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« Le RENT 2025 sera le miroir élargi de l’industrie immobilière » (S. Scarella, directeur du salon)


Entretien avec Stéphane Scarella, directeur du salon RENT (5 et 6 novembre prochains), à l’occasion du lancement de la commercialisation de l’édition 2025. Il revient, pour Immomatin, sur les ambitions élargies de l’événement et sa nouvelle organisation.

Stéphane Scarella, directeur du RENT - © D.R.
Stéphane Scarella, directeur du RENT - © D.R.

Pourquoi avez-vous décidé d’ouvrir, cette année, le salon RENT à l’ensemble de l’industrie immobilière ?

Parce qu’on ne peut plus résumer l’innovation dans l’immobilier à la seule proptech. Ce segment de marché, qui était à l’origine le cœur de notre proposition, notre socle, notre ADN, a évolué. Il est aujourd’hui à la frontière de la constructech, de la contech, de la fintech ou encore de la legaltech.

Le RENT se doit de refléter cette hybridation. Nous sommes devenus un label miroir de l’industrie immobilière, et notre responsabilité est de représenter toute sa diversité. C’est aussi une demande des exposants comme des visiteurs : comprendre les transitions à l’œuvre dans la construction, le financement, l’aménagement, la transaction…

Comment cette évolution se traduira-t-elle concrètement sur l’édition 2025 ?

Nous avons redessiné l’ensemble du plan du salon, en repensant l’implantation des stands, les zones de pitchs pour les start-ups, les salles d’ateliers… Le salon ne ressemblera plus à ce qu’il était les années précédentes.

Nous avons souhaité enrichir l’expérience visiteur, l’ouvrir à de nouveaux profils de professionnels. En parallèle, nous conservons ce qui fait notre force : un événement très ROIste, très business. C’est cette alchimie qui fait du RENT un rendez-vous à part.

Quels sont vos objectifs d’exposition et de fréquentation ?

Nous visons environ 400 exposants, dont une centaine de start-ups sélectionnées pour leur capacité à proposer des solutions innovantes. Côté visiteurs, nous tablons sur 15 000 professionnels, issus de tous les métiers de l’immobilier : agents immobiliers, promoteurs, constructeurs, investisseurs, courtiers, aménageurs, bailleurs, start-ups…

Nous comptons aussi sur une participation accrue d’acteurs internationaux, au niveau des exposants et des speakers. Le RENT s’inscrit dans une trajectoire internationale cohérente, avec des éditions prévues en 2025 à Lausanne, Madrid et Casablanca (1).

Quelles seront les thématiques phares des conférences et ateliers ?

Nous proposerons environ 40 conférences et ateliers articulés autour des grands défis du secteur : la décarbonation, la relance du marché, les nouveaux usages, les solutions de financement alternatif…

L’intelligence artificielle tiendra également une place centrale. Mais nous voulons surtout l’aborder de manière concrète.

Notre ligne éditoriale est claire : remettre le professionnel de l’immobilier au cœur des débats. Un promoteur, un aménageur, un réseau d’agences doit pouvoir dire : « Voilà comment j’utilise l’IA pour mieux comprendre un marché, estimer un terrain, bâtir une stratégie foncière. » Ce sont ces retours d’expérience de terrain qui nourrissent le contenu du salon.

Cette édition 2025 arrive dans un contexte économique plus favorable. Quels sont vos ressentis sur ce point ?

Je perçois une traction très forte. L’an dernier, alors que le marché de l’immobilier affichait -25 %, nous avions connu deux journées de salon extrêmement dynamiques, tant en énergie qu’en business.

Cette année, nous sentons un vrai frémissement, que confirment les premiers indicateurs : la baisse des taux, une inflation mieux maîtrisée, une demande immobilière qui repart. Les professionnels ont envie de se retrouver, d’échanger et de construire. Le RENT doit jouer ce rôle de catalyseur.

Quelles initiatives avez-vous prévues pour enrichir encore l’expérience des participants ?

Nous lançons cette année une grande nocturne le premier jour, jusqu’à 21h30, que nous avons baptisée le PropTech Festival. Ce sera un temps fort de convivialité et de networking, mais toujours avec une vraie dimension business.

L’idée est d’institutionnaliser ces moments d’échange informels mais stratégiques, qui sont souvent les plus prolifiques en termes de contacts et d’opportunités.

Et bien sûr, nous reconduisons nos trois prix emblématiques : le prix de la start-up, le prix de l’innovation et le prix de l’impact environnemental et social, en partenariat avec Procivis.

Quels rôles jouent les organisations professionnelles dans cet événement ?

Elles sont à nos côtés, et c’est essentiel. La FNAIM, l’UNIS, le SNPI, mais aussi la FPI, qui est un partenaire important du salon, s’impliquent pleinement. Cela montre que RENT est perçu comme une plateforme fédératrice, au service de l’industrie immobilière. Ces organisations savent que leurs adhérents ont besoin d’un lieu pour voir, tester, comprendre les mutations du secteur.

(1)Outre la tenue de RENT Paris, les 5 et novembre 2025, le label RENT s’exporte cette année à Lausanne, en Suisse (1er et 2 avril), à Madrid, en Espagne (21 et 23 mai) et à Casablanca, au Maroc (novembre, dates à définir).