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Étude énergétique : la start-up Kelvin lève 5 millions d’euros

Par Christian Capitaine | Le

Cette jeune pousse, qui vient de lever 5 millions d’euros, génère, à l’aide d’une intelligence artificielle, des études énergétiques pour les logements pour définir et concevoir des travaux de rénovation énergétique. Parmi ses clients, les agents immobiliers. « Les acquéreurs s’étant emparés du DPE comme une arme de négociation avec les vendeurs, ils n’ont d’autres choix que de se saisir de ce sujet, à la fois pour répondre à la réglementation et défendre leur CA », explique à Immomatin sa CEO, Clémentine Lalande.

Clémentine Lalance, CEO de Kelvin - © D.R.
Clémentine Lalance, CEO de Kelvin - © D.R.

Pouvez-vous nous présenter Kelvin ?

Kelvin est une start-up française, que j’ai cofondée en 2023, avec Guillaume Sempé et Pierre Joly. Nous commercialisons un logiciel destiné à l’accompagnement des projets de rénovation énergétique.

Plus concrètement, Kelvin génère, à l’aide d’une intelligence artificielle, des études énergétiques pour les logements pour définir et concevoir des travaux de rénovation énergétique.

Notre modèle s’inscrit dans cette logique de massification de le rénovation énergétique appelée de ses vœux par l’Europe et les régulateurs nationaux. Nous répondons à cette question : « Comment s’y prendre pour rénover collectivement, vertueusement et efficacement ? »

La rénovation énergétique de l’habitat se révèle, en effet, un sujet complexe et multi-corps d’état. Pour être réussie et amener une vraie amélioration du DPE (diagnostic de performance énergétique), elle doit être préalablement bien conçue.

Devant un sujet aussi urgent, et une demande tout aussi pressante, nous devons nous interroger sur les outils qu’il convient de développer. Kelvin répond à cet enjeu avec une véritable rupture technologique.

Que produit concrètement l’outil ?

Kelvin produit une étude énergétique en se basant sur de l’analyse de données, de la computer vision (reconnaissance visuelle par ordinateur) et de l’intelligence artificielle.

Une étude comporte quatre principaux éléments :

  • un état initial du logement défini suite à une inspection visuelle, où un flux d’images et de vidéos est analysé avec de la computer vision ;
  • deuxièmement, des recommandations de travaux générés grâce à notre IA ;
  • troisièmement, un chiffrage, car la question du budget est centrale pour le maître d’ouvrage ;
  • et enfin un état projeté, qui renseigne sur la lettre du DPE qui sera atteinte avec le scénario de travaux recommandé.

Notre business modèle est basé sur un abonnement annuel, exclusivement dans le cadre d’une relation BtoB, modulable en fonction de l’activité.

A quelles cibles de professionnels s’adresse l’outil ?

Nous en comptons trois principales. D’une part, les acteurs des travaux (maîtres d’œuvre, plateformes de mise en relation avec des artisans, bureaux d’études…) ; d’autre part, les acteurs financiers ; et enfin les professionnels de l’immobilier.

S’agissant de cette dernière catégorie, elle rassemble, outre les gestionnaires d’actifs immobiliers, les agents immobiliers travaillant sur les marchés de la transaction et de la gestion locative par le biais desquels nous recevons de nombreuses demandes entrantes.

Ces professionnels de l’immobilier se montrent globalement très intéressés par notre outil. Et pour cause : les acquéreurs s’étant emparés du DPE comme une arme de négociation avec les vendeurs, les agents immobiliers n’ont d’autres choix que de se saisir de ce sujet, à la fois pour répondre à la réglementation et défendre leur chiffre d’affaires.

Vous venez de boucler un premier tour de table de 5 millions d’euros (1). Pour quels objectifs ?

Ce tour de table, qui nous a permis de rassembler à la fois des fonds d’investissement tech et des business angels du secteur de l’immobilier et de la construction, vise deux principaux enjeux :

1/ continuer à développer l’outil, en y ajoutant de nouvelles fonctionnalités (cela nous conduira à étoffer rapidement notre équipe tech). 2/ développer notre pôle commercial afin de répondre à la demande.

Notre objectif est de générer quelque 5 000 études énergétiques à horizon fin 2024 et de multiplier par dix notre activité d’ici deux ans.

J’insiste sur un dernier point : ce marché de la rénovation énergétique doit passer d’une échelle artisanale à une échelle semi-industrielle. Certes les travaux de rénovation resteront un marché de détails ; mais pour atteindre les objectifs européens et français, une approche semi-industrielle de la phase amont, la conception, se révèle indispensable.

Capter les informations à distance, préparer et uniformiser les méthodes et améliorer les outils de calculs et de simulations sont autant de leviers à notre disposition pour y parvenir.

Concepts clés et définitions : #DPE ou Diagnostic de performance énergétique

(1) Cette opération a été menée par Racine² (fonds à impact de Serena x makesense) et suivie par Seedcamp, Raise Capital, Kima Ventures, Motier Ventures, ainsi que plusieurs business angels du secteur de la rénovation.