Vers une stabilisation du marché immobilier (Fnaim)
Par Christian Capitaine | Le | Réseaux-franchise
Après trois années de turbulence, le marché immobilier français semble atteindre un point d’équilibre fragile, affirme la Fnaim dans sa dernière note de conjoncture. Selon l’organisation, « la crise qui a frappé le secteur ces dernières années montre des signes d’apaisement ». Cependant, les défis restent nombreux, notamment la capacité d’achat des ménages, les conditions de crédit et les prix des logements.
En 2024, le marché immobilier français a enregistré 780 000 transactions, marquant une chute de 18 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, les signes d’une stabilisation commencent à émerger. Les prévisions pour fin 2024 font état d’environ 800 000 ventes.
« Cette stabilisation, bien que modeste, offre un espoir pour un redémarrage progressif en 2025, à condition que les conditions de crédit continuent de s’améliorer », affirme-t-on à la Fnaim.
Prix des logements : une baisse modérée mais inégale
Depuis mi-2023, les prix des logements ont diminué de 5 % en moyenne, avec une stabilisation depuis le printemps 2024. La baisse reste toutefois insuffisante pour compenser pleinement l’impact de la hausse des taux d’intérêt sur la capacité d’achat des ménages.
Les grandes métropoles françaises enregistrent les baisses les plus significatives :
- Nantes : -8 %
- Lyon : -6 %
- Bordeaux : -4 %
En revanche, certaines villes résistent mieux, comme Nice, qui affiche une légère hausse de +1,5 %. Paris, longtemps épargnée par les fluctuations, connaît une baisse de -3,1 % sur un an.
Cette hétérogénéité régionale s’explique par des facteurs locaux, notamment la sensibilité des acheteurs aux taux de crédit, mais aussi la demande structurelle. Les zones rurales et périurbaines, où les prix avaient moins flambé ces dernières années, enregistrent des baisses plus modestes.
Une capacité d’achat encore fragile
Malgré la baisse des prix et une inflation maîtrisée (1,2 % en octobre 2024), la capacité d’achat des ménages reste limitée. Les taux d’intérêt, bien qu’en légère baisse, atteignent encore 3,46 % en moyenne, soit un niveau loin de celui des années précédentes.
« Cette situation freine les primo-accédants, un segment crucial pour la reprise du marché. Selon la FNAIM, le redressement progressif du pouvoir d’achat pourrait s’accélérer en 2025, à condition que les taux continuent de baisser et que la croissance économique (+1,1 % prévue en 2024) se consolide », analyse-t-on à la Fnaim.
Le neuf en crise profonde
Le marché du neuf traverse une crise encore plus marquée que celui de l’ancien. En 2024, les nouvelles constructions ont atteint leur niveau le plus bas depuis 1997, affectées par la hausse des coûts des matériaux et de la main-d’œuvre. Cette situation accentue la pénurie de logements, un problème structurel qui limite l’ajustement des prix et freine la dynamique globale du marché.
Les promoteurs espèrent un soutien accru de l’État, notamment à travers des incitations fiscales ou des subventions pour relancer les projets. Toutefois, dans un contexte budgétaire contraint, les perspectives restent incertaines.
Des perspectives pour 2025 : prudence et optimisme mesuré
Les projections pour 2025 restent prudentes. Si la reprise du marché semble possible, elle sera progressive et conditionnée par plusieurs facteurs clés :
- Baisse des taux d’intérêt : Une réduction continue des taux pourrait restaurer la capacité d’emprunt des ménages et stimuler les transactions.
- Stabilisation des prix : L’ajustement des prix, déjà amorcé, doit se poursuivre pour attirer les acheteurs.
- Relance du neuf : Des politiques publiques ambitieuses sont nécessaires pour relancer les constructions et répondre à la demande croissante de logements.
- Confiance des ménages : Dans un contexte politique et économique incertain, la restauration de la confiance des ménages sera essentielle pour soutenir la consommation.
Si 2025 s’annonce comme une année charnière, « le chemin vers un marché plus équilibré sera long et exigeant », selon la Fnaim. Cependant, avec des ajustements appropriés, l’immobilier pourrait retrouver son dynamisme d’antan, offrant ainsi de nouvelles opportunités pour les acheteurs et les professionnels du secteur.