« Les acquéreurs veulent aller vite ! »
Par Christian Capitaine | Le | Réseau de mandataires
Suite de notre photographie post-confinement du marché de l’immobilier dans l’ancien avec nos deux nouveaux grands témoins de la filière réseau : Michel Le Bras, président de propriétés-privées.com et Philippe Buyens, directeur général de Capifrance. Tous les deux l’affirment : les délais de transactions se raccourcissent. Et les ventes se font au prix !
« Tous les indicateurs sont revenus au vert. Et au vue des semaines passées, nous pouvions être inquiets : en avril et mai, nous avions respectivement enregistré une baisse de 67 % et 34 % de nos compromis de ventes par rapport aux mêmes périodes de 2019. » Philippe Buyens, directeur général de Capifrance, a retrouvé le sourire. A l’instar, d’ailleurs, de ses 2 650 mandataires : dans une étude menée auprès d’eux par la tête de réseau, entre le 12 et le 19 juin 2020, 80 % se sont montré satisfaits, ou très satisfaits, du niveau de reprise des affaires. « La demande est de retour, poursuit Philippe Buyens : nous avons affiché, en juin 2020, une hausse de 10 % de nos prises de mandats. »
Un niveau d’activité « exceptionnel »
Chez Propriétés-privées.com, fini également le mode « pause » sur lequel s’était mis le marché. « Depuis le 11 mai, notre niveau d’activité est exceptionnel, se félicite Michel Le Bras, son président. Les signatures de mandats étaient même reparties quinze jours avant la levée du confinement, grâce à nos outils numériques. » Il complète : « Par rapport à la période pré-confinement, nous sommes, en terme de prises de mandats, sur une progression de 30 %. En juin, par exemple, nous en rentrions près de 1 000 par semaine. » Et de résumer : « Finalement, nous sommes sur le même trend qu’avant le début la crise, c’est-à-dire sur un marché très dynamique. Pour 2020, nous tablons, chez propriétés-privées.com, malgré deux mois difficiles, sur une progression de chiffre d’affaires de 10 %, pour atteindre 50 millions d’euros. »
Des ventes sans négociation
Côté acquéreurs, nos deux grands témoins sont d’accord : ils veulent aller vite ! « Les ventes se font au premier rendez-vous et au prix, sans négociation, observe Philippe Buyens. Il faut dire que, durant le confinement, les Français ont eu le temps de bien explorer le marché. » « C’est vrai, les délais de ventes se raccourcissent, confirme Michel Le Bras, mises à part dans des villes comme Paris, Lyon ou Bordeaux, qui restent chers et où la demande rencontre plus difficilement l’offre. En revanche, dès que l’on sort des centres-villes de communes telles que Rennes ou Nantes, le marché se révèle hyper-dynamique. »
Relâchement du taux d’usure
En guise de levier, celui-ci peut tout d’abord compter sur un mécanisme de rattrapage des affaires non-conclues avant le début de la crise pandémique. « 90 % de nos clients ont maintenu les projets d’avant confinement », illustre le directeur général de Capifrance. Deuxième levier : les taux d’intérêts, qui restent bas. « Et pas de risque qu’ils ne se relèvent dans les vingt-quatre prochains mois », table Philippe Buyens. « Félicitons-nous également du relâchement du taux d’usure, qui est un driver fondamental du marché », relève Michel Le Bras. Sans oublier le levier que constituent les résidences secondaires, un segment de marché sur lequel le réseau CapiFrance a enregistré, ces dernières semaines, une hausse de la demande de près de 23 %.
Rééquilibrage du marché
« Globalement, le marché va se rééquilibrer, table Philippe Buyens. Avant la crise sanitaire, la demande était forte dans les centres urbains, dans ces zones tendues où l’offre se fait rare, avec, bien sûr, un effet sur les prix. Désormais, de nombreux citadins veulent s’éloigner des centres-villes. Pour eux, la crise n’est pas terminée, et revivre une période de confinement dans des conditions plus agréable, avec un jardin par exemple, est devenu une priorité. » Autre preuve de ce rééquilibrage du marché : Capifrance a, entre le 1er mai et le 15 juin 2020, doublé son portefeuille de biens à vendre à Paris intramuros. Télétravailler dans son jardin ? Un doux rêve en passe de devenir réalité pour de nombreux futurs ex-Parisiens…