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La jeune start-up Knock raconte son premier CES à Las Vegas

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Les start-up françaises étaient légion au fameux CES (Consumer Electronic Show) début janvier, temple mondial de l’innovation digitale grand public. Parmi elles, Knock, une jeune pousse bordelaise créée en octobre 2017. Son fondateur, Alexandre Bonhomme, nous explique le concept de cette intelligence artificielle qui interagit avec les acquéreurs…et partage son expérience américaine

La jeune start-up Knock raconte son premier CES à Las Vegas
La jeune start-up Knock raconte son premier CES à Las Vegas

Comment est né Knock ?

Nous observons que, d’un côté, les acquéreurs ne trouvent pas forcément le bien qu’ils cherchent sur SeLoger ou LeBonCoin, alors qu’ils y passent beaucoup de temps. De l’autre, les agents perdent eux aussi du temps à traiter des demandes d’acquéreurs qui ne correspondent pas avec les biens dont ils disposent. Nous avons voulu régler ces deux problèmes à travers une intelligence artificielle. Plutôt que de saisir ses critères à travers des filtres classiques, l’acquéreur discute avec un assistant virtuel. Au terme d’un temps d’échange de 3 à 5 minutes, le système lui propose les 3 biens qui lui correspondent le mieux dans toute la France. J’ai rencontré mes associés il y a 18 mois. Nous avons travaillé sur ce projet pendant mon année de césure, dans le cadre de mes études à Kedge. Nous avons levé 200 000 euros en décembre dernier auprès de business angels.

Quel est le bénéfice pour un agent immobilier ?

Knock fait des pré-sales. L’agent immobilier reçoit une fiche client ultra-qualifiée, sur laquelle il sait exactement ce que veut l’acquéreur et son pourcentage de chances de vendre le bien. Grâce à l’IA, on retrouve la qualité d’une phase de découverte en agence, mais sur Internet. Nous avons opté pour un modèle à la performance : on ne se rémunère que si l’on apporte des clients. Le professionnel a d’ailleurs le choix d’accepter ou de refuser le client. La plateforme était en phase bêta depuis septembre à Bordeaux, avec une dizaine d’agences et une centaine de clients. Nous venons de la lancer au niveau national.

Dans quel cadre êtes-vous partis au CES ?

La région Nouvelle Aquitaine nous a choisi pour intégrer sa délégation, accompagnée par la French Tech. Sur place, nous avons rencontré énormément d’acteurs français : il est plus facile de croiser les grands groupes immobiliers au CES qu’ici. On a constaté que le marché américain réagissait très bien à notre modèle. Les grands sites d’annonces américains sont passés nous voir, comme Trulia et Redfin. Etrangement, nous n’avons pas croisé de portails français.

Avez-vous vu des initiatives intéressantes dans l’immobilier à Las Vegas ?

Si nous ne devions retenir qu’un seul domaine, ce serait la smart home. Les acteurs majeurs que sont Google et Amazon ont investi à fond. Sur place, ils ont présenté leurs deux enceintes : Google Home et Echo. Autour d’eux sont venus s’agréger une myriade de solutions qui se connectent à leurs plateformes. Je retiens notamment le système d’alarme connectée de Ring : ils ont sorti le grand jeu en reconstituant une maison entière à l’intérieur du CES, devant laquelle ils avaient garé une voiture, installé un jardin, etc. La start-up française Domalys a aussi eu beaucoup de succès avec ses lampes connectées pour personnes âgées. Nous avons aussi croisé une start-up suédoise, qui a développé une intelligence artificielle pour reconnaître les goûts des acquéreurs sur la base de photos.

Gaëlle Fillion