Le plafonnement des honoraires de location : attention danger !
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La Fnaim a souhaité s’arrêter, dans le cadre de son congrès organisé en décembre dernier, sur l’un des principaux points d’achoppement de la loi Alur. Entré en vigueur le 15 septembre dernier, le plafonnement des honoraires de location est loin de faire l’unanimité auprès des professionnels de l’immobilier…
« Si cette mesure est aujourd’hui décriée par l’ensemble de la profession, il est pourtant bon de rappeler que nous revenons de loin tant les négociations avec le gouvernement ont été difficiles. Au départ de ce projet, il était en effet question que 100 % des honoraires soient à la charge du bailleur », a déclaré en préambule Gilles Ricour de Bourgies, président de la chambre Fnaim du Grand Paris. Avec des tarifs de prestations plafonnés selon trois zones et un état des lieux fixé à 3 euros le mètre carré, partout en France, l’annonce de cette nouvelle mesure a fait beaucoup parler d’elle en 2014, pour le bonheur des locataires mais au grand dam des professionnels de l’immobilier. « Le plafonnement des honoraires de location risque à long terme d’avoir de lourdes conséquences sur le marché immobilier », prévient Gilles Ricour de Bourgies.
Un désengagement de l’intermédiation locative
Si le président de la chambre Fnaim du Grand Paris reconnaît un point positif à cette nouvelle mesure - « une meilleure lisibilité des honoraires pour le locataire » - il ne peut qu’en constater ses effets pervers. « Nous percevons aujourd’hui sur le terrain un désengagement des professionnels par rapport à la location », souligne Gilles Ricour de Bourgies. Et de préciser : « Lorsque l’on voit le travail engendré par l’entrée dans les lieux d’un locataire, la constitution d’un dossier et la mise en location, on comprend aisément que ce plafonnement des honoraires pose un problème aux professionnels immobiliers en tant que chefs d’entreprise ». Ainsi, selon une étude réalisée pour la Fnaim en IDF, un administrateur de biens détenant un portefeuille moyen perdrait 35 % de ses honoraires avec cette nouvelle mesure. « Un impact économique important pour les professionnels de l’immobilier alors que cette même étude montre qu’un locataire passant, en Ile-de-France, par l’intermédiaire d’un agent immobilier bénéficie d’un loyer 8 % inférieur à celui d’un locataire qui passerait dans le marché de particuliers à particuliers », met en avant Gilles Ricour de Bourgies.
Une inégalité entre Paris et la province
Si le plafonnement des honoraires de location semble avoir réjoui dans un premier temps les locataires, les répercussions ne sont pourtant pas les mêmes selon que ces derniers résident en régions ou dans la capitale. Ainsi, en province, où les grandes surfaces sont monnaie courante le plafonnement des honoraires lié à la superficie du bien n’est guère intéressant pour les locataires, tandis qu’à Paris, on constate des baisses d’honoraires de plus de 50 %. « Cette sanction économique est importante pour les professionnels de l’immobilier car elle ne tient pas compte des frais de déplacement et du temps passé. Ce n’est pas avec des honoraires au rabais que l’on va attirer des collaborateurs de qualité », conclut Gilles Ricour de Bourgies.v
Stéphanie Marpinard