Évaluation

Marché immobilier : une conjoncture en pleine mutation, selon les Notaires de France

Par Christian Capitaine | Le | Services pour évaluer

Le marché immobilier français traverse une période de transformation majeure, marquée par des baisses de prix significatives et une diminution notable des volumes de transactions, vient de faire savoir la dernière note de conjoncture des Notaires de France.

Les prix des logements anciens en France métropolitaine ont enregistré une baisse de 5,2 % sur un an - © D.R.
Les prix des logements anciens en France métropolitaine ont enregistré une baisse de 5,2 % sur un an - © D.R.

Le volume de transactions de logements anciens sur les douze derniers mois atteint 793 000 transactions à fin mai 2024, soit une baisse de 22,6 % par rapport à l’année précédente.

Il faut remonter à décembre 2015 pour retrouver des volumes similaires. À ce rythme, le nombre de transactions pourrait passer sous la barre des 750 000 à la fin de l’été 2024, rendant la rentrée de septembre cruciale pour l’avenir du marché.

Baisse des prix : un phénomène national

Les prix des logements anciens en France métropolitaine ont enregistré une baisse de 5,2 % sur un an au premier trimestre 2024. Cette diminution touche à la fois les appartements (-5,5 %) et les maisons (-4,9 %), signalant une tendance générale à la baisse sur l’ensemble du territoire.

En Île-de-France, la baisse est plus marquée avec une chute de 8,1 % sur un an. Paris n’est pas en reste avec une baisse de 7,9 %, atteignant un prix moyen de 9 490 € par mètre carré. En province, les baisses sont plus modérées mais restent significatives : -4,2 % pour les logements anciens, -3,8 % pour les appartements et -4,4 % pour les maisons.

Quelles prévisions pour les prochains mois ?

Selon les projections basées sur les avant-contrats, la baisse des prix devrait s’atténuer dans les mois à venir, pour se stabiliser à -4,8 % sur un an à fin août 2024. En province, la diminution sera plus marquée pour les maisons (-4,7 %) que pour les appartements (-3,7 %).

En Île-de-France, malgré une baisse importante au premier trimestre 2024, les prix devraient peu évoluer ou légèrement augmenter dans certains secteurs à la fin de l’été.

Quels effets de la dissolution de l’Assemblée nationale ?

En juin 2024, la Banque Centrale Européenne (BCE) décidait de baisser ses taux directeurs après les avoir maintenus au même niveau pendant neuf mois, en réponse à une inflation en ralentissement. Cette décision a offert un répit au marché immobilier, avec une amélioration des perspectives de crédit pour les particuliers.

Cependant, l’incertitude politique suite à la dissolution de l’Assemblée nationale a freiné l’assouplissement des conditions de crédit. Le marché immobilier a ainsi connu un coup d’arrêt, les investisseurs adoptant une attitude attentiste.

Néanmoins, les Français semblent prêts à revenir sur le marché dès que les conditions de crédit s’amélioreront, comme en témoigne la légère embellie du printemps constatée par les notaires.

Le marché du neuf en difficulté

Les autorisations de logements neufs ont diminué, avec seulement 27 500 autorisations en mai 2024, soit une baisse de 3 % par rapport à avril 2024 et 29 % en dessous du niveau moyen des douze mois précédant le premier confinement. Le nombre de logements mis en chantier montre une légère augmentation de 14,2 % par rapport à avril 2024, mais reste bien en deçà des niveaux observés auparavant.

De juin 2023 à mai 2024, 353 800 logements ont été autorisés à la construction, soit 15 % de moins que lors des douze mois précédents. En mai 2024, 26 500 logements auraient été mis en chantier, soit 21,5 % de moins qu’entre juin 2022 et mai 2023.

Cette tendance à la baisse se reflète également dans les mises en vente et les réservations, avec une diminution respective de 38 % et 25 % sur un an.

Perspectives d’avenir et défis à relever

En France métropolitaine, la baisse des prix des logements anciens pourrait commencer à s’atténuer dans les prochains mois. La projection pour août 2024 prévoit une stabilisation à -4,8 % sur un an. En Île-de-France, les prix des logements anciens continuent de baisser fortement, mais une légère stabilisation est prévue à court terme.