Franchise

Un marché de l’immobilier sous le signe de la reprise (Century 21 France, Laforêt et Orpi)

Par Christian Capitaine | Le | Réseau de franchisés

Portés par un dernier trimestre 2024 en forte croissance, ces trois réseaux immobiliers leaders en France viennent d’annoncer une hausse de leur activité sur l’ensemble de l’année 2024, à la faveur notamment d’une correction progressive des prix. Voici leur analyse.

Le marché de l’immobilier dans l’ancien a renoué avec la croissance au S2 2024 - © D.R.
Le marché de l’immobilier dans l’ancien a renoué avec la croissance au S2 2024 - © D.R.

Trois réseaux immobiliers leaders et un même constat : dans l’état des lieux du marché dans l’ancien qu’ils viennent de dresser en cette rentrée 2025, Century 21 France, Laforêt et Orpi évoquent de concert le mot de « reprise ».

Quand est-elle intervenue ? A partir du printemps 2024, répondent-ils, lorsque « les acquéreurs ont progressivement retrouvé confiance, invitant les vendeurs à ajuster leurs attentes », illustre-t-on chez Laforêt (720 agences franchisées déployées sur le territoire).

Au premier semestre, les ventes ont continué de plonger

En effet, 2024 avait bien mal commencé, après une année 2023 marquée par un repli des volumes de ventes de 16 % à l’échelle nationale.

« A fin janvier, nous enregistrions une baisse de nos compromis signés de 19 % », évoque Guillaume Martinaud, président de la coopérative Orpi (1 250 agences). Charles Marinakis, président de Century 21 France (940 adresses en France) parle, lui, d’un premier semestre 2024 où le marché de l’immobilier « continuait de plonger  ».

Puis le printemps de l’immobilier s’installa, entraînant dans son sillage son lot de bonnes nouvelles. « A partir de mars, on a senti que ça repartait », reprend Guillaume Martinaud.

« Le deuxième semestre a redistribué les cartes »

Puis la dynamique, les mois suivants, s’est emballée. « Le deuxième semestre a redistribué les cartes », reprend le président de Century 21 France, avec notamment « un dernier trimestre qui a affiché une très forte croissance ».

Chez Orpi, on dresse le même constat : « Notre quatrième trimestre s’est révélée exceptionnelle, avec une hausse de nos compromis en octobre et en novembre de respectivement 25 % et 22 % ».

Au final, et alors que le marché de l’immobilier dans l’ancien devrait accuser, sur l’année 2024, selon les Notaires de France, une contraction de ses volumes de 14 % (soit entre 780 000 et 800 000 actes), les réseaux Century 21 France, Laforêt et Orpi ont enregistré, au cours de la même période, une hausse de leur activité. Soit +2,8 % pour Century 21 France, +7 % pour Laforêt et +12 % pour Orpi, avec, pour ce dernier, 35 700 ventes sous compromis signées, contre 32 000 en 2023.

Acteurs de proximité

Charles Marinakis explique pourquoi son réseau a surperformé le marché : « Nos franchisés ont bien travaillé. Ils ont bien accompagné leurs clients, avec de la pédagogie, des services et de l’attention à leur égard. Ils ont été récompensés. Aussi, Century 21 France est un acteur engagé sur le plan local. Nos franchisés sont des commerçants de proximité, disponibles pour leurs clients. Puis ils jouissent d’une forte notoriété, qu’ils construisent individuellement sur le plan local, et que nourrit la tête de réseau grâce à la communication. Si bien que Century 21 est la marque immobilière qui jouit, en France, de la plus forte notoriété : 85 % des Français nous connaissent. »

La baisse des prix « a sauvé  » le marché

Selon les témoignages recueillis auprès des trois réseaux, trois leviers ont permis au marché de l’immobilier de se redresser au cours de l’année écoulée.

  • D’une part la baisse des taux d’intérêt, qui se situent désormais autour de 3,5 %.
  • D’autre part la maîtrise de l’inflation - qui « n’est plus un sujet », selon Guillaume Martinaud - qui « a redonné de l’oxygène au pouvoir d’achat des ménages  », relève-t-on chez Century 21 France.
  • Et enfin la baisse des prix de l’immobilier. « Elle nous a permis de sauver notre année », observe Guillaume Martinaud. Alors que la baisse constatée chez Orpi a atteint 5 %, elle s’est située au sein du réseau Century 21 à 3,8 % pour les maisons 0,7 % sur les appartements.

Au sein de la franchise Laforêt on note toutefois : « Si la baisse des prix a dominé le marché tout au long de l’année 2024, les derniers mois ont montré un ralentissement de cette tendance. En septembre, les prix avaient reculé de -4,5 %, mais cette baisse s’est limitée à -3,6 % en décembre. »

« Pas un, mais des marchés de l’immobilier »

Ce contexte de reprise du marché de l’immobilier dans l’ancien à l’échelle nationale ne doit pas masquer des disparités en fonction des régions.

Selon Century 21 France, quatre régions sont sorties du lot : la Nouvelle-Aquitaine (+14 % de volumes de ventes), l’Occitanie (+10 %), le Centre-Val-de-Loire (+7 %) et la Bourgogne-Franche-Comté (+5 %).

Si quatre autres régions ont vu leur volume de transactions également bien résister (PACA à +3,5 % ; Normandie à +3,3 % ; Ile-de-France à +1,4 % ; et Hauts-de-France à +0,4 %), quatre dernières ont vu rouge : l’Auvergne-Rhône-Alpes (-0,4 %), le Grand-Est (-1 %), Les Pays-de-la-Loire (-4,7 %) et la Bretagne (-12,2 %).

Enfin, s’agissant de Paris, le marché y a retrouvé des couleurs : « En 2023, les volumes de vente avaient chuté de 12,9 %. L’an passé, le marché parisien a enregistré une hausse de 3 % de ses ventes. Cela est dû à la baisse de 4,8 % des prix qui s’établissent désormais à 9 321 € du m2 soit une baisse d’environ 10 % depuis 2022 et 12 % depuis 2020 », constate Charles Marinakis.

Vers 850 000 transactions en 2025

Quelles sont les perspectives pour 2025 ? Alors que chez Laforêt on assure que « les fondations semblent posées pour une reprise modérée mais durable  », « la réussite dépendra du niveau des taux d’emprunt, qui est totalement corrélé avec la dynamique du marché », indique le président de Century 21 France.

Et ce dernier d’ajouter : « L’inflation sera d’environ 1,6 % selon la Banque de France en 2025. Donc si les taux se stabilisent entre 3 % et 3,25 %, le marché devrait atteindre 850 000 ventes en 2025. En tant que partisan de l’autorégulation, je souhaite que le Gouvernement ne se penche pas sur le marché de la transaction. Surtout, ne faites rien, ne touchez à rien  ».