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« Le logement pour tous est une cause nationale » (Loïc Cantin, Fnaim)

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Crise du logement, relance du marché de la construction, place de l’immobilier dans le nouveau gouvernement… Loïc Cantin, président de la Fnaim, a répondu aux questions de notre partenaire News Tank Cities, le 30 août 2024, dans le cadre des Entretiens Ixauseta.

Loïc Cantin, président de la Fnaim - © D.R.
Loïc Cantin, président de la Fnaim - © D.R.

La Fnaim n’avait plus participé depuis longtemps aux entretiens Ixauseta. Pourquoi avoir tenu à être présent cette année ?

La Fnaim n'était plus présente depuis 2008. Je suis vraiment ravi de participer à cet événement, loin des lieux et des modèles de rassemblements habituels, car tout l'écosystème de l’immobilier et de la construction est réuni.

Toutes les strates de l’accès au logement sont représentées aujourd’hui : le secteur social, le secteur privé, la construction, les associations, et tous ceux qui s’engagent pour le logement en France.

Le marché de l’ancien a mieux résisté à la crise du logement que celui de la construction neuve. Pouvons-nous nous attendre à un retour à un très haut niveau des transactions après la fin des Jeux olympiques de Paris ?

Le marché de l’existant saura s’adapter de lui-même. Il est vrai que les transactions souffrent aujourd’hui, mais moins que les ménages qui ne peuvent plus y accéder.

Je dis souvent que lorsque nous n’agissons pas pour le logement, nous générons un marché d’exception. Et un marché d’exception, dans une économie comme la nôtre, devient un marché d’exclusion. Ce sont les plus précaires et les plus faibles qui en souffrent, et c’est quelque chose d’inacceptable.

De plus, la relance du marché de la construction en France va être très compliquée. C’est la raison pour laquelle il faudra une mobilisation conjointe du ministère du Logement et de tout l'écosystème pour trouver des solutions de relance.

Ce n’est pas simple dans le cadre d’un budget et d’une loi de finances qui ne sont toujours pas définis et qui s’annoncent finalement un peu restrictifs, ou tout au moins au même niveau que l’an dernier. Or, nous avons besoin de relancer et de dynamiser le secteur pour venir effectivement en aide à la fois aux plus faibles et aux plus précarisés.

La grande loi logement du précédent gouvernement faisait la part belle aux logements intermédiaires. Était-ce vraiment la solution ?

Le logement pour tous est une cause nationale, une cause d’intérêt général. Je suis défenseur à la fois du secteur social, du secteur privé, de la location et de l’accession. Je crois qu’il est essentiel d’intervenir sur tous les secteurs du logement pour défendre le parcours résidentiel des Français sans exception. Nous ne sommes pas là pour opposer le secteur privé au public. Ce n’est pas cela la question.

Il s’agit de savoir comment rendre le logement plus abordable et comment intervenir là où les besoins s’expriment, avec tous les acteurs, qu’ils soient privés, publics, des associations, et tout l'écosystème du logement et de la construction.

Le marché du logement ne doit pas être un marché spéculatif mais doit être un marché d’intérêt collectif, qui vise à ce que tous les Français soient le mieux logés possible. L’unique solution est de contribuer à cela.

Pensez-vous, comme Emmanuel Macron, qu’il est possible de composer un gouvernement capable de fédérer l’assemblée tout en excluant l’extrême droite et l’extrême gauche des ministères ?

Concernant le logement, toutes les forces vives de la construction sont réunies et se sont rapprochées depuis longtemps, notamment depuis les premières conférences de consensus sur le logement, préalables à la loi Elan et au moment du CNR.

Nous dialoguons et nous nous rendons compte que le logement est une cause transpartisane, comme doit l'être la santé, au-dessus des partis et de l’idéologie politique. C’est une cause que l’on ne peut pas sacrifier pour des questions d’opportunité ou d’idéologie politique.

On ne peut pas s’enfermer dans des dogmes. Au contraire, nous devons nous ouvrir et répondre à toutes les aspirations et à tous les besoins.