« Avec Bonnie.fr, nous cassons les codes de l’immobilier neuf » (Laurent Callu, Bonnie.fr)
Par Christian Capitaine | Le | Sites pour les particuliers
Laurent Callu et Edouard Ulrich, associés dans l’un des principaux cabinets de gestion de patrimoine parisiens, lancent Bonnie.fr, plateforme BtoC qui permet d’acheter en ligne un appartement neuf, sans intermédiaire. Laurent Callu en décrit son architecture, son parcours client et révèle ses points forts par rapport aux autres portails web dédiés à l’immobilier neuf.
En quoi Bonnie.fr est-il différent des autres portails qui référencent, en France, une offre de logements neufs ?
Tout d’abord, Bonnie.fr est une plateforme BtoC. Notre modèle commercial ne s’appuie pas sur l’intermédiation d’un conseiller de vente : l’acquéreur y achète directement son bien auprès du promoteur.
Aussi, par rapport aux autres portails d’annonces immobilières dans le neuf (et il en existe un grand nombre : Bien’Ici, SeLoger Neuf, etc.), Bonnie.fr est innovant sur quatre principaux points.
Premièrement, nous offrons une mise à jour en temps réel de l’état du stock de biens disponibles, alors que sur les autres portails, l’acquéreur, lorsqu’il consulte une annonce, n’a pas la certitude de la disponibilité du bien.
Deuxièmement, nous offrons, aux porteurs de projets immobiliers, un accès libre et immédiat à tous les documents rattachés au bien : plan du logement, plan de masse, plan d’étage, plan des sous-sols, états des risques naturels, map détaillé, documents commerciaux, notices du programme, contrats de réservation du promoteur, etc. Ainsi, chez Bonnie.fr, inutile d’appeler le promoteur pour avoir ces informations, tout y est en accès public.
Troisièmement, nous avons développé un algorithme qui est capable d’évaluer et de noter, grâce à des dizaines de milliers de datas, les programmes immobiliers et les biens : quel est leur potentiel en terme de plus-value ? Quelle est l’attractivité du quartier ?… En conséquence, sur Bonnie.fr, on sélectionne un bien en lien avec ses envies et ses aspirations, et ce, depuis la recherche à la réservation, jusqu’à la signature du contrat de réservation.
Enfin, nous avons intégré au site une partie pédagogique composée de vidéos et de tutoriels qui ont vocation à répondre à des questions importantes que se poserait le futur acquéreur : faut-il mieux emprunter sur une durée courte ou longue ? L’immobilier neuf est-il vraiment plus cher que l’ancien ? Si j’achète, comment puis-je faire baisser mes impôts ?, etc.
Outre ces portails d’annonces, des sites de vente en ligne existent déjà, à l’instar de la plateforme Ikimo9. Qu’est-ce qui vous distingue d’elle ?
C’est un point important à relever : Ikimo9, par exemple, n’offre pas, comme nous, tous les documents inhérents au bien. De plus, cette plateforme reste un générateur de leads, de contacts. Car sur Ikimo9, si le porteur de projet décide d’aller plus loin dans sa démarche d’acquisition, il devra nécessairement prendre rendez-vous avec le promoteur.
Sur Bonnie.fr, non : il achètera en ligne et seul, en s’émancipant des conseils du vendeur. Pour résumer, avec Bonnie.fr, nous fracturons le marché de l’immobilier neuf, nous cassons les codes. Le tout, en prônant une transparence totale.
Quels programmes référencez-vous sur la plateforme Bonnie.fr et en quelle quantité ?
Nous avons développé une technologie qui nous permet d’agréger la majorité des programmes des promoteurs, en accord, bien sûr, avec eux. Et ils en sont friands ! Car notre outil s’inscrit véritablement dans l’ère du temps, dans une logique de transparence.
Par ailleurs, Bonnie.fr n’a pas vocation à sélectionner les promoteurs : y sont présents les acteurs nationaux, régionaux et locaux, sans distinction. Au final, l’outil est capable d’agréger aujourd’hui 48 000 biens, sur un marché du logement neuf en VEFA où sont commercialisés, en moyenne chaque année, entre 120 000 et 150 000 biens.
Quelles sont vos sources de revenus ?
Nous sommes rémunérés en qualité d’apporteurs d’affaires. En clair : le promoteur rogne sur sa marche pour nous rémunérer, et cette commission promoteur varie entre 1,5 % et 5 % du prix de vente du bien.
Comment expliquez-vous que votre modèle d’achat en ligne n’ait pas été, à ce point, pensé et déployé sur le marché du logement neuf en France ?
En France, l’achat d’un bien immobilier en ligne n’est pas encore entré dans nos mœurs. C’est culturel. Et c’est ce qui explique ce retard à l’allumage. Mais que nous comptons bien combler !
Il est vrai, aussi, que Bonnie.fr n’aurait certainement pas existé sans le surgissement du Covid. En effet, avant la pandémie, les contrats de réservation sur le marché du neuf n’étaient disponibles qu’en version papier. En conséquence, pour pouvoir se porter acquéreur d’un logement, il fallait nécessairement rencontrer une personne physique.
Or, aujourd’hui ce n’est plus le cas : les promoteurs, désormais, ont recours aux réservations électroniques pour finaliser leurs opérations.
Quels sont vos objectifs sur le plan commercial ?
Nous sommes convaincus de pouvoir réaliser, dans les proches années à venir, au moins 2 000 ventes par an, ce qui correspond à environ 1 % du marché.
Alors certes, nous aurions aimé lancer Bonnie.fr dans un contexte de marché de l’immobilier neuf plus virevoltant : la pénurie de logement n’est plus à démontrer, les taux augmentent, le contexte géopolitique international est tendu… Tout cela, c’est vrai, n’aide pas.
Néanmoins, se loger reste un besoin primaire, et nous sommes installés sur un marché pérenne et tangible. Et bien que des freins existent à la construction de logements en France, de belles opportunités d’affaires demeurent, je pense notamment grâce au déploiement du Grand Paris.