« SeLoger et Logic-Immo sont désormais des sociétés sœurs », Bertrand Gstalder
Le | Portails de petites annonces
Le groupe Axel Springer, maison mère de SeLoger, annonçait début février le closing du rachat de Logic-Immo. Après des mois d’incertitude, le rapprochement des deux concurrents est donc enfin effectif. Quels sont les plans de la nouvelle entité, qui rassemble désormais plus de 800 collaborateurs ? Nos questions à Bertrand Gstalder, patron de SeLoger et Président d’Axel Springer Digital Classifieds France
Ce rapprochement est-il une bonne nouvelle pour les agents immobiliers ?
Oui c’est une bonne nouvelle pour la profession ! A court terme, rien ne change pour nos clients, qui gardent les mêmes contacts commerciaux, les mêmes offres, etc. Rappelons au passage que SeLoger n’absorbe pas Logic-Immo : ce sont désormais des sociétés sœurs, toutes les deux filiales d’Axel Springer en France, au même titre que La Centrale, dans l’automobile. Dans le futur, nous avons évidemment pour ambition de développer des services qui marient nos savoir-faire : des couplages, des partages de produits ou des développements communs, par exemple. Nous allons prendre le temps, dans les prochains mois, de définir les offres les plus pertinentes pour nos clients. SeLoger et Logic-Immo vont allier leurs forces pour développer les portails immobiliers de demain.
Les deux marques vont-elles continuer à cohabiter ?
Oui. Logic-Immo et SeLoger sont deux très belles marques qui vont demeurer. Elles ont toutes les deux une forte notoriété depuis plus de 25 ans ; elles sont reconnues comme des spécialistes de l’immobilier et elles sont complémentaires aussi bien en termes d’audience que sur le plan géographique. Nous continuerons donc à développer SeLoger et Logic-Immo. Idem pour les marques sur le neuf ou sur le prestige. Lux-Résidence et Belles Demeures, par exemple, vont elles aussi pouvoir collaborer. Chaque marque gardera ses propres supports et sa propre communication.
Quelles autres synergies sont envisagées ?
SeLoger vient d’inaugurer une extension de ses bureaux. Nous serions ravis d’y accueillir les équipes parisiennes de Logic-Immo. C’est un projet que nous allons étudier. Logic-immo a aussi un bureau important à Aix-en-Provence. Cette implantation en PACA est un atout historique, tout comme les bureaux de Logic-Immo en région.
Nous avons aussi le projet de mutualiser nos développements en matière de technologie et d’innovation. SeLoger a très fortement investi sur ses sites et applications, les offres et la data ces 3 dernières années. Les équipes « IT et produit » représentent aujourd’hui 250 personnes, soit la moitié de l’effectif de SeLoger. De son côté, Logic-Immo a su développer un fort savoir-faire sur le retargeting, par exemple (Cibl’Immo / Push’Immo). Demain, nous pourrions d’ailleurs imaginer une offre commune sur ces produits.
Quel est l’avenir des magazines papier de Logic-Immo ?
Axel Springer est un groupe de presse, avec une activité sur le marché des petites annonces d’un côté, et sur le marché du contenu de l’autre. Preuve que le groupe croit toujours au print : deux nouveaux magazines ont récemment été lancés en Allemagne. Le print est au cœur de l’offre commerciale de Logic-Immo et de ses résultats. Cela fait partie intégrante de son savoir-faire. Les magazines Logic-Immo sont efficaces, ils bénéficient d’une large diffusion et d’une bonne prise en main. Cette offre print n’a donc pas vocation à s’arrêter.
Les lignes ont-elles bougé en termes de gouvernance suite au rachat ?
Je reste Président d’ASDCF (Axel Springer Digital Classifieds France) [holding de SeLoger et désormais de Logic-Immo] et Président du Directoire de SeLoger. Cyril Janin demeure Directeur Général de Concept Multimédia / Logic-Immo. Ma mission va consister à veiller à ce que cette alliance se traduise par une coopération et des rapprochements pertinents entre les deux activités.
ASDCF va-t-il continuer à évoluer sur le marché du logiciel immobilier ?
Ce marché est très fragmenté ; les investissements nécessaires pour créer des produits de qualité sont de plus en plus importants. Commercialement, il n’y a pas de synergies entre l’activité de petites annonces et de logiciel. Pour assurer son développement futur, nous avons choisi de céder Poliris à un autre acteur spécialiste : Gercop. Logic-Immo a acquis Rodacom il y a quelques années. Compte tenu des contraintes juridiques liées à l’analyse de l’Autorité de la concurrence, nous n’avons pas encore eu l’occasion de comprendre comment l’activité de ce logiciel s’articule avec celle de Logic-Immo. Notre priorité sera d’assurer la pérennité de Rodacom sur son marché.
Gaëlle Fillion