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Facebook : un futur portail d’annonces immobilières ?

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En octobre dernier, Facebook a dévoilé Marketplace, un espace destiné à la vente, au sein duquel les annonces immobilières ont largement trouvé leur place. Jusqu’ici plébiscité par les particuliers, ce nouvel outil pourrait-il trouver grâce aux yeux des agents immobiliers ? Avec ses 31 millions de membres en France, le géant américain s’apprête-t-il à faire trembler les leaders hexagonaux de la petite annonce 

Facebook : un futur portail d’annonces immobilières ? - © D.R.
Facebook : un futur portail d’annonces immobilières ? - © D.R.

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Facebook poursuit sa stratégie de diversification. Depuis quelques mois, le réseau social se passionne pour le commerce en ligne. Un intérêt qui s’est concrétisé par le lancement de groupes de ventes en avril 2016 (déjà plébiscités par 450 millions d’utilisateurs dans le monde) puis, six mois après, par Marketplace, une plateforme de vente en ligne, à mi-chemin entre Le Bon Coin et eBay. Disponible aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande, cet espace, embarqué dans l’application mobile de Facebook, diffuse, des annonces de chaussures, de vêtements… et de biens immobiliers ! Essentiellement plébiscitée par les particuliers, la plateforme n’est pas tout à fait nouvelle. « En 2008, Facebook avait tenté de lancer sa marketplace, qui était alors opérée par Oodle. Le projet avait finalement été abandonné. A mes yeux, cette plateforme est donc un serpent de mer qui ressort régulièrement et qui permet au réseau social d’attirer des investisseurs et de faire remonter son cours de bourse », explique Stéphane Caron, directeur général de Prévisite.

Des fonctionnalités déjà avancées

Qu’il fasse l’objet d’un coup de communication ou non, le lancement de Marketplace doit susciter l’intérêt du marché. D’une part parce que l’audience de Facebook est colossale et facilement qualifiable. Dans l’Hexagone, le réseau social fédère 31 millions de membres. Une cible qu’aucun portail ne peut revendiquer aujourd’hui. D’autre part parce que Facebook semble aborder ce projet avec plus de sérieux qu’en 2008. Pour preuve : la place de marché, qui est entièrement gratuite pour les particuliers comme les professionnels, propose des outils de mise en contact, de recommandation et de géolocalisation, se rendant aussi crédible qu’un portail spécialisé aux yeux de sa communauté de vendeurs et d’acquéreurs. Sur les visuels des biens, le réseau social a également une longueur d’avance. « En particulier depuis qu’il a lancé sa fonction de vidéo en direct, qui permet aux vendeurs de faire visiter leurs biens », souligne Mélissa Serfaty. D’après la fondatrice de MyPassPro, cette course à l’innovation n’est pas prête de s’arrêter. « Son système d’API devrait encourager les start-up à développer des applications professionnalisant l’utilisation de sa marketplace. »

A quand des passerelles d’annonces ?

Malgré la forte culture d’innovation de Facebook, la marketplace ne semble pas prête à détrôner les géants de la petite annonce immobilière. Et pour cause : « l’outil n’a ni modèle économique, ni fonctionnalité professionnelle permettant, par exemple, d’automatiser la diffusion d’un grand volume d’annonces », explique Stéphane Caron. Pour véritablement concurrencer les portails spécialisés, le réseau social devra développer un système de passerelles avec les logiciels de transaction des agences. Un projet qui ne semble pas à l’ordre du jour. En attendant l’arrivée de Marketplace en France, l’unique solution des professionnels souhaitant gagner en visibilité reste la page Facebook, qui peut être enrichie d’applications tierces de moteur de recherche, par exemple. Les résultats sont souvent au rendez-vous. « Pour nos agences de Maubeuge et Perpignan, Facebook est à l’origine d’une vente sur quatre », confie Valéry de la Bouralière, directeur adjoint de la communication chez Century 21.

Aurélie Tachot