Réseau Logis Conseil : ou l’art d’occuper le terrain pour faire fructifier ses affaires
Dorian Lemaitre, 39 ans, est à la tête, en région parisienne, de cinq agences immobilières, dont quatre sous enseigne Logis Conseil. Baignant dans l’immobilier depuis ses 19 ans, cet ancien vendeur émérite du réseau Foncia retrace, pour Immomatin, son parcours professionnel. Et livre quelques-unes des recettes qui ont permis à son groupe de se constituer, au fil des ans, une solide renommée dans les Hauts-de-Seine.

Pouvez-vous retracer l’historique du groupe Logis Conseil ?
La marque est née en 1988 à Châtenay-Malabry (92) avec l’implantation d’une agence immobilière. Avec deux associés, dont Patrick Gouazé, qui est toujours à mes côtés, nous l’avons reprise en 2014.
Dans le même temps, nous avons racheté l’agence De Kerangat, située à Sceaux (92), qui fut créée en 1989. Les années ont passé, et nous avons procédé au rachat de l’agence L’Adresse de Châtenay-Malabry, que nous avons fait passer sous enseigne Logis Conseil. La ville était alors en fort développement grâce notamment à la création d’un écoquartier.
Nous venons d’intégrer le groupement Agences Réunies
2022 marque un tournant pour le groupe, avec la reprise d’une agence à Bourg-la-Reine (92), passée également sous pavillon Logis Conseil, puis la création d’une quatrième adresse Logis Conseil, à Châtillon (92), dirigé aujourd’hui par Léo Philippe, qui a intégré notre groupe il y a huit ans dans le cadre d’un contrat d’alternance.
Pour résumer, nous développons aujourd’hui quatre agences Logis Conseil et une agence De Kerangat, qui est spécialisée dans la vente de biens haut de gamme. Notre groupe compte 26 collaborateurs.
J’ajoute enfin que nous venons d’intégrer le groupement Agences Réunies, ce qui nous permet de bénéficier de multiples avantages tel que leur central d’achats, les services annexes et la possibilité de collaborer avec plus de 350 agences du groupement partout en France.
Quel a été votre parcours avant de développer cette activité Logis Conseil ?
J’ai commencé à travailler dans le monde de l’immobilier à l’âge de 19 ans, en tant que stagiaire chez Foncia. Trois mois après mes débuts, le groupe m’a embauché : pendant quatre ans, j’ai alors travaillé dans les métiers de la location.
Ensuite, à 24 ans, le groupe m’a proposé d’intégrer son pôle transaction. J’y ai rencontré, les années qui ont suivi, un certain succès dans les affaires puisque j’ai intégré plusieurs fois le palmarès des « Foncia d’Or ». Une année, je suis même arrivé à la 5e position parmi les 1 100 vendeurs que comptait le groupe grâce la réalisation d’une quarantaine de ventes sur l’année.
Comment expliquez-vous cette belle réussite, alors que vous étiez un jeune négociateur ?
Pour être honnête, je pense que j’étais bien organisé. Et surtout, je me coupais en quatre pour mes clients. J’entretenais avec eux une grande proximité. J’avais aussi conscience de la tâche qui m’était confiée, à savoir leur trouver un logement, sans distinction de classes ni de niveaux de revenus.
Aussi, j’ai bénéficié du portefeuille de gestion locative que j’avais entretenu par le passé. Quand je suis arrivé sur ce pôle transaction et qu’il a fallu gérer un nombre d’appels bien moins important qu’au service gestion locative, je me suis un peu ennuyé (rires).
Je me coupais en quatre pour mes clients
Du coup, j’ai couru partout ! J’ai prospecté ! J’ai déposé des flyers dans les boîtes aux lettres, j’ai rencontré les gardiens d’immeubles, les commerçants, les acteurs du tissu local…
C’est comme cela que je me suis fait connaître et que, de fil en aiguille, j’ai bénéficié de nombreuses recommandations.
Pour revenir à Logis Conseil, comment a évolué le groupe ces dernières années ?
Quand nous avons repris l’affaire, en 2014, l’agence réalisait 80 000 euros de CA annuel. En 2021 (qui fut certes notre année record), nous avons, avec nos deux agences, dépassé les 800 000 euros.
S’agissant spécifiquement de notre pôle gestion, qui est pour nous un fort levier de croissance, nous sommes passés, sur cette même période, d’un portefeuille de 120 à 1 000 lots de gestion. Cette progression s’est faite, certes, avec l’addition des points de vente, mais également grâce à de la croissance organique.

Comment se portent à présent vos affaires ?
Je dois reconnaître qu’en 2024, du fait d’un exercice 2023 difficile, nous avons accusé une baisse sensible de notre activité « transaction », soit la signature, tout de même, de 110 actes authentiques.
Mais depuis septembre dernier, les affaires repartent, les mandats de vente sont plus nombreux à entrer. Le pire semble derrière nous. Nous avons sauvé les meubles. La solidité de notre portefeuille de gestion, qui nous permet de générer des honoraires récurrents, nous a aussi aidé à traverser cette crise.
En effet, sur cette partie gestion locative, nous avons enregistré une belle évolution en 2024 : de nombreux bailleurs sont venus à nous car ils étaient mécontents de leur gestionnaire. Nous avons bénéficié du bouche-à-oreille.
La solidité de notre portefeuille de gestion nous a aidé à traverser cette crise
Sur le plus long terme, nous avons ainsi rentré, ces dernières années, plus de 100 mandats de gestion par an, à la faveur aussi d’une équipe qui est sensible au développement et grâce aux recrutements que nous avons effectués, car nous ne voulions pas surcharger de travail nos collaborateurs déjà en place.
Au final, je note que durant cette période d’activité difficile, nous n’avons pas fermé d’agences. En étant de bons gestionnaires, nous avons réussi à traverser la tempête.
Aussi, nous continuons à faire très attention à nos charges fixes, même si nous ne lésinons pas sur les dépenses en matière d’outils de communication et de captation de leads, que ce soit via la mise en place d’actions de communication digitales ou d’action sur le terrain.
Sur quels outils vous appuyez-vous pour développer votre business ?
Sur la partie acquéreurs, nous disposons de tous les outils nécessaires pour bien diffuser nos annonces. Outre les portails habituels, nous utilisons le logiciel Modelo Office, qui est un très bon outil. Aussi, notre site web, qui jouit d’un bon référencement Google, est, je pense, de bonne qualité, c’est notre image virtuelle.
Concernant notre présence sur les réseaux sociaux, nous y sommes très attachés et diffusons de nombreux posts. Par exemple, nous postons des sujets qui mettent en avant des associations sportives et culturels, ainsi que des commerçants de notre tissu local.
Ces posts, qui présentent leur activité - comme très récemment avec un traiteur marocain que j’ai interviewé - permettent de nous faire connaître auprès de leurs abonnés.
En matière de communication, nous sommes très actifs localement
En matière de communication toujours - qui est mon vrai dada - nous sommes très actifs localement : nous sponsorisons, par exemples, les clubs de foot de Châtenay-Malabry et de Bourg-la-Reine ; nous organisons des collectes de jouets en fin d’année dans nos agences, et nous donnons des cadeaux dans certaines écoles pour les fêtes de fin d’année.
Disposer d’un beau site web, bien communiquer sur les réseaux sociaux, s’équiper en outils via les sites d’annonces est, certes, important (à l’image de l’option rendez-vous vendeur qualifié sur Meilleurs Agents et de RealAdvisor), mais il ne faut surtout pas oublier le terrain.
Quels sont vos projets pour les mois qui arrivent ?
Nous avons récemment décidé de mettre en place et de développer un réseau de mandataires. L’objectif étant de permettre à des indépendants de travailler avec nous de chez eux, tout en s’appuyant sur les agences locales du groupe, en étant formés et accompagnés.
Nous organisons pour eux des formations tous les jeudis matins durant trois heures. Aussi, ces mandataires - dont les premiers viennent tout juste de nous rejoindre - sont en lien direct avec notre direction commerciale. Nous les soutenons et les accompagnons. Le tout, en nous concentrant sur la proximité, en recrutant des conseillers proches de nos agences.
Nous avons récemment décidé de développer un réseau de mandataires
Concernant le montant des commissions qui leur sont reversées, elles varient en fonction du CA réalisé et démarrent à 65 %. Avec ce réseau de mandataires, le but n’est pas de faire de la quantité. Nous espérons pouvoir en compter entre 5 et 10 à horizon 2026.
Enfin, nous poursuivons notre stratégie de croissance externe : nous sommes en pourparlers pour le rachat d’agences, toujours dans les Hauts-de-Seine, avec de beaux portefeuilles de gestion. Mais je ne peux pas en dire plus.