Évaluation

« La demande des Français en matière de logement a évolué » (J.-M. Torrollion, président de la Fnaim)

Par Christian Capitaine | Le | Services pour évaluer

La tendance des dernières années qui était celle de la métropolisation n’est plus à l’ordre du jour. Désormais, les Français se tournent vers les villes moyennes, les périphéries et les zones rurales afin de jouir d’espaces plus grands et plus proches de la nature. C’est, en substance, le constat établi, mercredi 12 janvier 2021, par Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim, s’agissant de l’évolution de la demande des Français en matière de logement.

Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim - © D.R.
Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim - © D.R.

Porté, notamment, par une conjoncture économique favorable, avec un PIB revenu à son niveau d’avant crise fin 2021 et une croissance qui devrait s’établir proche de 6,5 %, «  le marché du logement s’est montré, l’an passé, à nouveau particulièrement dynamique avec un volume de transactions record estimé à 1 200 000 ventes sur l’ensemble de l’année  », a rendu compte Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim. Soit une hausse de son activité de plus de 12 % par rapport à l’année « historique » de 2019.

Evolution de l’activité du logement ancien en France - © D.R.
Evolution de l’activité du logement ancien en France - © D.R.

La pierre : un investissement fiable

« Au moment où de nombreuses incertitudes ont pesé et pèsent encore sur l’économie, la pierre apparaît pour les Français comme un investissement fiable et pérenne. L’immobilier, parmi les actifs dont la volatilité est la plus faible, se confirme comme une valeur refuge pour les Français, avec des rendements bien plus élevés que la plupart des autres formes de placement », a-t-il ajouté.

L’exode urbain a-t-il eu lieu ?

Alors que tous les départements ont profité de cette dynamique de l’activité, trois zones géographiques l’ont davantage portée encore : les villes moyennes, les périphéries des grandes villes et les zones rurales où le nombre de transactions a augmenté. A tel point que Jean-Marc Torrollion parle d’un phénomène de dé-métropolisation à l’œuvre sur le territoire.

« Si l’exode urbain annoncé par de nombreux observateurs reste discutable par son ampleur, il est indéniable que la demande des Français en matière de logement a évolué, a-t-il poursuivi. La tendance des dernières années qui était celle de la métropolisation à marche forcée, soutenue par les pouvoirs publics qui y voyaient l’avenir de l’organisation territoriale, est battue en brèche. Les Français se tournent vers les villes périphériques et les zones rurales (lorsque c’est possible pour eux), préférant jouir d’espaces plus grands, plus proches de la nature, quitte à augmenter les temps de trajet. »

Une hausse des prix de 7,2 % au niveau national

Au niveau des prix au mètre carré, ils affichent, sur l’ensemble de l’année 2021 et au niveau national, une hausse de 7,2 %. Leurs principaux carburants (et sans surprise) furent « le niveau très bas des taux d’intérêt et une épargne plus importante qu’avant la crise. »

A noter que ce phénomène d’inflation s’est davantage vérifié sur les maisons (« qui répondent aux nouvelles attentes des Français »), avec une progression des prix de +8,1 % (contre +6,6 % en 2020 et +3,3 % en 2019), alors que sur les appartements, la hausse s’établit à +6,1 % en 2021 (contre +6,3 % en 2020 et +4,7 % en 2019).

Les hausses de prix constatées dans les grandes villes de France - © Fnaim
Les hausses de prix constatées dans les grandes villes de France - © Fnaim

Ainsi, au niveau national, le prix moyen du mètre carré s’établit à 2 574 euros, dont 3 171 euros pour les appartements et à 2 113 euros pour les maisons. « Le rééquilibrage territorial se poursuit, avec un marché moins dynamique dans les villes les plus chères et en particulier à Paris, mais beaucoup plus dynamique dans les villes balnéaires, et les villes moyennes ou les communes rurales », constate-t-on à la Fnaim.

Stagnation des prix à Paris

Et Jean-Marc Torrollion de compléter : « Alors que c’est à Paris et dans son agglomération que la hausse des prix était la plus importante depuis plusieurs années, on assiste, depuis 2020, à un retournement complet de cette tendance. Les prix dans la capitale stagnent alors que les grandes villes de Province décollent.  » Et ce, même si c’est toujours la capitale qui peut se targuer d’enregistrer les prix au mètre carré les plus élevés de France avec une moyenne de 10 985.

La grande façade Ouest très prisée !

Dans ce contexte, ces sont donc les villes littorales (dont une très large façade Ouest), les villes moyennes et les communes rurales qui tirent leur épingle du jeu. A titre d’exemple : dans les stations balnéaires, les prix ont explosé avec +17,9 % d’augmentation sur l’année 2021. Constat identique pour les villes moyennes, avec une hausse des prix de +13 %.