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« Des mouvements sont à prévoir dans le top 10 des portails immobiliers », Antoine Krier

Le | Logiciels de multi-diffusion

Le créateur du logiciel Krier Transac fondait Ubiflow il y a une douzaine d’années. Cette société spécialisée dans la multi-diffusion d’annonces sur Internet a d’abord pris l’immobilier comme terrain de jeu, pour se diversifier ensuite dans les métiers de l’automobile, du nautisme et du commerce. En bon observateur du marché de l’immobilier sur Internet, Antoine Krier nous parle de ses actualités et des tendances qu’il voit émerger

« Des mouvements sont à prévoir dans le top 10 des portails immobiliers », Antoine Krier - © D.R.
« Des mouvements sont à prévoir dans le top 10 des portails immobiliers », Antoine Krier - © D.R.

Quel bilan tirez-vous de l’année passée ?

Le besoin d’être présent sur Internet est tellement fort qu’il nous a permis de moins sentir la crise que d’autres acteurs de l’immobilier. Ubiflow a connu une croissance importante en 2012, de l’ordre de 30 %. Nous comptons désormais 6850 clients, dont 1000 nouveaux l’année dernière. La moitié d’entre eux est issue de l’immobilier.

Nous avons notamment déployé une nouvelle offre adaptée aux promoteurs et aux constructeurs de maisons individuelles. Ces cibles étaient jusqu’alors peu présentes sur Internet car elles n’avaient pas de problèmes pour vendre. Aujourd’hui, elles représentent une part substantielle de nos annonces.

Quelles seront les prochains chantiers d’Ubiflow ?

Au deuxième trimestre, nous lancerons un nouveau produit : « Contact Manager ». Partant du constat que seules 41 % des demandes d’information sur Internet obtiennent une réponse sous 4 jours, cet outil permettra de récupérer plus facilement les contacts générés par les annonces et accélèrera donc leur traitement par les négociateurs. Une offre de multi-diffusion destinée spécifiquement aux réseaux de mandataires est également prévue.

En parallèle, nous développerons Sefaireconnaitre.fr : une solution qui s’adresse à tous les commerçants qui souhaitent accroître leur notoriété sur le web, et en particulier aux gestionnaires de biens et aux syndics. Ce service est vendu 390 € pour la mise en place, puis 29 € par mois.

Comment voyez-vous évoluer le marché ?

2013 va être une année difficile. On s’attend à des fermetures d’agences, à une baisse globale de l’activité… Toutefois, il n’y a pas un marché de l’immobilier, mais des micro-marchés locaux qui évoluent différemment. On le voit déjà chez nos clients : les performances varient d’une zone à l’autre, d’un mois à l’autre. Nous avons récemment crée UbiScore : un outil prédictif d’audience qui tient compte du lieu et de la typologie du bien. Pour la vente d’un studio à Strasbourg par exemple, quels sont les sites qui apparaîtront en premier sur Google ? Ubiscore est un outil gratuit qui nous permet de démontrer que la domination nationale des portails n’est pas synonyme de domination locale.

Quels sont vos conseils aux professionnels de l’immobilier ?

Saisir les opportunités du web malgré le tassement du marché. Travailler son image de marque pour ne pas rater le faible nombre de contacts qui arrivent. C’est aussi un moyen pour être très bien placé lorsque le marché repartira.

Les coûts de diffusion ne sont pas neutres. Pour les optimiser, il est indispensable de mesurer ses performances. Le suivi des statistiques est encore peu utilisé alors qu’il permet d’affiner le ciblage pour ceux qui n’auraient pas les moyens de multi-diffuser largement.

Que pensez-vous de la montée en puissance des portails gratuits ?

Le BonCoin est une réussite assez exceptionnelle : il est devenu n° 1 en 5 ans. Depuis plus de 10 ans qu’Ubiflow fait de la multi-diffusion, nous avons toutefois vu les choses bouger. Les sites leaders d’hier ne seront pas forcément les sites qui domineront demain. C’est une tendance que l’on constate également à l’étranger. Il y aura des mouvements : certains gratuits deviendront payants, etc. Les positions ne sont pas figées. Ce qui est vrai à Paris, ne l’est pas forcément à Lille ou à Rennes.

Gaëlle Fillion