« Le logement, une priorité nationale » (Valérie Létard, ministre du Logement)
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« Le logement doit être reconnu comme une priorité nationale. Il est le cœur de la vie de nos concitoyens. C’est la première dépense des Français. Nous dépensons près de 25 % de nos revenus en moyenne dans le logement. En tant qu’élu local, c’est aussi par le porte-monnaie que je vois le logement ». En clôture du 84e Congrès HLM, jeudi 26 juin 2024 à Montpellier, Valérie Létard, ministre du Logement et de la rénovation urbaine, a fait montre de tout son engagement en faveur d’une politique du logement ambitieuse à l’échelle nationale.
« Le logement est en crise, vous le savez, je ne l’ignore pas. La crise du logement est arrivée par la hausse brutale des taux. J’espère que l’instabilité politique que certains se plaisent à entretenir ne viendra pas stopper la baisse qui se dessine », a déclaré Valérie Létard, ministre du Logement et de la rénovation urbaine.
Et de poursuivre : « Cette crise a créé une charge supplémentaire, plus d’1 Md€ de pertes supplémentaires apparues immédiatement dans les comptes de résultat. Elle a réduit l’offre locative privée, elle a bloqué le marché du neuf avec des prix trop élevés, bloqué les transactions avec des prix de l’ancien plus élevés qu’espéré. »
« À tous les niveaux, les parcours de vie sont ralentis ou bloqués, à commencer par l’hébergement d’urgence. Cette crise est le symptôme de causes profondes d’un bout à l’autre de la chaîne : les élus locaux se sentent peu soutenus pour produire du logement. »
« À ces causes se sont ajoutés des choix hasardeux qui ont notamment pesé sur les bailleurs sociaux. Ce constat est parfois dramatique et désespérant, il appelle notre responsabilité pour trouver des solutions. Je crois qu’il faut s’appuyer sur nos fondamentaux pour produire du bon sens et produire du logement social, du logement de qualité. »
« Le logement, c’est une part d’histoire et d’avenir de nos territoires »
« Le logement est la condition de la réussite professionnelle. Le logement est l’une des principales préoccupations des travailleurs aujourd’hui. Une personne sur cinq refuse un emploi à cause des difficultés à se loger. Il ne peut y avoir de travail sans logement. Le logement social, c’est un outil formidable pour loger des salariés.
Le logement, c’est aussi l’habitat insalubre, l’habitat indigne, qui sont un fléau. Il n’y a pas que des situations de marchands de sommeil qui sont concernées, il y a également des soucis liés aux passoires thermiques, au confort d’été et, plus globalement, à la nécessité d’une transition écologique et d’une adaptation au changement climatique.
Le logement, c’est la qualité de vie de vos quartiers. Le logement est un facteur clé de votre éducation et celle de vos enfants. Il permet le premier noyau familial, l’accueil d’enfants. Il est une prison quand il empêche une séparation lorsqu’elle est nécessaire, il est une protection bienvenue pour la retraite quand le parcours de vie a permis l’accession à la propriété.
Le logement, c’est une part d’histoire et d’avenir de nos territoires. En tant qu’élu local, je sais ce que signifie aménager son territoire, intégrer le passé pour proposer un avenir. Qui de mieux que les bailleurs sociaux peut mesurer le poids de cette géographie devenue histoire ?
Le logement, c’est également un élément clé de notre transition écologique. Le logement représente 20 % des émissions de GES. L’effort à produire ces dernières années sera important pour réduire nos engagements climatiques. Il s’agira de produire des logements plus économes en énergie, mais également de rénover massivement pour réduire nos émissions et nos consommations énergétiques. Rappelons-nous, 80 % des logements en 2050 existent déjà. »
« Il faut faire confiance et déconcentrer »
« Nous devons continuer nos efforts, travailler sur le livret A, poursuivre l’innovation financière, la simplification et pour ce faire, je prendrai la tâche, car ce chantier est important. Le bon sens est aussi de donner envie aux territoires de construire et de rénover. Il faut produire des logements et notamment des logements sociaux. »
« Nous devons instaurer une intelligence collective. Nous avons besoin d’un État puissant qui fixe le cap, mais qui doit construire, s’inspirer et travailler en co-construction. »
« L’État doit se questionner sur les fondamentaux qu’il peut mobiliser dans ce contexte budgétaire inédit. Il nous faudra trouver les solutions, les leviers ne sont pas nombreux, mais ils existent, ils ne sont pas que budgétaires ou fiscaux, comme le modèle du livret A. Il faut faire confiance et déconcentrer. »
« Deux injonctions contradictoires : une dette publique monumentale, et un besoin d’action efficace »
« Le Congrès de l’USH est le moment le plus important de l’année pour un ministre du Logement. C’est l’endroit où on y rencontre tous les acteurs de la chaîne du logement, des architectes aux bailleurs en passant par les constructeurs. »
« Un ministère de plein exercice, ça n’était pas arrivé depuis 2017, et ça signifie avoir des fonds propres, et une administration directement reliée qui permet d’avancer plus vite sur des sujets comme la construction de logements pour demain ».
« Je ne peux pas en dire beaucoup plus avant le discours de politique générale du Premier ministre. Il m’a autorisée à venir ici pour montrer combien il comprend combien le secteur du logement est un secteur difficile, qui connaît des problèmes, et combien il est central dans la vie de nos concitoyens, et dans l’activité économique de notre pays. »
« Cela n’empêche pas qu’il y a une réalité budgétaire, que nous connaissons tous, et je prends mes fonctions avec une feuille de route de laquelle il faudra partir. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de solution pour le logement, je vais me battre pour le secteur et pour obtenir le plus possible. »
« Après la déclaration de politique générale, je déclinerai la manière dont je veux parler avec tous ceux et toutes celles qui composent cette filière. J’ai eu beaucoup d’entretiens bilatéraux, j’ai rencontré énormément d’acteurs. Des idées et des propositions concrètes, il en existe beaucoup, et elles ne coûtent pas toutes. Ma méthode de travail sera de réunir tout le monde, et de co-construire des solutions ensemble. »