La technologie prend de l’ampleur au MIPIM !
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A Cannes, le MIPIM bat son plein ! D’ici vendredi, près de 23 000 visiteurs de 90 nationalités différentes devraient fouler les allées du Palais des festivals pour découvrir les plus grands projets immobiliers du monde. Pour cette 28e édition, une place particulière a été attribuée aux nouvelles technologies, de mieux en mieux intégrées par les constructeurs et les promoteurs
C’est un drôle de spectacle qui a lieu cette semaine à Cannes. Sur la croisette, les plagistes peaufinant leur bronzage croisent des promoteurs et des investisseurs, cravates ajustées, smartphone collé à l’oreille. Et pour cause : depuis mardi, le Palais des festivals accueille le Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM). Un salon relativement méconnu des agents immobiliers, qui fait office d’incontournable pour les promoteurs et les investisseurs internationaux. « Cette année, nous accueillons 23 000 professionnels, dont 5300 investisseurs, issus d’environ 90 pays. Environ 2600 exposants sont répartis sur 19 000 m2 d’espaces, à l’intérieur et aux abords du Palais des festivals », a résumé Ronan Vaspart, le nouveau directeur du MIPIM. Parmi les exposants : des pays (La Belgique, les Emirats Arabes Unis…), des métropoles (Stockholm, Paris, Lille…), des promoteurs (Promogim, Nexity…), des architectes (Sabri, Tabanlioglu…), des acteurs de l’immobilier d’entreprise (Regus, Bureaux à Partager…) ainsi que des sociétés de la Tech (Parrot, Matterport…).
La France bien représentée
A l’occasion de cette 28e édition, la France a tiré son épingle du jeu. D’une part parce que l’Hexagone conserve sa place de troisième marché européen en matière d’investissements, selon BNP Paribas Real Estate. D’autre part parce qu’elle est l’un des fleurons de la Tech. « Il suffit de regarder les stands des exposants pour s’apercevoir que les acteurs de l’immobilier n’avancent pas tous à la même vitesse. A l’échelle mondiale, la France est plutôt en avance : c’est l’un des pays qui intègrent le plus de nouvelles technologies dans ses programmes immobiliers », constate Henri Guérin, directeur commercial immobilier chez Figaro Classifieds. Une dizaine de start-ups françaises comme Habiteo, Homeloop, MyNotary et Fundimmo ont porté les couleurs de l’Hexagone. « Le fait de participer au MIPIM nous permet de nous ouvrir à l’international. L’an dernier, suite au salon, nous avons signé nos premiers clients en Russie et en Angleterre et nous avons réussi à toucher les acteurs de l’immobilier tertiaire », raconte Jeanne Massa, co-fondatrice d’Habiteo. La start-up Wosomtech a, elle aussi, répondu à l’appel du MIPIM. « Avec notre application de réalité augmentée, nous avons modélisé, en 3D, le centre-ville de Lille. Grâce à un smartphone équipé d’un capteur 3D de type Lenovo, nous donnons vie à une maquette et permettons au public de voir les opérations en cours et à venir du quartier d’affaires Euralille », explique Loïc Beauvillain, co-fondateur de Wosomtech, entre deux démonstrations sur le stand de la Métropole européenne de Lille.
Un retard technologique à rattraper
L’espace dédié à l’innovation - jusqu’ici peu développé au sein du MIPIM - a atteint une autre dimension. Non seulement il a pris ses quartiers dans le Palais des festivals (et non à l’extérieur) mais le hall d’exposition qui lui est dédié est nettement plus grand. Réalité augmentée, 3D, drones, objets connectés, photogrammétrie… Les technologies font leur percée dans le monde de l’immobilier d’entreprise. « La modélisation en 3D fait désormais partie des outils de vente des promoteurs », constate Jeanne Massa. La gestion technique des bâtiments inspire également les start-up de la « Property Tech ». A grands coups d’algorithmes, certaines comme Finalcad proposent des applications mobiles permettant de mener des analyses prédictives de chantiers. Il n’empêche : « l’immobilier d’entreprise n’évolue pas aussi rapidement que l’immobilier résidentiel : il y a encore beaucoup de maquettes fixes, sans 3D ni hologramme », tempère Henri Guérin. Il y a fort à parier que ces maquettes prendront un autre visage dès 2018, poussée par l’émergence du BIM.
Aurélie Tachot