La formation aux métiers de l’immobilier à l’épreuve du Covid-19
Par Christian Capitaine | Le | Services pour évaluer
Qu’elle soit initiale ou continue, la formation aux métiers de l’immobilier est entrée, depuis que sévit la crise liée au Covid-19, dans une nouvelle ère. Fini le présentiel, place au distanciel. Et la tendance devrait se confirmer en 2021, comme nous l’ont confiés les porte-paroles de l’ESPI (École supérieure des professions immobilières) et de l’ESI (École supérieure de l’immobilier)
Le terrain de l’enseignement, lui non plus, n’y échappera pas : « Il y aura un avant et un après Covid-19, soutient Nadia Badaoui, directrice du campus parisien de l’ESPI (École supérieure des professions immobilières). Cette expérience nous a fait grandir, et ce, même si, pour les enseignants, la gestion et l’approche pédagogique sont plus complexes à mettre en œuvre, car les modes d’apprentissage sont différents. »
Portes closes
Depuis le 16 mars 2020, tous les établissements d’enseignement doivent rester portes closes. Conséquence : les mécanismes d’apprentissage ont été en grande partie refondus : exit le présentiel, place au distanciel ! « Cela concerne tous nos modules de formation, confirme Thierry Cheminant, directeur de l’ESI (École supérieure de l’immobilier), soit, pour la formation initiale diplômante (CFA, licence, master 1 et 2) la mise en place de cours via visioconférence, soit sept par jour, qui concernent près de quatre cents étudiants, pour dix-sept diplômes. »
A l’ESPI, les cours en visioconférence sont aussi devenus la norme. Aussi, l’Ecole a développé plusieurs catégories de cours : outre les outils de visioconférence, ont également été mis en place l’envoi, aux élèves, de cours filmés, ou encore de supports écrits avec des explications audio enregistrées. « Nous avons par ailleurs mis en place des plateformes, avec chat, qui nous servent à réaliser des exercices et à les corriger avec les élèves », complète Nadia Badaoui.
Quid de l’organisation des examens ?
Formation initiale, toujours : quid de l’organisation des examens ? A l’ESI a déjà été déployé, pour les partiels des dernières semaines, un dispositif qui repose sur plusieurs briques : « Nous envoyons les sujets aux élèves, ils rédigent leur copie depuis chez eux en un temps donné, puis nous les renvoient par mail, décrit Thierry Cheminant. Concernant la potentielle triche ? C’est un faux débat : la consultation des documents lors de l’épreuve a toujours été autorisée. »
« Pour les examens, les supports de cours sont autorisés pour les bac+5, poursuit Nadia Badaoui. A ce niveau d’apprentissage, il ne s’agit pas de réciter un cours. On est davantage dans l’expertise et l’analyse d’un sujet. En revanche, la donne est différente pour les bac+3. Nous avons mis en place pour eux une plateforme d’examens sur laquelle ils sont filmés, et donc surveillés pour nous assurer qu’il ne triche pas. »
Formation continue : surfer sur la vague
L’autre volet formation, en cette période de profonde mutation pédagogique, concerne celle des adultes. Pour les professionnels de l’immobilier, aussi, les outils de visioconférence sont devenus incontournables. « Grâce à eux, la continuité pédagogique est assurée, se félicite Thierry Cheminant. Au cours des deux derniers mois, nous avons ainsi formé plus de trois mille professionnels de l’immobilier grâce à l’organisation de deux à six visioconférences par jours. » Il ajoute : « Ces données sont très encourageantes. Elle vont au-delà de nos espérances. Si bien que nous travaillons d’ores et déjà, pour notre catalogue 2021, sur un significatif renforcement de nos formations à distance. »
Même son de cloche du côté de l’ESPI qui, elle aussi, organise, depuis le début du confinement, des webinaires à l’attention des professionnels de l’immobiliers. « 70 % de nos cours pour les adultes ont été transformés en distanciel, indique Bernard Pinat, directeur du Groupe ESPI. Et devant leur succès, car les élèves se sont montrés particulièrement assidus et ont développé de fortes interactions avec les enseignants, nous prévoyons qu’environ 20 % de notre production se fera, l’an prochain, en distanciel ».