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« Nous nous concentrons sur l’accompagnement des logements classés G » (P. Vergriete)

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Augmentation des APL, transformation des passoires énergétiques, logements étudiants, ville en zone tendue. Tels sont les sujets évoqués par Patrice Vergriete, ministre délégué chargé du Logement, sur France Info, le 12 septembre 2023. Morceaux choisis.

Patrice Vergriete, ministre délégué chargé du Logement - © AFP
Patrice Vergriete, ministre délégué chargé du Logement - © AFP

Dans cette interview accordée à France Info, Patrice Vergriete, ministre délégué chargé du Logement a, tout d’abord, insisté sur sa volonté de tenir le calendrier climatique de la rénovation énergétique tout en se concentrant sur l’accompagnement des logements G.

« Nous analysons si une possibilité existe pour les propriétaires de ne pas avoir besoin de travaux de copropriété pour transformer les logements de classe G en classe F. En effet, à cause de l’impossibilité de louer des logements de classe G dès 2025, le Gouvernement travaille sur des moyens afin de mesurer les coûts des travaux nécessaires pour passer un logement de classe G à classe », a-t-il indiqué.

« Accompagner les propriétaires afin qu’en 2025 il n’y ait pas de logement interdit à la location »

Et d’ajouter : « Si finalement l’investissement n’est pas si important, les propriétaires pourront effectuer des travaux sans être obligés de passer par des travaux collectifs, notamment dans les copropriétés. Ensuite, nous aurons le temps de prendre les mesures nécessaires pour les logements de classe F qui seront interdits en 2028. Il faut se rappeler que l’urgence climatique est une priorité. L’idée est donc d’accompagner les propriétaires afin qu’en 2025 il n’y ait pas de logement interdit à la location. »

Concernant les étudiants et leur accès au logement, Patrice Vergriete a indiqué que « 12 % d’entre eux renoncent à leurs études pour des problèmes de logement. Il faut essayer de mobiliser les bailleurs sociaux qui ont des difficultés à proposer de la colocation pour de grands logements. »

« Il faut accueillir les étudiants dans de grandes colocations, car certains territoires n’ont plus de demande pour ce type de logements. Le logement étudiant doit être envisagé comme une diversification sociale dans certaines régions. À Gennevilliers, par exemple, dans le projet ANRU où je me rendais récemment, rien n’a été prévu pour accueillir une résidence étudiante. Je trouve cela dommage, car le mécanisme de mixité entre logement social et logement étudiant doit se généraliser. »

Patrice Vergriete, à également confirmé que l’État ne comptait pas augmenter les aides personnalisées au logement (APL) : « Même si la fondation Abbé Pierre réclame une augmentation de 10 % des APL, cette mesure n’est pas sur la table du Gouvernement. Toujours est-il que nous cherchons plutôt à valoriser l’offre de logements. Si on veut essayer de maîtriser les prix du locatif, cela passe par avoir plus d’offres. En relançant les constructions, il y aura une pression à la baisse sur les prix. »

« Laisser aux intercommunalités la possibilité d’encadrer les loyers sur leur territoire »  

« Pour régler le problème structurel du logement, le cap du Gouvernement est simple. Il faut décentraliser la politique du logement, remobiliser les acteurs en leur donnant, dans les années à venir, la capacité d’agir. Le rôle des collectivités locales sera ainsi essentiel. Cela ne veut pas dire que l’État ne fera plus rien. Nous continuerons à veiller, par exemple, à l’application de la loi SRU, à ce que chacun accepte un certain nombre de logements sociaux. L’État continuera à être responsable de l’hébergement d’urgence et à veiller au modèle économique du logement. Les acteurs locaux, quant à eux, auront des possibilités de régulation. Je pense notamment à la Ville de Paris, qui a mis en place des compensations pour les meublés touristiques, ou à Saint-Malo, qui a durci ses quotas sur ce type d’actif. »

« Le but est donc de donner plus d’outils aux collectivités locales pour pouvoir faire ce qu’elles souhaitent. À l’avenir, en 2024, lorsque l’encadrement des loyers nationaux sera terminé, il faut que les intercommunalités puissent décider seules de continuer un contrôle des loyers sur leur territoire. Ces dispositifs sont vertueux, mais n’ont pas de sens à être appliqués sur l’ensemble du territoire. »

« Un décret qui permettra à plus de villes d’être considérées comme des zones tendues »

« Je pense qu’il faut travailler sur l’ensemble des domaines, notamment sur l’accession à la propriété. Le prêt à taux zéro est une solution. Nous souhaitons élargir son périmètre puisque nous sommes en train de travailler sur un décret qui permettra à plus de villes d’être considérées comme des zones tendues. L’objectif est d’ouvrir le PTZ aux villes en réindustrialisation qui ont besoin de beaucoup de logements. Une ville comme Fécamp sera, par exemple, enregistrée en zone très tendue, ainsi les classes moyennes pourront également profiter davantage de ce dispositif. »

« Certaines villes n’ont plus besoin de construire des logements »

« Il faut assumer le fait qu’on ne doit pas construire partout en France. Il y a aujourd’hui des zones où il y a plus besoin de logements que d’autres. On se doit de travailler sur d’autres problématiques comme les logements vacants en excès ou le syndrome des communes touristiques qui sont en difficulté en termes de construction pour accueillir des résidences principales. Il faut être lucide sur un certain nombre de villes qui n’ont plus besoin de construire des logements et se concentrer sur la transformation de logements dans les centres-villes anciens, par exemple. »