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Combien de passoires thermiques compte le parc de logements en France ?

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Alors qu’approche l’échéance de septembre 2022 qui obligera le diagnostic de performance énergétique (DPE) d’être accompagné d’un rapport d’audit énergétique pour la mise en vente des logements classés F ou G, combien de passoires thermiques compte le parc de logements en France ? La réponse vient d’être donnée par le Sdes (Service des données et études statistiques du ministère du Logement).

Le nombre de passoires thermiques a-t-il baissé depuis les dernières données officielles de 2018 ? - © Olivier Le Moal - stock.adobe.com
Le nombre de passoires thermiques a-t-il baissé depuis les dernières données officielles de 2018 ? - © Olivier Le Moal - stock.adobe.com

5,2 millions de logements (17 % du parc de résidences principales) seraient des « passoires énergétiques  » (étiquettes F et G du DPE) ; 1,5 million de logements (5 % du parc) seraient peu énergivores (étiquettes A et B du DPE) ; et 500 000 des logements seraient « très énergivores » avec une consommation annuelle d’énergie finale supérieure à 450 KWh/m²/an. 

Telles sont les principales données de l’étude sur le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2022, publiée par le Sdes (Service des données et études statistiques du ministère du Logement) le 22 juillet 2022.

Ces données concernent les 30 millions de résidences principales, en France, mais les étiquettes DPE sont estimées sur l’ensemble du parc de logements à partir de 310 000 observations des DPE, collectées par l’Ademe, sur la période de décembre 2021 à mars 2022 et des données fiscales. 

Etiquette D : la plus fréquente

L’étiquette D est la plus fréquente (32 % du parc), les étiquettes C et E représentent, quant à elles, respectivement 24 % et 22 % du parc. Le type de chauffage du logement a une forte influence sur sa classe énergétique : 44 % des logements au fioul sont classés F ou G tandis que 12 % des logements chauffés au gaz et 13 % chauffés au bois sont dans cette catégorie. « L’électricité apparaît légèrement moins performante (15 % de logements classés F ou G) », indique le Sdes. 

« Par rapport à la précédente estimation portant sur le parc des résidences principales au 1er janvier 2018, la part des passoires thermiques apparaît un peu plus élevée (17 % contre 16,7 précédemment). La part des résidences principales très performantes (étiquettes A et B) est plus faible (5 % contre 6,6 % précédemment). » La différence est due à la mise en place en 2021 d’une nouvelle méthode de calcul du DPE.

En ajoutant les passoires énergétiques dans les résidences secondaires (1,2 million de logements, 32 % du parc) et dans les logements vacants (800 000 logements, 27 % du parc), l’estimation du nombre de passoires énergétiques est de 7,2 millions de logements sur l’ensemble du parc.

140 000 logements très énergivores dans le parc locatif privé

« On estime qu’il y aurait 140 000 logements très énergivores (consommation supérieure à 450kWh/m²) dans le parc locatif privé, 50 000 dans le parc locatif social et 320 000 parmi les logements occupés par leurs propriétaires ».

Les logements très énergivores se concentrent dans les départements :

  • de Paris : 38 541 logements, 3,5 % du parc,
  • des Hauts-de-Seine : 25 044 logements, 3,4 % du parc,
  • de Seine-Saint-Denis : 21 932 logements, 3,4 % du parc,
  • du Nord : 20 125 logements, 1,7 % du parc.

14 départements où la part de logement en catégorie ou F ou G du DPE est supérieure à 25 % 

14 départements où la part de logement en catégorie ou F ou G du DPE est supérieure à 25 %  - © D.R.
14 départements où la part de logement en catégorie ou F ou G du DPE est supérieure à 25 % - © D.R.

Un parc social « moins énergivore »

Le parc social est « sensiblement moins énergivore que le parc privé (460 000 logements et 9,5 % d’étiquettes F et G, contre 4,7 millions et 18,8 %) », indique le SDES.

« Néanmoins, la nouvelle méthodologie de calcul des DPE aboutit à une part de passoires énergétiques dans le parc social plus élevée que l’ancienne méthodologie (7 % avec la méthodologie de l’ancien DPE), ce qui s’explique principalement par une présence plus accrue des logements chauffés au gaz dans le parc social (62 % contre 41 % sur l’ensemble des résidences principales) ».

Le parc locatif privé « comporte les logements consommant le plus d’énergie, avec près de 20 % de logements classés F ou G, alors que les logements occupés par leurs propriétaires sont 18 % à avoir une telle étiquette ».