Évaluation

Conjoncture immobilière francilienne : Dégradation de l’activité et baisse des prix se prolongent

Par Christian Capitaine | Le | Services pour évaluer

Sur la période courant de décembre 2023 à février 2024 (trois mois), la baisse des ventes de logements anciens en Ile-de-France a frisé les 30 %, rapporte la dernière note conjoncturelle des Notaires du Grand Paris.

La baisse des volumes de ventes se poursuivrait, mais à un rythme qui pourrait être moins soutenu - © D.R.
La baisse des volumes de ventes se poursuivrait, mais à un rythme qui pourrait être moins soutenu - © D.R.

27 210 logements anciens ont été vendus en Ile-de-France entre décembre 2023 et février 2024. C’est un repli de 28 % par rapport à l’activité enregistrée un an plus tôt (décembre 2022 à février 2023) pourtant déjà orientée à la baisse, indiquent les Notaires du Grand Paris.

Par secteurs géographiques, la baisse de l’activité est restée « un peu plus modérée à Paris qu’ailleurs », poursuivent les Notaires du Grand Paris, avec une contraction de la volumétrie transactionnelle de 23 %.

Pour les appartements, les volumes de ventes baissent de 31 % en Petite et Grande Couronnes. Pour les maisons, le recul est un peu marqué avec -25 % en Petite Couronne et -29 % en Grande Couronne. 

Des signaux positifs commencent à se dessiner

« L’attentisme s’est donc prolongé, avec une activité historiquement faible et un nombre de ventes inférieur de 30 % par rapport à la moyenne des 10 dernières années », résument la collective des notaires franciliens. Aussi, le marché des maisons est toujours davantage affecté (-36 %) que celui des appartements (-27 %) par rapport à cette période de référence.

Légère érosion des taux des crédits à l’habitat, accès un peu plus facile au crédit et des mensualités qui a cessé de s’alourdir : des signaux positifs commencent tout de même à se dessiner sur le front de l’immobilier francilien. Cependant, « ils s’avèrent encore trop ténus et surtout trop récents pour venir infléchir la tendance sur les ventes  ».

Et les Notaires du Grand Paris de prophétiser : « D’après les avant-contrats, la baisse des volumes de ventes pourrait se poursuivre dans les prochains mois à un rythme qui pourrait être très légèrement moins soutenu qu’actuellement. »

« La baisse annuelle des prix pourrait se modérer progressivement d’ici juin »

En Ile-de-France, toujours sur ce même périmètre de février 2023 à février 2024, les prix des logements ont diminué de 8,7 % (-8 % pour les appartements et -10 % pour les maisons), constatent les notaires. Et de préciser que, «  cela faisait quatorze années que l’on n’avait pas observé une baisse annuelle des prix à deux chiffres pour les maisons en Ile-de-France. »

La tendance baissière a été forte en trois mois de novembre 2023 à février 2024, avec un recul des prix de 3,6 % pour les appartements (-2,6 % après correction de la variation saisonnière) et surtout de 5,7 % pour les maisons (et encore -4,2 % après correction de la variation saisonnière).

D’après les avant-contrats, « les prix pourraient ensuite moins varier d’ici juin, reprennent les Notaires du Grand Paris. La lecture des graphiques met bien en lumière un certain aplatissement des courbes pour d’assez nombreux segments de marché, et des évolutions de prix relativement stables ou moins baissières pendant quelques mois. »

Ces évolutions demandent à être confirmées. De ce fait, la baisse annuelle des prix pourrait se modérer progressivement d’ici juin, tout en restant malgré tout élevée, compte tenu des reculs antérieurs.

Paris devrait rester à l’écart de ce mouvement et le prix au m2 des appartements anciens passerait de 9 600 € en février 2024 (-7,3 % en un an) à 9 360 € en juin 2024 (-7,6 %). En Ile- de-France en un an, de juin 2023 à juin 2024, les prix des appartements baisseraient de 7,3 % (à rapprocher d’une baisse annuelle de 8,7 % en février).

« On attend un recul des prix de 7,5 % en Petite Couronne et de 6,1 % en Grande Couronne. Quant aux prix des maisons, ils devraient baisser de 7,7 % de juin 2023 à juin 2024 (pour rappel 10 % de baisse annuelle en février), -9,6 % en Petite Couronne et -6,7 % en Grande Couronne. »