Lok-iz transforme les particuliers en chasseurs immobiliers
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Et si, demain, tous les internautes travaillaient au service des agents immobiliers ? L’idée laisse songeur… Et pourtant, Lok-iz est peu à peu en train de lui donner de l’écho. Son ambition : transformer n’importe quel particulier en apporteur d’affaires et ainsi permettre aux professionnels de gagner un temps précieux, en particulier dans la recherche de locataires
Tous les agents immobiliers le disent : la prospection, c’est chronophage ! C’est la raison pour laquelle nombre de professionnels s’appuient sur leur réseau, généralement composé de gardiens d’immeuble, plombiers, électriciens, jardiniers… Reste que parfois, aussi qualitatif soit-il, ce seul réseau ne suffit pas. ʺC’est la raison pour laquelle nous avons créé une plateforme web, qui permet de challenger tous les internautes sur une recherche, moyennant une rémunération qui est fixée à l’avance par le professionnelʺ, explique Safir Hanafi, qui a fondé Lok-iz il y a maintenant deux ans et qui espère lever 1 million d’euros d’ici la fin de l’année. Concrètement, il suffit aux propriétaires et aux agents immobiliers de poster leur annonce de biens sur la plateforme, d’indiquer le type de locataires ou d’acheteurs qu’ils recherchent et de mentionner la prime qu’ils destinent aux internautes qui trouveront les bons profils. Ou, autre cas de figure : de préciser qu’ils recherchent, pour le compte d’un potentiel acquéreur, tel type de biens dans tel secteur. En moyenne, lorsque la publication de l’annonce est à l’initiative d’un agent immobilier, cette prime correspond à 5 ou 6 % du montant des honoraires de l’agence. C’est d’ailleurs à ce stade que la start-up normande, qui opère sur une dizaine de grandes villes françaises et bientôt américaines, se rémunère : elle prélève une commission à chaque intermédiation gagnante : 20 % de la prime est versée aux particuliers lors de la prise du mandat exclusif et 80 % lors de la vente définitive du bien.
Un chatbot immobilier sur Messenger
Côté particuliers, soudainement propulsés au rang de « chasseurs immobiliers », l’idée fait son chemin. La plateforme enregistre plus de 10 000 nouveaux inscrits par mois, essentiellement des non-néophytes : artisans, commerçants, étudiants… A noter que ces derniers n’ont pas besoin d’avoir un statut particulier tant qu’il ne dépasse pas les 4000 euros de revenus annuels. Au-delà, le statut de travailleur indépendant est obligatoire. Parmi le vivier d’apporteurs d’affaires que Lok-iz a réussi à fédérer, ʺentre 60 et 70 % sont des membres actifs, c’est-à-dire qu’ils proposent au moins un profil d’acheteur ou de locataire par moisʺ, précise-t-il. Côté vendeurs, Lok-iz commence également à convaincre. En juin dernier, la plateforme « made in Normandie » étaient fréquentées par environ 14 000 propriétaires bailleurs (particuliers et professionnels confondus). Sans donner de nom, Safir Hanafi assure travailler avec des réseaux mandataires et des agences indépendantes. En juin dernier, il précisait d’ailleurs qu’environ huit agences rejoignaient son site chaque mois. Pour convaincre les professionnels comme les particuliers, Lok-iz souhaite ʺmiser sur la technologieʺ. La start-up a, par exemple, récemment enrichi sa messagerie Facebook Messenger d’un chatbot dédié à la recherche immobilière, capable de scanner le web pour suggérer aux internautes les annonces qui correspondent à leur recherche. En novembre, elle dévoilera également une offre ʺ100 % dédiée aux professionnelsʺ. Nul doute que le voile sera levé avant, par exemple lors du salon RENT.
Aurélie Tachot