« Une mesure juste pour sauver les emplois » (Michel Platero, Fnaim du Grand Paris)
Par Christian Capitaine | Le
Que l’Etat offre, aux bailleurs indépendants qui n’ont perçu aucun loyer pendant le confinement et lors des fermetures à venir liées aux couvre-feux, un crédit d’impôt à hauteur de 50 % du montant du loyer et des charges. Telle est la proposition portée auprès des pouvoirs publics par la Fnaim du Grand Paris. Son président, Michel Platero, nous explique pourquoi.
L’idée a germé dans l’esprit de Michel Platero au printemps 2020, lors de la première vague du Covid-19. Le président de la Fnaim du Grand Paris se remémore : « Devant la situation critique à laquelle allaient être confrontés les bailleurs des petits commerces de proximité à cause du confinement, j’ai imaginé la mise en place, pour ces bailleurs, d’un crédit d’impôt représentant 50 % du montant du loyer et des charges. »
L’appui des députés
Dans la foulée, Michel Platero porte le projet auprès des pouvoirs publics, dont aux membres de l’Assemblée nationale. « Ma proposition avait fait l’objet de divers amendements, dont l’un fut cosigné par 72 députés de l’opposition et un deuxième par environ 60 députés de la majorité, poursuit-il. Mais elle ne put être examinée car son examen coïncida avec le jour où le gouvernement d’Edouard Philippe démissionna. »
La saison estivale achevée et la deuxième vague du Covid-19 en approche, le président de la Fnaim du Grand Paris reprend, courant septembre, son bâton de pèlerin avec toujours cette ferme intention de voir son projet aboutir. « Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, l’a aujourd’hui entre les mains, se félicite-t-il, et a évoqué, récemment, cette possibilité de mettre en place ce crédit d’impôt pour les bailleurs. »
Un objectif prioritaire : sauver les emplois
Pour Michel Platero, cette mesure, qui concernerait tous ces propriétaires indépendants qui n’ont perçu aucun loyer lors du confinement et qui doivent faire aux impayés de leurs locataires en cette ère de couvre-feux qui vient de s’ouvrir en Ile-de-France, a une ambition ultime : « Sauver les emplois des locataires. C’est le plus important, affirme-t-il. Et l’avantage avec le crédit d’impôt, c’est que l’Etat n’a pas à sortir d’argent tout de suite. » Avant d’ajouter : « Nombre de bailleurs sont inquiets à l’idée d’une vague de fermetures, car nombre d’établissements ne pourront pas, au cœur de cette deuxième vague, payer leur loyer. »
La décision peut être prise très vite !
A quelle échéance ce crédit d’impôt pourrait-il être mis en place ? « Difficile à dire, mais le processus d’enclenchement peut aller très vite, soutien Michel Platero. Et aussi, notre autre volonté, à la Fnaim, c’est qu’il soit étendu à toutes les zones de France soumises au couvre-feux imposé par l’Etat, c’est-à-dire les zones dites rouges. » Il ajoute : « Il faut aider ces bailleurs indépendants, qui possèdent généralement un seul bien, financé par leur propre activité professionnelle, avec des crédits de 15 à 20 ans. » A bon entendeur…