« Nous misons sur la croissance externe pour enrichir notre base de contacts intentionnistes », Laurent Campagnolo, Acheter-Louer
Le | Portails de petites annonces
Ca bouge du côté d’Acheter-Louer.fr ! Grâce à une levée de fonds de 29 millions d’euros, le portail d’annonces, qui a enregistré un résultat net en progression de 313 % sur le seul premier semestre, entrevoit les prochains mois avec panache. Stratégie de diversification, accélération de la monétisation de leads qualifiés, opérations de croissance externe… Laurent Campagnolo, Président du Directoire et Directeur Général d’Acheter-Louer, nous confie ses priorités pour 2018
Depuis son lancement il y a 22 ans, Acheter-Louer a connu de nombreux pivots…
En effet ! A l’origine, Acheter-Louer était un magazine diffusé devant les agences immobilières et les commerces. Il y a 12 ans, nous avons débuté notre transition vers le digital en lançant un portail d’annonces de professionnels. Son modèle économique repose sur deux formules : la première à la performance, avec un paiement au contact, et la seconde en freemium, via des mises en avant d’annonces, des vitrines interactives… Il y a 7 ans, nous avons développé, en parallèle, une activité de marketing : nous créons des magazines, des sites web, des applications mobiles…
Maintenant que le groupe n’a plus aucune dette bancaire, sur quelle activité souhaitez-vous le plus investir ?
Depuis trois ans, via les opérations d’emailing et d’envoi de SMS que nous organisons pour nos clients, nous collectons et requalifions des contacts d’intentionnistes immobiliers pour trois cibles : les agents immobiliers, les promoteurs et les constructeurs. Nous dénombrons aujourd’hui 5 millions d’abonnés intentionnistes. Pour atteindre notre objectif - entre 12 et 15 millions - nous souhaitons prendre des parts de participation dans des sociétés externes et mieux nous structurer pour enrichir et gérer notre base de contacts.
Par quels types d’acteurs êtes-vous notamment intéressés ?
Pour aller plus loin dans la monétisation de nos contacts intentionnistes, nous devons nous ouvrir à d’autres types d’annonceurs que les agences immobilières. Nous regardons par exemple les acteurs du financement, du déménagement, de l’assurance, des énergies, des télécoms et de l’habitat au sens large (rénovation, équipement…). Aujourd’hui, nous sommes en contact avec plusieurs sociétés complémentaires par rapport à notre savoir-faire mais cela reste confidentiel… Le choix est très vaste : nous pouvons enrichir notre base de contacts avec celles d’un grand nombre de partenaires !
La levée de fonds que vous avez réalisée en septembre va-t-elle faciliter cette stratégie de croissance externe ?
Oui ! Le 22 septembre dernier, nous avons effectivement réalisé une levée de fonds auprès d’investisseurs privés avertis, qui tiennent à rester anonymes. Leur placement va de 5 à 29 millions d’euros, versés sur plusieurs tranches pendant six ans. Nous avons reçu un premier versement d’1,3 million d’euros il y a quelques jours. Chaque année, entre 500 000 euros et 5,28 millions seront ensuite débloqués, ce qui va nous aider à renforcer notre trésorerie, désormais très saine. Ce placement privé nous permet donc d’aborder ces prochains mois avec beaucoup de confiance !
Votre changement de modèle économique laisse-t-il augurer que l’avenir des portails d’annonces se situe dans la monétisation de leads, non dans la diffusion d’annonces ?
Depuis deux ans, nous constatons que les professionnels de l’immobilier souhaitent que leur communication les aide à capter des contacts qualifiés de vendeurs et d’acquéreurs. En conséquence, ils achètent de moins en moins de pack de diffusion d’annonces et privilégient des solutions à la performance. Puisque leur priorité est de rentrer des mandats, nous leurs proposons toucher directement les propriétaires souhaitant faire estimer et vendre leur bien immobilier, via une nouvelle offre « Solution Vendeurs » comprenant plusieurs dispositifs de marketing direct.
Aurélie Tachot