Évaluation

« La rénovation en 2034 des logements E est un objectif inatteignable » (Fnaim, UNIS et UNPI)

Par Christian Capitaine | Le | Services pour évaluer

La Fnaim, l’Unis et l’Unpi tirent la sonnette d’alarme. « Nous jugeons inatteignable l’objectif de rénovation, en 2034, des logements classés E sur l’échelle de DPE, soit un quart du parc immobilier actuel  », affirment les trois fédérations.

« La rénovation en 2034 des logements E est un objectif inatteignable » (Fnaim, UNIS et UNPI)
« La rénovation en 2034 des logements E est un objectif inatteignable » (Fnaim, UNIS et UNPI)

Les professionnels de l’immobilier ont jugé, le 12 avril 2021, « inatteignable » l’objectif de rénovation, en 2034, des logements classés E sur l’échelle de DPE, soit un quart du parc immobilier actuel. 

« L’impact est très important en nombre de logements et l’objectif ne sera pas atteint au rythme actuel et prévisible de la capacité de rénovation de la filière », viennent d’indiquer la Fnaim, l’Union des syndicats de l’immobilier (UNIS) et l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI), après le vote à l’Assemblée nationale de la disposition (art. 42 sur l’interdiction de location des passoires thermiques à compter du 01/01/2028) dans le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets. 

« Le projet de loi Climat et résilience a été déposé en prévoyant une interdiction de louer des logements F et G à horizon 2028. Sur cette contrainte, représentants des bailleurs et de l’immobilier ont été dans une position de vigilance et d’alerte. C’est un projet nécessaire mais très ambitieux, coûteux et qui implique, pour réussir, un accompagnement à la hauteur pour les bailleurs. Nous n’avons pas été rassurés sur cet accompagnement », indiquent la Fnaim, l’UNIS et l’UNPI.

Des logements F et G trop nombreux !

«  1,7 million de logements F et G sont loués dans le locatif privé à 1,7 million de foyers. C’est considérable. Une rénovation de logement G coûte entre 22 000 et 40 000 € selon le niveau de performance qu’on cherche à lui faire atteindre, D à BBC. C’est-à-dire qu’à horizon 2028, 2 millions de logements loués comme résidences principales devront ne plus être classés F ou G, sous peine de sortir du parc locatif dont 1,7 million sur le parc privé. »

« L’impact est très important en nombre de logements et l’objectif ne sera pas atteint au rythme actuel et prévisible de la capacité de rénovation de la filière de l’immobilier. La rénovation des logements E est un objectif inatteignable en 2034 en l’état. L’interdiction n’est pas encore votée que la majorité affiche la volonté de prévoir un calendrier d’interdiction de location pour inclure les logements classés E, à horizon 2034. Les logements E représentent 25 % du parc. En pratique, avec la nouvelle contrainte, E, F, G, nous allons avoir 12 ans pour rénover près de 50 % du parc locatif privé en France. Les logements E, F et G représentent 3,6 millions de logements, sur les 7,3 que compte le parc privé locatif  », disent Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim, et Danielle Dubrac, présidente de l’UNIS, le 13/04/2021.