Rénovation : « Risque sur 90 000 logements d’ici à 2023 » (Danielle Dubrac, UNIS)
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Les passoires thermiques (soit les logements les plus mal isolés et les plus énergivores), représentent un quart du parc locatif privé. Si elles ne sont pas rénovées dans les proches années, elles sortiront du parc, prévient Danielle Dubrac, présidente de l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis). Il est donc urgent d’agir !
La rénovation énergétique des bâtiments doit faire sa révolution. « Il est indispensable de rénover, dès 2021, les passoires thermiques qui représentent encore 25 % du parc locatif privé, sous peine de les voir sortir du parc », a déclaré, le 9 février 2021, Danielle Dubrac, présidente de l’Union des syndicats de l’immobilier (UNIS).
« Cela entraînerait une chute de l’offre quand ils seront interdits à la location par le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets. Soit en 2023 pour ceux classés G et en 2028 pour les classés F, ce qui correspond à 90 000 logements d’ici à 2023 et à 2 millions d’ici à 2028. »
Le frein des AG non-tenues
Ledit projet de loi ne contraint pas les bailleurs à rénover, faute de quoi ces logements ne pourront plus être loués. « Limiter les logements passoires thermiques se révèle ainsi une priorité pour ceux qui y vivent et pour ceux qui les louent », a insisté Danielle Dubrac.
Parallèlement, la construction est déjà en forte baisse et le projet de loi comprend en outre un plan de lutte contre l’artificialisation des sols et l’étalement urbain qui limitera les projets de construction. « Rénover dès aujourd’hui les immeubles collectifs est indispensable », a poursuivi la présidente de l’Unis.
Mais comment faire lorsque les travaux n’ont pas été votés en AG de copropriété en 2020 dans le contexte Covid-19 ? En effet, « On ne vote pas facilement des travaux en cochant les cases d’un formulaire de vote par correspondance, massivement et nouvellement utilisés depuis juillet 2020, à défaut de réunions physiques. »
Aides aux financements
Pour arriver à ces conclusions, Danielle Dubrac s’appuie sur l’enquête de l’Unis réalisée en février 2021 sur un échantillon de 200 professionnels adhérents. 95 % des adhérents de l’Unis n’ont pas favorisé le vote de travaux. « L’agenda Climat ne tient pas compte de l’agenda des copropriétés perturbé et ralenti par la crise. Il y a un vrai problème d’alignement et de réalisme de calendrier », affirme la président. « La loi est ambitieuse et les financements sont considérables, notamment sur MaPrimRénov’ pour les copropriétés et les bailleurs (1,7 Md€). Mais ils sont insuffisants par rapport au coût global de rénovation, qui est estimé à 70 Md€ »
Les propositions de l’Unis pour accélérer la rénovation énergétique
- Favoriser un audit énergétique systématique. Un plan quinquennal de travaux élaboré sur la base d’un Diagnostic technique global (DTG) ;
- Agir pour un financement incitatif du DTG ;
- Accompagner ces plans quinquennaux, mobiliser un tiers financement des travaux ;
- Appuyer par la valeur verte ;
- Revoir la majorité de vote de travaux qui reste un frein.
« Pour les bailleurs sociaux, nous proposons d’inciter plutôt que contraindre en étendant le dispositif Denormandie dans l’ancien ou l’ouvrir aux propriétaires de F et G et il est également indispensable de bâtir un produit de prêt aux “bailleurs” », indique Danielle Dubrac. Sur le volet urbanisme, il est « nécessaire de permettre la vente à rénover, et permettre la construction de logements intermédiaires en application de l’article 51 de la loi ELAN », note l’Unis.
Projet de loi dit « Climat et Résilience » en conseil des ministres le 10/02/2021
Le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (dit Climat et résilience) est présenté en conseil des ministres le 10/02/2021, ouvrant un débat parlementaire de 3 semaines sur les 65 articles du texte. « Le projet de loi a été légèrement modifié par rapport au texte de la saisine du Conseil d’État, du CNTE et du CESE (publié le 14/01/2021). « Globalement, ce sont des améliorations et reformulations juridiques suite au passage en Conseil d’État, dans le but de rendre les mesures plus conformes au droit. Il n’y a de changement drastique sur le fond ni sur l’ambition proposée », indique Matignon le 9 février 2021.