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Crise : « Tant qu’Emmanuel Macron n’aura pas compris, rien ne changera » (Alliance pour le logement)

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« La politique du logement pâtit des décisions économiques de Bercy. Le seul qui reste décideur est le président de la République. Tant qu’Emmanuel Macron n’aura pas compris l’ampleur de la crise, l’urgence dans laquelle le secteur se trouve et les curseurs sur lesquels il doit travailler, rien ne changera », déplorent les dix membres de l’Alliance pour le logement, le 24 janvier 2024.

 Les présidents et présidentes des membres de l’Alliance pour le logement. - © D.R.
Les présidents et présidentes des membres de l’Alliance pour le logement. - © D.R.

Réunis, le 24 janvier à Paris, pour une conférence de presse, les présidents et présidentes des membres de l’Alliance pour le logement (la FFB et son Pôle Habitat, l’USH, la Fnaim, la FPI, Procivis, l’Unis, l’UNNE, l’Unsfa et l’Untec) ont réaffirmé le besoin d’être accompagné par une véritable politique du logement :

« Les sujets du logement sont au cœur de notre société »

« Notre alliance n’existe pas pour remplacer le rôle du ministre du Logement. Nous ne voulons pas que la responsabilité soit inversée. Il nous faut un Gouvernement responsable sur les sujets du logement qui sont au cœur de notre société. Nous sommes des acteurs professionnels qui prennent leurs responsabilités pour alerter des défaillances de la réglementation, mais ce n’est pas à nous de compenser seuls ces manquements.  »

L’Alliance pour le logement a également indiqué que son action allait s’étendre régionalement grâce à l’implantation dans les territoires de ses différents membres : « L’ensemble des élus locaux nous soutiennent car ils sont conscients que nous faisons un travail de long terme. Notre action a pour unique but de déclencher des actes, des réunions avec les décideurs publics pour permettre des déblocages réglementaires et financiers qui profiteront à l’ensemble des collectivités », ont ajouté les membres de la collective.

« Nous demandons un geste républicain de la part des banques », (Loïc Cantin, Fnaim)  

« Sur 300 000 SDF, 30 % ont un emploi. C’est donc bien le logement qui devient un facteur d’exclusion plus encore que celui du travail, a constaté Loïc Cantin, président de la Fnaim. Nous ne pouvons pas, non plus, accepter que ce soit aux chefs d’entreprise de construire des logements pour attirer des employés, compromettant ainsi la mobilité économique indispensable à notre pays. »

« Apparemment, nous ne pouvons plus compter sur l’aide de l’État, avec une dette abyssale et 12 Md€ d’économies à trouver en 2024 selon la feuille de route de Bruno Le Maire. Pourtant, en 2009, lors de la crise des subprimes, l’État français a secouru les banques en accordant 20 Md€ de crédit et 500 Md€ de cautionnement. Aujourd’hui, on demande simplement un geste républicain, au moins pendant deux ans, pour permettre la portabilité et la transférabilité des prêts. »

« Nous pourrions également explorer une nouvelle configuration du PTZ. Il pourrait être envisagé de mettre un terme à la notion d’un prêt à taux zéro, mais plutôt de considérer l’indexation de ce prêt sur l’OAT, permettant ainsi à l’État d’accorder des prêts à 1 ou 2 % dans certains cas. Cette approche pourrait élargir la portée du PTZ et des nombreux dispositifs qui en découlent. »

Les 7 pistes de travail par l’Alliance du Logement

Pour accompagner les Français dans leur demande de parcours résidentiel et sortir de la crise du logement les membres de l’Alliance ont identifié des sujets urgents et sur lesquels ils ont interpellé le Gouvernement :

Rétablir le prêt à taux zéro qui, depuis sa création, il y a près de 30 ans, a permis à plus de 3,6 millions de familles d’accéder à la propriété.

Dynamiser temporairement l’acquisition des logements dans le neuf par une exonération partielle des droits de mutation.

Limiter les refus de crédit en assouplissant véritablement ou en suspendant temporairement les règles du Haut Conseil de Stabilité Financière.

Faciliter la transmission entre membres d’une même famille pour construire ou acquérir une résidence principale.

Mettre en place un statut du bailleur privé, véritable dispositif pérenne d’amortissement qui permettait de faciliter l’investissement des propriétaires dans le neuf comme dans l’ancien.

• Prendre de réelles mesures afin de massifier la rénovation énergétique pour tous les ménages : simplifier et stabiliser les modalités ainsi que les conditions de financement.

Revenir sur la baisse des APL qui fait peser tous les ans un prélèvement de 1,3 Md€ sur les bailleurs sociaux et restaurer leurs capacités d’investissement en revenant à un taux de TVA réduit de 5,5 %.