Covid-19 : Les portails d’annonces face à la crise
Par Christian Capitaine | Le | Portails de petites annonces
Quelles stratégies ont adopté, depuis le début du confinement, les portails d’annonces immobilières, à la fois sur le plan organisationnel et pour épauler leurs clients ? Et avec quels outils ? Deux éclairages avec la plateforme Bien’ici et les portails immobiliers du Groupe Figaro (Figaro Immo, Figaro Immo Neuf, Propriétés Le Figaro et Achat-Terrain).
Dès lundi 16 mars 2020, veille de l’instauration du confinement, les 80 collaborateurs de Bien’ici étaient sur le pont. Ou plus exactement chez eux, en télétravail. « Nous avions, en terme de travail à distance, pris les devants, ce qui nous a permis d’être réactifs », remarque David Benbassat, directeur général du portail.
Cette première semaine de confinement (du 16 au 22 mars 2020) fut, pour Bien’ici, difficile sur le terrain de l’audience, avec une baisse, par rapport à une période habituelle, comprise entre 30 et 40 %. « Mais heureusement, la chute fut enrayée durant le week-end qui a suivi, affirme David Benbassat, et, dès à présent, l’audience remonte. »
Même tendance pour les portails immobiliers du Figaro (Figaro Immo, Figaro Immo Neuf, Propriétés Le Figaro et Achat-Terrain) : « Après des baisses d’audience d’environ 30 % au début du confinement, nous ne sommes pas encore revenus à nos niveaux habituels, mais nous nous en approchons, affirme Stéphane Anfosso, directeur-général adjoint de Figaro Classifieds en charge de l’immobilier. Nous tablons sur un retour à la normal d’ici deux semaines. En revanche, l’audience de nos forums explose. Les professionnels et les particuliers, dans cette période difficile, demandent de l’information. »
« Etre solidaire financièrement »
Cette première semaine de confinement et les jours qui suivirent furent, pour les portails d’annonces, ceux - et certainement davantage qu’à l’ordinaire - de la relation-client. « La première chose que nous avons faite, c’est d’appeler tous nos clients : franchiseurs, franchisés, promoteurs et constructeurs, détaille le directeur général de Bien’ici, et nous leur avons demandé comment, dans ce contexte de crise, nous pouvions les aider. »
A l’issue de cette consultation, la décision fut prise : « Etre solidaire financièrement de la profession et offrir, à compter du compter du 15 mars 2020, 45 jours de diffusion d’annonces à tous nos adhérents, détaille le directeur général de la plateforme. Ce qui signifie pour nous durant cette période, une absence de ressources. » Mais il précise : « Cette décision fut prise en conscience, sans nous mettre en danger. Elle fut entérinée par l’ensemble des actionnaires de la plateforme, tous professionnels de l’immobilier. »
Au Figaro fut déclenchées, dès le début du confinement, des facilités de paiements pour sa clientèle d’agences immobilières, via un étalement des factures mensuelles jusqu’à la fin de l’année 2020. Autre mesure adoptée par l’entreprise en faveur de ses clients : « La gratuité de la diffusion de leurs annonces sur nos quatre médias, » indique Stéphane Anfosso, qui ajoute : « Cette offre est également valable, durant un mois, pour tous nos nouveaux clients. »
Au Figaro, toujours, on s’attache, depuis le début de la crise sanitaire, au déploiement d’une « étape primordiale : rétablir de la confiance au sein du marché de l’immobilier. » Comment ? En offrant à ses acteurs, au premier rang desquelles les agences immobilières, « de la lisibilité. » Pour ce faire, les quatre portails du groupe offrent à leurs lecteurs des points de repères éditoriaux grâce à des interviews d’experts (avocats, notaires courtiers, patrons de réseaux), qui éclairent sur l’évolution, à court et moyen terme, du marché.
Anticiper la reprise
Pour les deux portails que nous avons interviewés, il ne fait aucun doute que « la reprise doit être anticipée, et dès à présent. » Pour ce faire, il convient donc pour les agences immobilières de continuer à diffuser leurs annonces, de laisser en ligne leurs mandats. « En sortie de confinement, il y aura urgence à redémarrer. Et cela ne pourra pas se faire à sec, sans annonce, » affirme Stéphane Anfosso.
« Se couper des leads vendeurs serait une erreur, soutient, pour sa part, David Benbassat. De plus, les internautes restent actifs. » Et pour pour soutenir tout ce dispositif, Bien’ici a mis en place un système de suivi des appels, ou « call-tracking ». Grace à lui, le professionnel de l’immobilier est notifié par e-mails en cas d’appel non-décroché. Ainsi, il ne perd aucun contact. Un outil particulièrement utile en ces temps de confinement.