L’évolution des métiers de l’immobilier décryptée par l’Apec
Le | Communiquer sur les réseaux sociaux
Quelles compétences les professionnels de l’immobilier devront développer ces prochaines années pour s’adapter à un marché en mouvement chahuté par un environnement économique complexe ? C’est la question que s’est posée l’Apec dans son référentiel sur les métiers de l’immobilier, dévoilé il y a quelques jours
Pour aider les professionnels de l’immobilier à se positionner dans leur secteur d’activité, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) vient de publier la nouvelle édition de son référentiel sur les métiers. Réalisé en partenariat avec l’AGEFOS PME, la Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle de l’immobilier (CEFI) et l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications de la branche professionnelle de la promotion immobilière, cet outil recense les évolutions des métiers de l’immobilier en termes de missions, compétences, formations, salaires et profils recherchés. Destiné aux 230 000 professionnels évoluant dans l’immobilier ainsi qu’aux étudiants et aux profils tentés par une reconversion, ce référentiel propose plusieurs fiches pratiques enrichies de témoignages et d’exemples d’offres d’emploi.
Des profils dotés de compétences juridiques
Dans la nouvelle édition du référentiel des métiers, l’Apec livre un constat plutôt maussade du marché immobilier, directement impacté par la conjoncture économique. « Avec la crise de 2008/2009, on assiste, depuis quelques années, à un net ralentissement de l’activité immobilière qui se manifeste surtout dans l’immobilier de transaction : baisse des volumes d’activité entraînant une diminution des effectifs des agences mais aussi déficit structurel de l’offre de logements, renforcement réglementaire, hausse du coût des actifs immobiliers, avec des disparités fortes selon les régions », lit-on dans le référentiel. Pour Sylvie Delattre, responsable activité au sein du département Etudes et Recherches de l’Apec, il est donc primordial que les professionnels de l’immobilier adaptent leurs compétences à ce contexte de marché. « Il y a quelques années, il était facile d’intégrer le secteur de l’immobilier, notamment les postes de commerciaux. Maintenant que les clients sont de plus en plus exigeants et de mieux en mieux informés et que les réglementations se durcissent, les professionnels doivent se former en permanence pour donner des réponses justes. Puisqu’à chaque nouveau gouvernement, de nouveaux dispositifs fiscaux apparaissent, ces derniers doivent développer leurs capacités d’adaptation aux changements et renforcer leurs compétences en législation, fiscalité, droit de la construction… », décrypte-t-elle.
Des professionnels ultra-connectés
Maintenant que les nouvelles technologies font partie du quotidien des porteurs de projets immobiliers, « les professionnels doivent proposer des services numériques de plus en plus pointus pour se différencier », note Sylvie Delattre. Des applications interactives de visites en 3D et de géolocalisation ont tout intérêt à se généraliser. Via les réseaux sociaux, les sites web de leur entreprise, les acteurs de l’immobilier doivent également davantage s’impliquer dans une démarche web centrée sur l’image, « d’autant que l’achat ou la location d’un bien passe par l’émotion, l’immersion et la projection des clients », indique le référentiel. L’omniprésence du numérique dans les métiers de l’immobilier ne doit toutefois pas se substituer à l’essentiel. « Le service délivré en face-à-face par un professionnel doit apporter au client une réelle valeur ajoutée par rapport à ce qu’il peut trouver par lui-même sur Internet », conclut Sylvie Delattre.
Aurélie Tachot