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« Les promoteurs ne déposent plus de permis » (Pascal Boulanger, FPI)

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« Les promoteurs ne déposent plus de permis, car il n’y a plus d’écoulement et les travaux ne se lancent plus », a observé Pascal Boulanger, président de la FPI (Fédération des promoteurs immobiliers), lors de la présentation des résultats du marché de la construction neuve sur le premier trimestre 2024, le 14 mai.

Les ventes totales de logements neufs s’élèvent à 19 135, soit une baisse de 15,4 % vs. le T1 2023. - © D.R
Les ventes totales de logements neufs s’élèvent à 19 135, soit une baisse de 15,4 % vs. le T1 2023. - © D.R

« Avec seulement 11 656 logements neufs mis en vente, le premier trimestre 2024 est le trimestre le plus bas depuis 2010. Il est inférieur de moitié à la moyenne sur sept ans », a déploré Pascal Boulanger, président de la FPI (Fédération des promoteurs immobiliers), lors de la présentation des résultats de la construction neuve en France sur le premier trimestre 2024, le 14 mai dernier.

La moyenne des autorisations mensuelles de logements collectifs s’élève à 15 141 logements depuis un an. « Depuis les dernières élections municipales, ce chiffre baisse constamment par rapport à celui observé entre 2014 et 2024 (19 335) ».

Des niveaux de ventes aux abois

Les ventes totales de logements neufs s’élèvent à 19 135, soit une baisse de 15,4 % par rapport au T1 2023 (12 197 ventes au détail, 6 038 ventes en bloc et 900 résidences services). « C’est le niveau le plus bas constaté depuis la création de l’Observatoire FPI  », indique-t-on à la FPI.

Les délais d’écoulement atteignent 22,2 mois en moyenne (14,7 mois au T1 2023). « Plus aucune métropole ne présente de délais d’écoulement inférieurs à 12 mois. Pire à Rennes, Nantes, Lyon et Bordeaux, ce délai dépasse les 30 mois  », ajoute-t-on à la FPI.

Le prix moyen national est de 5 169 € (+1,9 %). « Ce chiffre représente le prix catalogue ; bien sûr, certains promoteurs sont obligés de faire des promotions importantes, mais nous remarquons que la stratégie du Gouvernement de vouloir à tout prix faire baisser les prix n’est aucunement pertinente ni efficace. En effet, le prix de l’immobilier est un prix technique, il n’est donc pas possible de casser les prix  », observe Pascal Boulanger.

« Le ministre semble se battre activement pour le secteur » (P. Boulanger)

« Concernant la loi sur le logement abordable de Guillaume Kasbarian, ministre du logement, il est certain que cette loi est totalement insuffisante. Néanmoins, nous avons tout de même voté pour son application en CNH afin de soutenir politiquement le ministre, qui semble se battre activement pour le secteur. En revanche, les discussions avec le ministre de l’Économie n’avancent pas sous prétexte de restriction budgétaire », poursuit le président de la FPI.

« Quand la demande repartira, il y aura un problème d’offre car les promoteurs ne déposent plus de permis, car cela ne sert à rien si l’on sait que les ventes ne vont pas se faire. De plus, le métier est en train de perdre en compétence, car le risque de voir 300 000 emplois disparaître reste prégnant (150 000 emplois de bureaux et 150 000 emplois opérationnels). Le gouvernement est donc en train de tuer une profession. »