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Que faut-il retenir de l’édition 2019 du CES de Las Vegas ?

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C’est la grand-messe mondiale de l’innovation technologique. Du 8 au 11 janvier dernier, le Consumer Electronic Show a réuni 4500 exposants de tous horizons, dont près de 400 start-up françaises… Parmi elles, quelques entreprises de la prop tech. Gros plan sur des tendances observées au CES, qui impacteront tôt ou tard les métiers de l’immobilier

Que faut-il retenir de l’édition 2019 du CES de Las Vegas ? - © D.R.
Que faut-il retenir de l’édition 2019 du CES de Las Vegas ? - © D.R.

Comme son nom l’indique, le CES est avant tout un salon destiné au grand public. Les gros acteurs technologiques, comme LG ou Samsung, étaient au centre des regards avec des stands gigantesques et des shows à l’américaine. Toutefois, parmi les 180 000 visiteurs qui arpentent les 2 millions de mètres carrés du salon, figurent aussi de nombreux professionnels qui partent en chasse d’innovations plus spécifiques. C’est le cas d’Adrien Chaussinand, Real Estate Analyst au sein de Winnovation, une filiale du groupe Bouygues, basée aux Etats-Unis et dédiée à l’innovation technologique. Trois grandes tendances ont particulièrement attiré son attention :

  • Des capteurs 3D pour détourner les contraintes RGPD

« En écho à aux tendances du coworking ou du coliving, certaines entreprises se positionnent sur la captation de données dans les bâtiments », observe-t-il. Sur ce créneau, la start-up israélienne Vayyar avait notamment fait parler d’elle en développant un système permettant de « voir à travers les murs », grâce à un dispositif d’ondes millimétriques. Au CES cette année, l‘entreprise a présenté une solution capable de déterminer, sans avoir recours à une caméra, si une pièce est occupée, de deviner la position des occupants, le temps qu’ils restent, leur manière de se déplacer, etc. « L’enjeu, pour un exploitant de coworking par exemple, serait d’optimiser la gestion des espaces sans être confronté à des problématiques liées à la collecte de données personnelles », analyse Adrien Chaussinand.

  • L’ambiant computing : la stratégie d’Amazon

C’est la technologie prédictive associée à l’internet des objets. A terme, il y a fort à parier que de nombreux objets seront non seulement connectés à une plateforme type Alexa ou Google Home, mais aussi interconnectés entre eux. En observant les faits et gestes récurrents de leurs utilisateurs, ils pourront alors anticiper leurs comportements grâce au machine learning. Tamiser automatiquement la lumière quand une personne allume sa télévision après avoir dîné, par exemple. Une personnalisation de l’expérience domestique qui devrait intéresser quelques promoteurs…

  • Des écrans tous azimuts

Face au boom de la reconnaissance vocale, on aurait pu croire que certains écrans allaient disparaître. Ils font au contraire leur apparition sur de nouveaux device improbables : micro-ondes, frigos… et même sur des miroirs, capables d’émettre des recommandations. Les écrans pliables et flexibles ont aussi beaucoup fait parler d’eux cette année au salon.

Et les Français ?

Y’avait-t-il trop de start-up françaises à Eureka Park, le hall du CES destiné aux jeunes pousses ? Au terme de la 19e édition, ce débat a largement occupé les réseaux sociaux, tant la French Tech y est arrivée en force. « Au CES, il y a une course à la visibilité.Au moins, la France a le mérite d’être très visible, sans doute plus que les Chinois. Toutefois, les start-up françaises ne sont pas toujours bien préparées pour affronter le marché américain », observe Adrien Chaussinand.

Au sein de la délégation Grand Est, les Alsaciens de Gizmo ont fait le déplacement pour présenter leur nouvelle application Viewwer, qui permet de concevoir et de diffuser des visites virtuelles avec un smartphone. « Nous avons échangé avec des investisseurs asiatiques et sud-américains. Sur le plan business, nous avons eu de super contacts avec des brokers et des gros réseaux. Notre solution, à la base plutôt destinée aux particuliers, a suscité un vif intérêt pour les agents indépendants américains, qui nous ont mis sur la voie d’un nouvel usage », expliqueStéphane Saidani, le Président de Gizmo.

Bilan positif également pour les Marseillais de Perspective(s), qui exposaient pour la seconde fois à Eureka Park. « Il est plus facile d’aller boire un café avec un grand patron à Las Vegas qu’en France… Nous avons eu des contacts avec des grands comptes français, mais aussi beaucoup d’industriels étrangers. De retour, nous sommes en train de répondre à plusieurs demandes de devis », explique son PrésidentRomain Senatore. En plus d’être un outil d’aide à la vente pour les promoteurs, son application Reve Home permet d’offrir une seconde vie aux visites virtuelles en les transformant en mini maquette BIM pour l’acheteur, avec un coffre-fort de stockage dans lequel il retrouve tous les documents relatifs à son logement.

D’autres start-up françaises actives sur le créneau de la smart home ou du smart office ont été aperçues au CES. C’est notamment le cas de Snips, qui propose un assistant vocal alternatif à Google Home ou Alexa - ou de Mapwize et sa plateforme capable de cartographier l’intérieur des bâtiments.

Gaëlle Fillion