Logement neuf : un premier trimestre 2020 en berne
Par Christian Capitaine | Le | Services pour évaluer
L’Observatoire statistique national de la FPI (Fédération des promoteurs immobiliers) a publié, le 11 juin 2020, son baromètre des indicateurs avancés en logement en France, aussi bien du côté des ventes que de l’offre mise à disposition. Si la crise du Covid-19 a pesé lourd sur l’activité de l’ensemble de la filière, d’autres freins se sont également distingués.
Après une année 2019 qui fut assez contrastée entre une demande demeurée élevée (plus de 160 000 logements vendus) mais qui commençait à baisser (-3,3 % sur un an) et une offre très contrainte et mal orientée (mises en vente en baisse de 15 % sur un an, 9,5 mois de stock), le marché, au premier trimestre 2020, s’est affiché « en baisse général, sur l’offre comme sur la demande et s’accélère », déclare-t-on à la FPI.
Des ventes à -29,9 %
Côté ventes, elles ont affiché un repli de 29,9 % par rapport au T1 2019 pour s’établir à 12 000 logements. « Cette baisse concerne tous les segments de marché, note-t-on à la FPI : l’accession (-25,2 %), l’investissement locatif (-30,8 %) et les ventes en bloc (-41,1 %). » Et d’analyser : « La crise du Covid-19 ne suffit pas à expliquer cette chute car le confinement n’a pesé que sur les deux dernières semaines de mars : dès avant la crise, les ventes de neuf ralentissaient déjà fortement. »
Un niveau d’offre « alarmant »
Du côté de l’offre, la contraction s’est révélée plus forte encore au point de devenir « alarmante » : les mises en vente ont diminué de moitié par rapport au premier trimestre 2019. Pourquoi les promoteurs ne parviennent-ils pas à mettre suffisamment de logements sur le marché ? « Les raisons sont connues », peut-on lire dans le document, qui pointe, successivement, « des permis de construire exagérément longs, des recours tous azimuts contre les permis obtenus, des coûts de travaux trop élevés, et un manque de disponibilité des entreprises du bâtiment. ». Et de prévenir : « Ces déséquilibres vont s’aggraver avec la Covid-19 et peser bien plus longtemps que l’état d’urgence sanitaire. »
« On ne prendra la pleine mesure des effets de la crise sanitaire qu’à la lumière des résultats du 2ème trimestre. Pour l’heure, les résultats très inquiétants du T1, que la crise n’explique qu’en partie, confirment et accentuent des déséquilibres qu’on constatait déjà en 2019 », s’inquiète Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France :
Quid du T2 2020 ?
« Il sera encore plus dégradé, c’est mécanique, poursuit Alexandra François-Cuxac. Nous estimons que 50 000 logements neufs pourraient ne pas être vendus en 2020. Dans le scénario le plus probable, le nombre de logements collectifs autorisés pourrait diminuer de 100 000 entre 2019 et 2020. » Pendant le confinement, très peu de collectivités locales ont instruit les demandes de PC, et encore moins ont accepté le dépôt de nouvelles demandes, notamment en raison du report du second tour des municipales, de la mobilisation sur l’urgence sanitaire et de l’absence de dématérialisation des process doublée d’une impossibilité de travailler à distance.