A quoi sert la blockchain dans l’immobilier ?
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La blockchain a fait son entrée sur le marchéimmobilier. Des start-ups françaises commencent àproposer des services liés àcette nouvelle technologie de stockage et de transmission de l’information décentralisée aux professionnels du secteur
Encore faut-il savoir ce qu’il est possible de faire. Explications.
Blockchain. Le mot était sur toutes les lèvres lors du dernier MIPIM Proptech. Et pour cause : cette technologie de stockage et de transmission d’informations décentralisée, lancée en 2009, vient tout juste de faire son entrée sur le marché de l’immobilier. Après quelques mois de tests, les premières start-ups commencent à commercialiser leurs services liés à la blockchain. Car pour utiliser la blockchain, vous devrez nécessairement passer par un intermédiaire. Celui-ci vous fournira une plateforme qui vous permettra d’accéder à la blockchain. Mais pour quoi faire au juste ?
Sécuriser et partager les données
En France, il est possible d’utiliser la blockchain pour sécuriser les données liées à une transaction immobilière. Plusieurs start-ups proposent ce type de service. Parmi elles : Olarchy, Keeex.me et MyNotary, par exemple, qui permettent de déposer les documents liés à une vente sur la blockchain : mandat, dossier technique amiante, offre d’achat… Chaque document a sa propre empreinte digitale, assurant son authenticité. Ils sont consultables à tout moment par les parties concernées et constituent un historique de l’état du bien. Dans la même veine, Bitproof permet de certifier des documents. L’intérêt de tels services réside dans la transparence des informations, l’égalité entre les différents acteurs, la sécurisation et l’authenticité des données. Ils peuvent s’avérer particulièrement utiles dans les premières étapes de diagnostics. « Pour la transaction en tant que telle, il y a toujours un notaire. La plateforme ne remplace pas un officier de l’Etat ; c’est bien le notaire qui signe l’acte authentique », prévient Michael Sigda, co-fondateur d’Olarchy.
Une impulsion de la part des notaires
A l’inverse, la blockchain ne peut pas conserver un acte notarié en mémoire et elle n’est pas reconnue comme registre foncier, ni comme cadastre. Non pas que la technologie ne le permette pas, au contraire. Dans certains pays, comme les Etats-Unis ou la Suède, des start-ups comme Ubitquity ou Chromaway travaillent sur des prototypes de registre foncier basés sur la blockchain. Au Ghana, l’ONG Bitand a lancé une application avec la blockchain pour établir un cadastre. En Géorgie, le gouvernement a lancé un partenariat avec l’entreprise BitFury pour digitaliser le cadastre. Dans tous ces pays s’applique le Common Law : la propriété est donc approuvée par l’utilisation et non pas par enregistrement comme c’est le cas en France. Pour que des initiatives similaires naissent dans l’hexagone, il faudrait une impulsion de la part du notariat - qui pourrait créer une blockchain privée entre les notaires pour valider les transactions immobilières -, et de l’Etat, qui définirait un nouveau cadre législatif. Ce n’est pas tout à fait impossible : l’assemblée nationale a lancé une mission d’informations sur la blockchain en février dernier. Un rapport est attendu d’ici 6 à 7 mois.
Elodie Buzaud