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Le nombre de défaillances d’agences immobilières a quasiment doublé en un an, selon Altares

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«  Le nombre de défaillances d’agences immobilières a quasiment doublé en un an, soit 374 défaillances enregistrées en France, en hausse de 95 % par rapport au premier trimestre 2023 », indique Altares dans son étude sur les défaillances et sauvegardes des entreprises, publiée le 15 avril 2024.

Le nombre de défaillances d’entreprises dans l’immobilier a fortement progressé en un an. - © D.R.
Le nombre de défaillances d’entreprises dans l’immobilier a fortement progressé en un an. - © D.R.

Au premier trimestre 2024, les activités immobilières présentent des évolutions très lourdes. Le nombre de défaillances d’agences immobilières a quasiment doublé en un an (374, soit une hausse de 95 % par rapport au T1 2023). 

Le secteur du bâtiment enregistre, lui, des hausses moins prononcées : de 29 % (1 269) dans le gros œuvre et de 25 % dans le second œuvre (2 064). Ces tensions concernent également les entreprises de matériaux de construction dans le commerce de gros (86, soit +41 %) ou la fabrication (57, soit +30 %).

L’équipement des logements est également concerné (310, soit +62 %) notamment dans le détail de meubles, où le nombre de défauts a quasiment doublé sur un an (106, soit +96 %). 

L’observatoire des défaillances d’entreprises de la Banque de France recense, en février 2024, 12 352 entreprises du secteur de la construction ayant fait l’objet de défaillances au cours des 12 derniers mois. Cela représente une augmentation de 37,6 % par rapport à la même période de l’année précédente, mais une baisse de 15,9 % par rapport à la moyenne enregistrée entre 2010 et 2019.

« 17 000 défauts d’entreprises au T1 2024, +19,4 % » (Thierry Millon, directeur des études d’Altares)

« Comme le suggérait déjà notre précédente étude, le ralentissement économique souffle sur des braises Covid encore fumantes et frappe les employeurs. Avec plus de 17 000 défauts sur les trois premiers mois 2024, la moyenne de la décennie précovid pour un premier trimestre est dépassée (16 700). Parmi eux, plus de 1 400 concernent des PME, dont une sur dix emploie plus de 50 salariés : des PME fragilisées par une dette désormais trop lourde dans une conjoncture trop faible », révèle Thierry Millon, directeur des études d’Altares.

Avant d’ajouter : « Cependant, à l’instar de l’inflation, le rythme des défaillances semble vouloir ralentir à l’entame du printemps. L’activité économique fait du sur-place, ne permettant pas encore un reflux des cessations de paiement, mais les hausses exceptionnelles alignées depuis deux ans pourraient être enfin stoppées. Le mois de janvier 2024 est retombé à son rythme de janvier 2022 sous les +20 %, contre +45 % en moyenne mensuelle entre ces deux dates. À la faveur d’une conjoncture qui redeviendrait progressivement un peu plus accommodante, l’année 2024 s’achèverait sur un nombre de défaillances, sauvegardes comprises, en hausse de 10 %, proche donc des 64 000 procédures  : un nombre élevé, mais pas un mur de faillites. »

Définition de la défaillance

• La défaillance d’entreprise correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal Judiciaire. 

• Cela ne recouvre donc ni les procédures amiables (mandat ad hoc ou conciliation) ni les suites d’ouverture (arrêt de plan ou conversion en liquidation).

• Le jugement prononçant le redressement judiciaire ouvre une période d’observation devant permettre à l’administrateur de dresser le bilan économique et d’élaborer un plan de redressement. La durée de la période d’observation est de 6 mois renouvelable 1 fois, avec une prolongation exceptionnelle de 6 mois à la demande du Ministère public, soit au total 18 mois.

• Altares observe qu’en moyenne 60 % des conversions en liquidation judiciaire sont prononcées l’année de l’ouverture du redressement judiciaire et 40 % le sont en année N+1 voire N+2.