précise Remy Fabre. On trouve d’abord Zefir, qui détient le mandat de vente et qui prend donc en charge l’opération du côté du vendeur. En cas de succès de la vente, la start-up s’attribue 50 % du montant de la commission.

Deuxième acteur : un agent immobilier, en local, dont la mission consiste à prendre en charge les visites du bien immobilier. Appelé par Zefir « l’agent référent  », il récupère, en cas de succès de la vente, 30 % du montant de la commission. Ces agents partenaires de Zefir, qui peuvent être indépendants ou exercer en agence, sont désormais 1 900 à travailler avec la proptech lilloise.

Troisième intervenant : un agent immobilier également en local qui amène l’acquéreur. Et si la vente est conclue, Zefir lui reverse 20 % du montant de la commission. « Nous n’avons aucun agent immobilier sur le terrain, précise le CEO de Zefir, les agents référents nous sont donc indispensables. Et si Zefir trouve l’acquéreur, nous conservons 70 % de la commission.  »

Il ajoute : « Grâce à le vente collective, les agents immobilier en local mutualisent leurs carnets d’adresses pour multiplier le nombre de potentiels acquéreurs et donc vendre plus vite. »

Le seuil de rentabilité atteint en 2025

Lundi 22 avril 2024, la start-up a annoncé avoir bouclé une levée de fonds de 11 millions d’euros auprès de son investisseur historique, Sequoia Capital, et de Zigg Capital, un autre fonds américain, spécialisé dans les opérations immobilières.

Toujours majoritaires au capital de la société, les cofondateurs de Zefir affichent leurs ambitions : tripler, à horizon début 2025, le volume d’affaires réalisé par les transactions pour franchir la barre de 600 millions d’euros.

« Cet argent récolté à l’issue de cette levée de fonds va nous permettre d’investir dans notre plateforme, pour notamment améliorer nos services à destination des acquéreurs. L’intelligence artificielle y tiendra une place prépondérante », affirme Remy Fabre. Zefir, qui compte 50 salariés, tous installés au siège de l’entreprise, table sur un seuil de rentabilité qui sera atteint en 2025.