Opération séduction de Bien’Ici sur les toits de Paris

Lancé fin 2015 par un consortium de professionnels de l’immobilier, le site Bien’Ici n’a cessé de voir son trafic augmenter depuis sa création, avec une audience qui a doublé depuis janvier 2017 selon les sources internes. Soit « plus de 3 millions de visites par mois » en octobre dernier. Reste que le site souffre encore (logiquement) d’un déficit de notoriété auprès des internautes, face aux mastodontes SeLoger et LeBonCoin qui ont des années d’avance… et un budget annuel de plusieurs millions d’euros pour leurs investissements publicitaires. Le site Bien’Ici gagne pourtant à être mieux connu du grand public, tant il excelle sur le plan de l’expérience utilisateur, avec sa cartographie 3D et ses biens géolocalisés. Pour se mettre en chauffe dès le début de l’année (ou autrement dit, occuper le terrain sans se ruiner en achat d’espace), le site a misé sur une opération de communication digitale et événementielle « ludique et décalée », selon la formule consacrée. « Nous avons été les premiers à pousser la géolocalisation sur un portail d’annonces. Pour les internautes, pouvoir visualiser de manière claire et rapide des biens sur une carte est désormais une évidence. Mais si cela va sans dire, ça va encore mieux en le disant. On a voulu montrer en vrai que l’on fait tous les jours sur Bien’Ici » explique David Benbassat, DG du portail.

Fiction ou réalité ?

Placer des pins géants sur le toit de tous les biens diffusés sur le portail : l’idée est belle, mais évidemment peu réaliste sur le plan logistique et financier. Heureusement, avec un peu de créativité et de montage, on peut faire des miracles. Bien’Ici a donc investi dans un grand ballon en forme d’épingle et dans une équipe de comédiens, par ailleurs influenceurs sur Instagram. Le synopsis : dévoiler les coulisses imaginaires de Bien’Ici, où les techniciens du site passeraient leur temps à accrocher des ballons sur les biens « pour qu’ils soient repérables sur la carte ». Une société de production s’est chargée de mettre les images en boîte. Résultat : un

à vocation virale d’un peu plus d’une minute, diffusé sur YouTube et sur les réseaux sociaux, qui s’amuse à brouiller les pistes en s’emparant à la fois des codes du reportage et de ceux de la publicité. « Nous avons lancé cette opération mi-janvier ; nous allons voir comment cela prend. J’ai eu des retours positifs, les gens trouvent ça amusant » indique David Benbassat. Pour autant, Bien’Ici n’a pas renoncé à communiquer en télévision courant 2018, sous un format plus classique. Sans doute avec une campagne différente, si l’on en croit le dirigeant. 

Gaëlle Fillion