« 2023 sera une année de transition. Mais inutile de paniquer » (G. Martinaud, Orpi)

Pourquoi cette nouvelle signature « L’esprit coopératif, ça change l’immobilier » pour le réseau Orpi ?

Nous voulons, à travers ce message et la communication qui sera construite autour, expliquer ce qu’est une coopérative. Depuis que je suis président du réseau [Guillaume Martinaud a été élu en janvier 2022, ndlr], nombre de professionnels que je rencontre tombent des nues lorsque je leur dis que nous sommes une coopérative.

Non, appartenir à un groupe coopératif n’a rien d’incongru. Bien au contraire ! Nous voulions, avec cette nouvelle signature, marquer notre différence avec les autres réseaux. Et rappeler nos valeurs.

Et quels sont ces valeurs que vous véhiculez ?

Des valeurs d’échanges et de partage. Et notamment à travers ce fichier commun que nous déployons et qui existe depuis 60 ans. Lorsque l’on est dans une coopérative, les notions de proximité et de travail en équipe ont beaucoup de sens. Chez nous, tout se décide en concertation. On vote, on choisit notre plan d’action. Nos dirigeants sont élus par la base. Et ça change tout !

Il colle toujours à tort une image quelque peu surannée à cette notion de coopérative. Et c’est fort dommage car c’est tout le contraire : être une coopérative, c’est faire preuve d’une grande modernité.

Cet esprit de partage que vous évoquez - et qui colle bien à la coopérative - existe aussi dans la franchise. Quelle différence entre les deux modèles ?

Il serait mal venue, de ma part, de dire que le partage n’existe pas dans le modèle de la franchise. Cela étant dit, alors que dans une enseigne en franchise votre contrat peut ne pas être renouvelé, dans une coopérative vous n’êtes exclu du réseau qu’en cas de force majeure.

Où est en le développement du réseau Orpi ?

Le réseau compte, à ce jour, 1 363 agences immobilières en France. En 2022, nous en avons ouvert 66 nouvelles, auxquelles se sont ajoutées 46 succursales.

Nous avons notamment récupéré des professionnels qui avaient eu vent des changements opérés au sein de la coopérative, et qui ont été séduits par notre capacité à agir de façon démocratique, que ce soit en participant à des groupes de travail ou à des assembles générales.

Pour cette année, notre objectif est de faire aussi bien en terme de développement, si ce n’est un peu plus ; et ce, en dépit d’un contexte de marché moins favorable que celui de l’an passé.

Quel état des lieux dressez-vous du marché immobilier à mi-février 2023 ?

Si l’on compare janvier 2023 à janvier 2022, nous avons constaté, chez Orpi, une baisse des prix de 2 % à l’échelle nationale. Globalement, ce début d’année est plus difficile que celui de l’année dernière : les volumes de transactions marquent le pas. Un rééquilibrage est en train de s’opérer.

Les agences réapprennent à s’occuper des acquéreurs. Et elles réapprennent aussi à expliquer aux vendeurs qu’il est temps de nous écouter. Rappelons-nous que nous sortons de deux ans d’euphorie immobilière.

La hausse des taux constitue-t-elle le principal frein au marché ?

Oui, et auquel on peut ajouter cet épisode du taux d’usure qui a inquiété de nombreux Français car ils en ignoraient les grandes lignes.

Il y a surtout, comme frein, la lourdeur du contexte actuel, qu’il s’agisse des questions liées à l’international où celles plus proches de nous avec les réformes qui sont votées, sans oublier les mouvements de grève et l’inflation. Pour acheter de l’immobilier, il faut être serein, il faut pouvoir se projeter.

Cela étant dit, tous les voyants ne sont pas au rouge : chez Orpi, nous avons mené un sondage duquel il ressort que 1 Français sur 6 prévoit, en 2023, de mener un projet immobilier.

Pour revenir aux prix de l’immobilier, comment évoluent-il selon les agences du réseau Orpi ?

L’an passé, nous avions été parmi les premiers, chez Orpi, à annoncer que Paris passait sous la barre des 10 000 euros le mètre carré. Pour cette année, le phénomène de baisse s’accentue dans la capitale puisque nous sommes même passés, dans certains quartiers, sous la barre des 9 000 euros le mètre carré.

Alors certes, le marché du luxe à continuer à progresser à Paris. Mais chez Orpi, nous touchons une clientèle moins fortunée. Et la baisse des prix dans la capitale, pour ce segment de marché plus traditionnel, est bien réelle. J’ajoute qu’en 2022 déjà ce repli des prix avait permis de relancer les compromis dans la capitale. Et nous pensons que cette dynamique va se poursuivre en 2023.

Notons, qu’à contrario, dans certaines villes la hausse des prix continue de bloquer le marché immobilier, je pense à Montpellier et à Nice. Nous avons aussi découvert des villes (qui étaient moins dans notre scope), assez intéressantes, à l’image de Chambéry et de Perpignan, qui ont vu certes leurs prix augmenter mais également les compromis de ventes qui y ont été signés.

A quel marché immobilier peut-on s’attendre pour 2023 ?

2023 sera une année de transition en terme de volumétrie. Mais inutile de tomber dans la panique. Il va surtout falloir faire preuve de pédagogie vis-à-vis de nos clients pour leur expliquer les enjeux liés aux nouvelles lois, dont la loi climat et résilience. Il va falloir aussi les encourager à réaliser des travaux de rénovation énergétique.

C’est d’ailleurs dans cette optique que le réseau Orpi a noué un partenariat avec la société Heero (lire encadré). Plus que jamais, notre métier d’agent immobilier va consister à se pencher sur nos clients pour leur apporter des solutions.