« Grandir trop vite est un piège dans lequel nous ne voulons pas tomber » (S. Scarella, RENT)
Par Christian Capitaine | Le | Sites pour les professionnels
Plateforme de promotion des dernières avancées technologiques de l’industrie immobilière et lieu de business et d’échanges entre startups, entreprises et investisseurs, le salon RENT ouvre ses portes, pour deux jours, le 8 novembre. Avec toujours une ambition : travailler la qualité au détriment de la quantité, en demeurant un lieu où le business s’opère, affirme son directeur, Stéphane Scarella.
Epuisement des levées de fonds, mis en redressement judiciaire de certains acteurs, phénomène de concentration… La French Proptech est-elle en bonne santé ?
Oui, elle l’est. Sa dynamique de croissance reste solide. Elle fédère près de 1 000 startups, qui évoluent à la fois sur les marchés de l’immobilier neuf, de l’immobilier ancien et, avec la Contech, de la construction.
En revanche, et parce qu’elle a atteint, en 2022, une certaine forme de maturité, les fonds d’investissements qui accompagnent ses startups ont, incontestablement, des niveaux d’exigence plus élevés.
Mais l’écosystème se porte bien. Et à l’échelle européenne, la France a valeur d’exemple. Et le label RENT en demeure sa plus belle vitrine.
Quels sont les segments de marché de la French Proptech qui ont le vent en poupe ?
Sur les marchés BtoC, retenons ces pans de la Proptech qui tournent autour de la garantie du locataire et des nouveaux modes de vie, avec des acteurs tels que FlexLiving et Colibree.
Les thématiques de l’investissement, avec Masteos, et des travaux de rénovation, avec Renovation Man, résonnent également fortement.
Puis citons le segment qui consacre les nouvelles formes d’acquisition de logement, qu’incarnent bien les ibuyers, avec l’Italien Casavo, qui vient d’arriver en France avec des moyens financiers considérables.
Sur les marchés BtoB, les fournisseurs qui aident à mieux gérer les copropriétés, comme Blicko, et ceux spécialisés dans les autorisations d’urbanisme, se multiplient. Sans oublier cette nouvelle vague d’outils pour mieux estimer les biens immobiliers, bien aidés par l’intelligence artificielle et une data de pointe.
La salon RENT 2022 ouvre ses portes le 8 novembre pour deux jours. Quelles thématiques fortes pourront y découvrir ses visiteurs ?
En nous appuyant sur nos 400 exposants (dont 120 startups), nos 16 conférences et nos 35 ateliers, deux grands fils rouges animeront la manifestation. D’une part, celui lié à l’international, puisque l’année 2022 signe le retour, sur RENT, des exposants internationaux, qui représenteront environ 10 % du total des exposants.
Parmi les temps forts de ce fil rouge, nous tiendrons deux conférences. Une première, qui sera un regard croisé sur les différents marchés de la Proptech, en présence de Giorgio Tinacci, fondateur de Casavo, et Victor Lund, CEO de l’Américain WAV Group ; et une seconde, qui s’intéressera au business modèle des portails américains, dont certains acteurs s’immiscent dans l’intermédiation en partageant les commissions avec les agents immobiliers.
Quant au deuxième fil rouge, il portera plus spécifiquement sur les sujets environnementaux, en s’interrogeant sur la manière dont les professionnels de l’immobilier peuvent mieux se saisir de ces enjeux.
Le salon a fait le plein en nombre d’exposants, et ce depuis plusieurs semaines. Pourquoi ne pas vous étendre et grandir plus vite ?
Grandir trop vite est un piège dans lequel nous ne voulons pas tomber. Nous préférons travailler la qualité plutôt que la quantité. RENT doit rester un lieu où le business s’opère, un lieu où ses acteurs y récoltent des leads qualifiés.
De plus, RENT est très bien installé dans le calendrier des professionnels de l’immobilier, et s’appuie sur un pavillon, le hall 6, de grande qualité. Nous y attendrons cette année environ 12 000 visiteurs, ce qui est considérable.
L’événement conservera-t-il son format hybride, physique et digital ?
Oui, car il s’appuiera toujours, d’une part, sur sa market place sur laquelle exposants et visiteurs pourront entrer en contact. Puis, d’autre part, sur la diffusion en direct sur notre chaîne, la Rent Channel, des conférences et ateliers. Nous mettrons également à disposition des visiteurs une nouvelle appli sur laquelle ils pourront personnaliser leur venue et leur parcours.
Qu’en est-il de vos ambitions de déploiement à l’international ?
Le label RENT a vocation à se déployer au-delà de nos frontières. Ce sont les startups qui nous le demandent, elles ont besoin d’être accompagnés à l’international, notamment parce que les fonds qui les accompagnent leur demande de s’exporter.
Nous avons commencé ce déploiement du label RENT en Suisse en organisant, à Lausanne, Le RENT Switzerland, qui sera renouvelé en 2023. Puis, en Espagne, en nous greffant au salon Simapro, et au Maroc, avec le salon ImmoTech, à Casablanca, en septembre dernier, qui fut un succès.
En 2023, nous serons à Lisbonne, en nous greffant sur le salon SIL.