Crédit immobilier : les taux se stabilisent

Ce mouvement de stabilisation des taux s’explique, selon Cafpi, par « une conjoncture politique incertaine, avec un budget national toujours en discussion, mais aussi par des tensions sur les marchés financiers. Néanmoins, les indicateurs du marché restent globalement positifs, avec une demande soutenue et des banques qui continuent d’afficher des taux attractifs pour les meilleurs profils » .

Un mois de janvier favorable aux emprunteurs

Les taux réellement pratiqués en janvier 2025 ont continué de baisser par rapport au mois précédent. Cafpi, courtier leader sur le marché français, a négocié des taux moyens de 3,17 % sur 15 ans, 3,24 % sur 20 ans et 3,32 % sur 25 ans, soit une baisse comprise entre 7 et 8 centièmes selon les durées. Certains dossiers présentant des profils optimaux ont même pu obtenir des taux de 3,00 % sur 25 ans.

Cette tendance illustre le recul significatif des taux en un an : en janvier 2024, ils s’établissaient à 3,95 % sur 15 ans, 4,10 % sur 20 ans et 4,27 % sur 25 ans. Pour les emprunteurs, cela s’est traduit par des gains de pouvoir d’achat non négligeables, en particulier dans certaines régions où la baisse conjuguée des taux et des prix de l’immobilier a permis d’augmenter la surface achetable.

Des taux qui amorcent une stabilisation

« Bien que la compétition entre établissements bancaires demeure, certains acteurs ayant baissé leurs taux de manière plus agressive ces derniers mois ont choisi de les remonter légèrement pour s’aligner sur leurs concurrents. Parallèlement, d’autres banques ont maintenu des baisses en février, surtout pour les emprunteurs aux profils jugés les plus sûrs », remarque le courtier.

En ce début de mois, les taux moyens négociés par Cafpi restent orientés à la baisse, mais de manière plus modérée :

• 2,75 % sur 10 ans

• 2,85 % sur 15 ans

• 3,00 % sur 20 ans

• 3,05 % sur 25 ans

Si un compromis budgétaire est trouvé entre le gouvernement et le parlement, une nouvelle phase de diminution des taux pourrait se profiler dans les prochaines semaines.

Un pouvoir d’achat immobilier en hausse

La combinaison d’une baisse des taux et d’une correction des prix de l’immobilier a significativement amélioré la capacité d’achat des ménages ces derniers mois. En prenant l’exemple d’un emprunt avec une mensualité de 1 000 € sur 25 ans, l’évolution est spectaculaire :

• Reims : +18,73 m² en un an

• Lille : +10,96 m²

• Nantes : +9,65 m²

• Strasbourg : +6,87 m²

• Paris : +2,55 m²

Ces gains en surface permettent aux emprunteurs de viser des biens plus grands ou mieux situés qu’un an auparavant.

Des disparités régionales notables

Si la tendance générale montre une homogénéisation des taux sur 10 ans (3,00 % partout en France), les différences se creusent sur des durées plus longues. En Île-de-France, par exemple, les taux les plus attractifs sur 15 ans atteignent 3,01 %, alors qu’ils s’élèvent à 3,47 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

À l’inverse, cette dernière région propose le taux le plus bas sur 20 ans (3,14 %), tandis que l’Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France affichent les conditions les moins favorables sur cette durée avec des taux de 3,39 % et 3,46 % respectivement.

Perspectives : une reprise encore fragile

La politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE) continue de jouer un rôle crucial dans l’évolution des taux. La baisse de 0,25 % décidée le 30 janvier 2025, combinée à une inflation contenue à 1,3 % en décembre 2024, devrait contribuer à stabiliser le marché. Cependant, l’incertitude budgétaire française demeure un facteur de fragilité.